Qui suis-je?

mardi 18 octobre 2016

Quelques nouvelles...

Je sais, j'écris moins souvent sur ce blogue. Il n'y a pas de raison particulière, autre que j'ai simplement moins de temps et moins envie d'écrire. Je trouve la blogosphère moins intéressante qu'elle l'était, aussi, ce qui m'enlève un peu le désir de lire des blogues et donc, d'en tenir un. Plusieurs des blogues que je lisais et suivais assidûment sont devenus tellement bourrés d'articles commandités que j'ai perdu l'intérêt.

Je vais donc écrire ici une fois de temps en temps, quand j'en ai envie, et peut-être pas du tout non plus. Je ne sais pas, on verra bien!

En attendant, quelques petites nouvelles en vrac : 

Petite É. : Elle va bien, a maintenant trois ans et est enfin propre! Fini les couches, je n'ai officiellement plus de bébé! Elle devra se faire opérer au cours des prochaines semaines pour se faire enlever les amygdales et les adénoïdes, ce qui aidera sa respiration, son sommeil et son langage. J'ai déjà hâte que ce soit terminé...

Petit L. : Il a commencé la maternelle en septembre, et ça va plutôt bien. Il aime aller à l'école et s'est fait plein d'amis. Par contre, son enseignante a déjà commencé à nous parler de déficit d'attention... Pas trop de surprise là-dedans, je l'avais prédit. Elle veut nous rencontrer la semaine prochaine, on verra bien ce qu'elle nous dira...

Grand A. : Il est en 6e année et a très hâte au secondaire. Il va bien, est de bonne humeur, grandit en beauté intérieure et extérieure.

Grande M. : Sa rentrée en secondaire 1 après quatre ans de scolarisation à la maison s'est super bien passée et ça continue de bien aller. Elle s'est fait plein d'amis, gère très bien ses trucs, ses devoirs et son horaire, et je suis vraiment soulagée et impressionnée. Dans les dents, ceux qui pensent que les homeschoolers ne peuvent pas réintégrer l'école sans problème! Ha! 

Et moi? Ça va bien! Je travaille sur les chantiers de construction avec Alexandre, comme peintre en bâtiment, J'adore ça! Je suis devenue actionnaire de l'entreprise et nous formons une équipe du tonnerre. On se complète parfaitement, autant dans notre vie personnelle que professionnelle, et c'est hyper stimulant. 

Bref, nous sommes dans une belle période de notre vie, et j'essaie d'en profiter à fond!

dimanche 28 août 2016

Rentrée scolaire égale maman sur le gros nerf!

De retour ici, sur ce blogue, après un bel été passé avec ma marmaille! On a joué dehors en masse, vu plein d'amis, fait du camping, bref, vraiment bien profité de nos vacances.

Depuis deux semaines, par contre, je constate qu'il est grand temps que ces belles vacances se terminent et que la routine et la stabilité se réinstallent. Les enfants sont plus grognons. Jouer dehors ne les tente plus, aller au parc non plus. Ils se tapent sur les nerfs les uns les autres, et me tapent sur les nerfs par le fait même. Ils tournent en rond, sont plus souvent maussades et ne savent plus quoi faire pour occuper leurs journées.

Oui, il est bien temps que l’automne revienne. Et l’école aussi. Même si… ça me fait complètement paniquer!

Grande M. entrera en secondaire 1, après avoir été scolarisée à domicile pendant quatre ans. C’est un changement majeur dans sa vie, et dans la mienne aussi.

Grand A. commencera la 6e année du primaire, qui est aussi une année importante, au cours de laquelle nous devrons entamer les démarches pour le passage au secondaire.

Petit L. débutera la maternelle, une grande étape pour ce petit bonhomme qui n’est plus si petit.

Pour la maman que je suis, c’est une rentrée chargée en adaptations et en émotions. J’aurai trois enfants sur quatre à l’école, je n’arrive pas à y croire!

Au cours des dernières semaines, j’avais tant de choses à préparer pour la rentrée, tant de choses à acheter, à prévoir, à planifier, que je me sentais prise dans un vrai tourbillon.

Tous les soirs, j’ai du mal à m’endormir. Je pense et repense à toutes les choses qui me restent à faire avant le début des classes, qui aura lieu mercredi pour grande M. et jeudi pour mes garçons. J’ai peur d’oublier quelque chose, de ne pas être prête.

Je pense à tous les changements que cette rentrée apportera à ma vie et à mon organisation familiale. Je suis anxieuse et j’ai la tête qui tourne!

Bref, je suis sur le gros nerf. Pas mes enfants, heureusement.
Grande M., de nature calme et relaxe, ne montre aucune inquiétude ni aucune anxiété face à son retour à l’école et au début du secondaire. Elle a déjà des amis qui fréquentent sa nouvelle école et a bien hâte de les revoir. Elle appréhende un peu les cours d’éducation physique et d’anglais, mais sans plus.

Grand A., lui, est vraiment déprimé à l’idée de retourner poser ses fesses sur une chaise plusieurs heures par jour à l’école. Il est maussade, me répète souvent qu’il n’a pas hâte à la rentrée, et que l’école, c’est vraiment plate. La seule chose qui le motive un peu, c’est l’idée de jouer avec ses amis à la récréation…

Petit L., quant à lui, est bien fier d’aller à la grande école, avec son grand frère. Il met son sac à dos tous les jours, bien fier de me montrer qu’il est prêt pour la rentrée!

Et moi, dans tout ça, je suis épuisée. J’ai hâte que la routine soit reprise, qu’on ait repris le rythme, et que tout mon petit monde se soit (ré)habitué à la vie scolaire.

Il ne me reste plus que deux jours avant la rentrée. Je ne sais pas dans quel état sera mon système nerveux d’ici là, mais je vais y arriver!


samedi 23 juillet 2016

L'été, c'est fait pour jouer!

Je sais, il y a bien longtemps que je n'ai pas écrit ici. J'ai une mausus de bonne raison : c'est l'été!

D'abord, mon ordinateur portable a rendu l'âme. Il ne me reste donc plus, pour vous écrire, que l'ordinateur du bureau, situé dans le sous-sol. Premièrement, un seul ordinateur fonctionnel pour une famille de six, qui inclut deux préados, ça fait en sorte qu'il n'est pas libre très souvent! En plus, le bureau étant situé dans le sous-sol, il fait si beau que je n'ai aucune envie d'aller m'y installer pour écrire lorsqu'il se libère. Passer du temps devant l'ordinateur, dans le sous-sol, alors que le soleil brille dehors et que je pourrais en profiter? Non merci!

Ensuite, Alexandre et moi avons travaillé très, très, très fort au cours des dernières semaines. Il avait tant de contrats à terminer avant les vacances de la construction qu'il travaillait au moins 10 heures par jour! Qui dit papa souvent absent et qui est épuisé lorsqu'il est là, dit maman qui doit tenir le fort auprès de la marmaille et veiller au bon fonctionnement de la maisonnée. En plus, je suis allée travailler avec lui sur les chantiers de construction dès que je le pouvais, pour lui donner un coup de main. Eh oui, je suis aussi peintre en bâtiment, maintenant, et j'adore ça! Mais bref, les dernières semaines ont été épuisantes.

Maintenant, ce sont les vacances, les camps scouts, le camping, les amis, les sorties et les activités qui se succèdent. Il fait beau, il fait chaud, et je profite de l'été à fond!

Profitez bien du beau temps, vous aussi, et à bientôt!

lundi 9 mai 2016

Comprendre sans dire un mot

Ça s’est passé il y a plusieurs années. C’était une belle journée de printemps, chaude et ensoleillée. Un jour de fin de semaine.

Je n’allais pas bien. J’étais en burn-out, mais je ne le savais pas encore. Je savais seulement que mon monde avait moins de couleurs. Je vivais comme un automate, sur le pilote automatique. Je ne ressentais pas grand-chose, j’étais toujours fatiguée, un zombie.

Ce jour-là, Alexandre travaillait et j’étais seule avec mes enfants. Je n’en avais que deux, à ce moment-là, mais juste de passer une journée avec eux m’épuisait. Je n’en avais pas envie. Je n’avais envie de rien, de toute façon.

Ma mère est venue faire un tour à la maison, probablement pour venir me porter un de ces succulents petits plats qu’elle me concocte souvent pour alléger mes semaines chargées. Elle ne devait être que de passage, elle avait autre chose à faire ce jour-là.

J’étais assise dans la cour quand elle est arrivée. Les enfants jouaient dehors. Ils commençaient à être tannants et ne plus savoir quoi faire. Je regardais mes enfants sans les voir. J’étais impatiente avec eux.

J’ai senti le regard de ma mère sur moi. J’avais l’impression qu’elle sondait mon âme, qu’elle essayait de comprendre ce qui se passait. Je n’ai rien eu à dire ni à expliquer. Elle a vu. Elle a su.

Elle avait autre chose à faire, ce jour-là, mais elle a décidé de passer la journée avec nous. Je ne me souviens pas de tout ce qu’on a fait. Elle a probablement fait à manger aux enfants, réglé des chicanes et poussé des balançoires.

Elle a aussi proposé qu’on aille acheter des plantes pour commencer le jardin. Rien ne me tentait moins que d’aller à la jardinerie avec deux enfants turbulents. Mais je suis allée quand même. Nous avons choisi des plantes, des légumes, des fleurs. À notre retour, nous les avons plantées tous ensemble. Et je me suis sentie mieux. Ma mère sait que j’aime jardiner. Elle me connaît si bien!

Ce jour-là, comme tant d’autres fois depuis que je suis née, ma mère m’a comprise sans que j'aie à dire un seul mot.


Merci, maman, de ta présence et de ton amour, autant dans les bons que dans les mauvais moments! Je t’aime!

jeudi 5 mai 2016

Soulagée!

J’ai rencontré la directrice du secondaire, hier après-midi, en compagnie de grande M. Vous l’aurez compris en lisant le titre de ce billet : ça s’est bien passé!

La directrice s’est montrée ouverte et à l’écoute, sans aucun jugement ni préjugé face à la scolarisation à domicile. Étonnamment,  elle n’avait reçu aucune information sur nous de la part du directeur de l’école primaire, pas même les résultats des examens que grande M. a faits cet hiver.

Je lui ai raconté le parcours scolaire de grande M., ses forces et ses faiblesses, et elle a tout pris en note. Elle n’a pas remis ma parole en question et ne m’a pas demandé de « preuves » de ce que je lui disais.

J’ai vraiment apprécié qu’elle amorce la rencontre en s’adressant à grande M. directement, en lui demandant comment elle allait et comment elle se sentait face à l’entrée au secondaire. Tout au long de la rencontre, elle s’adressait autant à ma fille qu’à moi et s’intéressait à elle. Elle lui a demandé ce qu’elle aimait le plus faire, ses matières préférées et celles qu’elle aime le moins.

En l’entendant parler à ma fille de la sorte, j’ai réalisé que le directeur de l’école primaire n’avait jamais fait ça avec elle. En fait, il n’a jamais semblé s’intéresser à ma fille et ne lui pose jamais de questions lorsqu’elle m’accompagne aux rencontres à l’école. Il s’adresse toujours juste à moi et ne parle que de notes, d’examens, de « traces » et de « preuves ». Ma fille aurait aussi bien pu ne pas être là du tout que ça n’aurait rien changé. Bref, j’ai apprécié l’approche de la directrice, plus humaine et sympathique, plus intéressée à connaître ma fille que ses performances et ses notes.

Pour l’instant, le classement de grande M. au régulier avec soutien en maths tient toujours, mais la directrice en parlera avec la directrice du programme de formation adaptée pour être certaine. Elle craint que la formation adaptée ne soit pas assez stimulante pour ma grande, puisqu’elle a des difficultés seulement en maths, mais est à niveau en français, mais est un peu embêtée entre l’écart important entre les résultats dans ces deux matières de base. Je lui ai dit que nous étions ouverts à tout programme qui serait jugé pertinent pour ma fille compte tenu de son parcours scolaire atypique.

Je suis encore un peu inquiète à l’idée de l’envoyer au régulier, j’ai peur que la marche soit trop haute entre la scolarisation en un à un qu’elle a reçue au cours des dernières années et les gros groupes scolaires… Ça ne semble pas inquiéter ni stresser ma fille outre mesure.  Je m’attends à ce qu’elle « rushe » vraiment beaucoup en début d’année scolaire, mais j’imagine qu’elle ne sera pas la seule. L’entrée au secondaire est une grosse étape pour tout le monde… Je vais essayer de moins m’inquiéter et de lui faire confiance. Pas facile pour moi, ça… ;-)


Bref, je suis soulagée, j’ai été entendue et écoutée, ma fille aussi, et on est officiellement en route vers le secondaire! 

lundi 2 mai 2016

Assez, c'est assez!

Après la publication de mon dernier billet, j’ai reçu une véritable ondée d’amour de mes proches et de mes lecteurs, soit sur Facebook ou de vive voix. Je me suis sentie entourée, soutenue et tellement, tellement encouragée à continuer à me tenir debout pour faire valoir mes droits! Vous n’avez pas idée à quel point vous me faites du bien, chers amis et lecteurs. J’avais grand besoin de cette vague d’énergie positive.

J’ai également eu la chance de parler avec plusieurs amies qui font l’école à la maison elles aussi, et qui vivent une situation semblable à la mienne. Portfolios soi-disant incomplets, plans de scolarisation refusés pour des raisons nébuleuses, signalements injustifiés à la DPJ, et j’en passe… Notre commission scolaire est une dure à cuire et se montre très fermée à l’école à la maison. Nous sommes plusieurs dans le même bateau!

J’ai repensé à tout ça. J’en ai parlé avec Alexandre. Techniquement, nous devrions maintenant donner des travaux supplémentaires au directeur d’école, qui dit que notre portfolio et les examens ne sont toujours pas suffisants pour lui. Et nous avons décidé que non. C’est assez. Il n’aura rien d’autre de nous. Je suis tannée de me faire niaiser! De toute façon, qu’est-ce que ça nous donnera de plus, dites-moi? Ils trouveront bien à se plaindre d’autres choses par la suite…

D’abord, régler la question de l’admission au secondaire…

J’ai donc téléphoné à la directrice de l’école secondaire pour prendre rendez-vous avec elle afin de discuter de l’admission de grande M. l’an prochain. Après tout, le directeur de l’école primaire nous a dit qu’il ne trouvait pas le dossier de ma fille assez complet pour bien faire des recommandations à l’école secondaire (même s’il nous a dit qu’elle serait au régulier avec soutien en maths…)

Il ne connaît pas assez ma fille pour poursuivre les démarches pour l’entrée au secondaire? Parfait, je vais m’en occuper moi-même! Je la connais comme le fond de ma poche et comme c’est moi qui lui enseigne, je suis sans aucun doute la mieux placée pour discuter de son parcours scolaire avec la directrice du secondaire. Je la rencontrerai mercredi. À suivre.

Puis mettre un terme au suivi avec l’école primaire.

Ensuite, j’ai téléphoné au directeur de l’école primaire. Je lui ai dit que nous jugions qu’il avait amplement eu l’occasion de constater que ma fille vit une expérience éducative satisfaisante grâce aux examens, à la présentation du portfolio et la discussion qu’ils ont eue avec elle.

Je lui ai dit que de toute façon, j’avais l’impression que, peu importe ce que je dirais ou ferais, ça serait jugé insatisfaisant. Je lui ai rappelé que la loi de m’oblige pas à soumettre ma fille à tout ce processus d’évaluation et que ça s’arrêtait là.

Je lui ai expliqué que j’avais pris rendez-vous avec la directrice de l’école secondaire et que j’allais m’organiser directement avec elle pour la suite des choses.

Évidemment, le directeur était un peu pris de court. Il m’a dit que je rompais notre entente, qu’il ne comprenait pas ma décision. Il m’a dit qu’il faisait ces demandes pour le bien de ma fille.

 Il m’a répété à plusieurs reprises qu’il avait des comptes à rendre. J’ai dû le questionner pour savoir à qui il devait rendre ces comptes. À la commission scolaire? À l’école secondaire? À la DPJ? Il a fini par me répondre que c’était à toutes ces réponses. Je comprends son embarras, ma position ne le place pas dans une situation confortable, probablement aux yeux de son employeur. Mais ce n’est pas mon problème.

S’il juge qu’il doit me signaler à la DPJ, et bien soit. Si jamais le signalement est retenu, ce qui est très peu probable, j’accueillerai l’intervenante sociale avec plaisir. Je n’ai rien à cacher et rien à me reprocher.

Mausus que c’est stressant!

Après avoir raccroché avec le directeur, j’étais dans tous mes états. Une partie de moi était fière d’avoir agi de la sorte, et soulagée d’avoir réglé la question. Une autre partie de moi était totalement paniquée. Qu’est-ce que je venais de faire là? Et si je leur avais donné les foutus travaux qu’ils réclament, peut-être que ça se serait bien terminé? Et si, maintenant que je l’avais fâché, le directeur appelait la directrice du secondaire et dressait un portrait négatif de moi? Est-ce que je venais de me tirer dans le pied?

J’ai aussitôt parlé avec des amies qui font l’école à la maison, et avec ma sœur, et avec mon père, et avec mon chum, et je me suis calmée. J’ai fait ce qu’il fallait, le directeur peut être fâché contre moi s’il le veut, n’empêche que je suis pleinement dans mes droits de mettre mes limites.

Fiou… c’est dur pour les nerfs, de faire valoir ses droits! Ouf!

Reste maintenant à rencontrer la directrice de l’école secondaire, mercredi. J’espère qu’elle n’a pas de préjugés face à l’école à la maison. J’espère qu’elle sera ouverte et accueillante pour grande M.


Advienne que pourra…

mercredi 27 avril 2016

"Juste" une maman

Comme je vous l’ai dit hier, grande M. a passé des examens de français et de maths en janvier et février. Au cours des dernières années, ma relation avec la direction de l’école de quartier, qui est responsable de vérifier que je scolarise bien ma fille selon le Programme du Ministère, a été plutôt tendue car j’ai toujours préconisé la présentation d’un portfolio plutôt que des évaluations formelles.

Cette année, ayant accepté qu’elle passe des examens afin de la classer pour le secondaire, je pensais bien que les intervenants scolaires seraient satisfaits, puisqu’ils semblaient tant tenir à ces évaluations... Erreur! Ils m’ont demandé de présenter un portfolio, en plus des examens. Je ne m’y attendais pas, puisqu’ils semblaient si peu intéressés par les portfolios que je leur avais présentés les années précédentes…

J’ai quand même pris plaisir à assembler un portfolio avec grande M. Comme elle avait déjà été évaluée en français et en maths, nous avons décidé de présenter les autres matières du programme, ainsi que nos sorties et activités avec le groupe d’école maison. Nous avons passé beaucoup de temps à trouver des photos, des feuilles d’exercices, des résumés, des programmes de pièces de théâtre et d’activités auxquelles nous avons assisté, etc.  Grande M. a, sans aucune surprise, choisi de présenter plusieurs activités artistiques.

Deux enseignantes de 6e année ainsi que le directeur d’école nous attendaient pour la rencontre de présentation du portfolio. Je suis toujours surprise qu’ils mobilisent autant d’intervenants juste pour nous, sachant à quel point ils sont tous débordés… Grande M. a présenté son portfolio elle-même, expliquant chacune des activités et la raison pour laquelle elle a choisi de les mettre dans le portfolio. Ils ont écouté poliment, mais seul un texte critique rédigé par grande M. sur une pièce de théâtre à laquelle nous avons assisté a semblé vraiment attirer leur attention.

Finalement, ils nous ont dit que le portfolio était incomplet, qu’ils voulaient voir des « preuves » d’exercices en français et en maths (le directeur s’est ensuite repris en disant qu’il voulait dire des « traces » et non des « preuves », mais son lapsus est quand même révélateur…). Je leur ai expliqué qu’étant donné qu’ils avaient déjà pu voir ce dont grande M. est capable en français et en maths, je croyais plus pertinent de leur montrer ce qu’on travaille dans d’autres matières, et qu’elle fait de belles sorties et est bien « socialisée ».  Mais ce n’est pas encore suffisant pour eux.

C’est à n’y rien comprendre. Les années passées, ils ne juraient que par les examens, affirmant qu’un portfolio ne permettait pas de bien évaluer mon enfant. Cette année, j’accepte les examens, et ils affirment qu’ils ont à tout prix besoin du portfolio!

Peine perdue…

Je n’y arriverai jamais. Je n’arriverai jamais à les satisfaire, à les contenter, à les convaincre que je scolarise adéquatement mon enfant. Ils ne sont jamais satisfaits, en veulent toujours plus. Plus de « preuves », plus de « traces ».

Et tout ceci n’est même pas requis par la Loi sur l’instruction publique! J’ai accepté leurs conditions d’évaluation pour permettre à ma fille d’être classée dans le bon programme au secondaire, et aussi un peu pour acheter la paix, n’ayant aucune envie de revivre les conflits et le stress que je vis depuis le début de mon aventure d’école maison pour cette dernière année. Ce fut peine perdue…

Un désagréable petit air de déjà-vu

Je suis ressortie amère et déçue de cette rencontre. À ce moment-là, j’ai ressenti un vif sentiment de déjà-vu.

J’ai pensé à toutes les fois où j’ai rencontré des spécialistes avec ma fille, depuis qu’elle est toute petite. À toutes les fois où les médecins, professionnels, intervenants divers qu’on a rencontrés ne m’ont pas écoutée ou comprise. À toutes les fois où ma voix n’a pas été entendue. À toutes les fois où j’ai dû me battre pour ma fille, pour que ses besoins et particularités soient reconnus et respectés. À toutes les fois où j’ai eu l’air d’une mère tigre devant protéger son petit.

J’ai pensé à toutes les fois où ce que j’ai dit à ces professionnels, spécialistes, médecins et intervenants ne comptait pas vraiment, parce qu’à leurs yeux, je suis « juste une maman ».

J’ai déjà été travailleuse sociale. À l’époque, une grande partie de mes tâches professionnelles était consacrée à l’élaboration de plans d’interventions avec les clients et une équipe multidisciplinaire. Les plans d’intervention, ça me connaît. Pourtant, quand je participais à un plan d’intervention pour grande M. à l’école, du temps où elle y allait, mon expertise professionnelle n’avait aucune importance. À leurs yeux, je n’étais pas une travailleuse sociale, mais « juste une maman ». Et j’avais beau tenter de faire valoir mon point de vue, défendre mon opinion, essayer que des mesures concrètes soient mises en place pour aider grande M., ça ne servait à rien. Parce que j’étais « juste une maman ». Je me suis souvent demandé si j’aurais été considérée différemment si j’avais sorti ma carte d’identité de travailleuse sociale professionnelle lors de ces rencontres. J’aurais peut-être dû essayer…

Encore une fois, aujourd’hui, c’est comme ça que je me sentais : j’étais « juste une maman » et à ce titre, ce que je leur explique, ce que je vois, ce que je fais avec ma grande fille pour la scolariser à la maison ne compte pas. Ça leur prend des examens, des travaux, des exercices écrits, toujours plus de « preuves » que je fais ça comme ils veulent que je le fasse. Ma parole compte si peu… Parce qu’eux sont les professionnels, parce qu’eux savent, et que moi, je ne sais pas, car je suis « juste une maman ».

Peu leur importe que je sois celle qui a veillé sur mon enfant depuis sa naissance, que je sois celle qui la connaît le mieux. Que j’aie accompagné ma fille à toutes sortes de thérapies depuis qu’elle a quatorze mois : psychoéducation, orthophonie, orthopédagogie, ergothérapie, neuropsychologie, alouette! C’était pourtant moi qui mettais en application les recommandations faites par ces spécialistes. C’est moi qui l’accompagne chez l’endocrinologue et chez le pédiatre, qui prend soin d’elle quand sa maladie fait des siennes.

Peu leur importe que j’aie dû développer plein de stratégies pour accompagner ma fille dans son cheminement et son développement depuis sa naissance, compte tenu de ses nombreux problèmes de développement , d’apprentissage et de santé. Et que je sois diplômée universitaire en travail social, en plus d’avoir fait plus de la moitié du bacc. en enseignement primaire, dont deux stages et tous les cours de didactique. Devant eux, quand je fais l’école à la maison, je suis « juste une maman ».

Un peu de confiance et de bonne foi, svp?

Je comprends très bien que les acteurs scolaires doivent jeter un coup d’œil sur ce que font les familles qui scolarisent leurs enfants à la maison. Personne ne veut que des enfants soient négligés ou laissés à eux-mêmes sans recevoir d’éducation adéquate. Mais entre un total laisser-aller et un contrôle ressemblant drôlement à de la mauvaise foi, serait-il possible de trouver un juste milieu?

Pourquoi ça se passe si bien dans certaines commissions scolaires, alors que dans certaines, la mienne en particulier, nombre de familles sont menacées, surveillées à outrance, et même signalées injustement à la DPJ?

Est-ce qu’il serait possible, un jour, que les parents soient reconnus comme des personnes intelligentes et capables de s’occuper de leurs enfants, y compris de leur éducation?

Est-ce trop demander de ne plus être considérée comme « juste une maman », mais bien comme un parent-éducateur compétent et qui a le bien-être de son enfant à cœur?

Est-ce possible de créer un climat de confiance dans lequel la parole du parent est respectée et crue?

Je n’ai pas fini de me battre!


Ce soir, en parlant de tout ça avec Alexandre, j’ai réalisé que je n’avais pas fini d’être « juste une maman ». L’an prochain, grande M. ira au secondaire et le bal des plans d’interventions et des rencontres parent-enseignant reprendront. Encore une fois, je devrai faire valoir mon point de vue, défendre mon enfant, me tenir debout. Et espérer être entendue et reconnue, même si je suis « juste une maman »…

mardi 26 avril 2016

École à la maison : fin de parcours

Plus que deux mois et l’année scolaire sera terminée pour les écoliers du Québec.

Pour grande M. et moi, ce sera la fin d’une expérience à la fois extraordinaire et enrichissante, mais aussi très exigeante : l’école à la maison.

Au bout du compte, elle aura fait sa 3e, 4e, 5e et 6e année à la maison. Nous avons rencontré des familles formidables qui ont fait le même choix éducatif que nous, nous nous sommes faits des amis pour la vie, avons appris tout plein de choses, fait de magnifiques sorties et activités qui n’auraient pas été possibles si elle avait été à l’école.

D’un point de vue académique, je ne sais pas si j’ai vraiment pu faire mieux que ce que l’école aurait fait si elle y était restée. Ses troubles d’apprentissages sont toujours là, bien entendu, et ne disparaîtront jamais. Mais je pense sincèrement que l’enseignement en un à un, sans les distractions présentes dans un contexte scolaire ni la pression de performance qui vient automatiquement avec les constantes évaluations, lui a permis d’apprendre plus calmement. Chose certaine, son rythme a été respecté et j’ai pu adapter les méthodes d’enseignement à sa façon propre de comprendre et d’apprendre.

D’un point de vue social, je suis absolument certaine que l’école à la maison lui a été bénéfique. Elle était plutôt rejetée, quand elle allait à l’école, et ça l’a beaucoup marquée. Dans le groupe d’école maison, elle a rencontré des amis qui l’ont acceptée sans jugement. Elle n’était pas identifiée comme « la pas bonne à l’école, celle qui dérange en classe et qui est différente ». Pour les enfants qui ne vont pas à l’école, ces qualificatifs n’ont pas de sens, de toute façon. Elle pouvait devenir amie avec des enfants, garçons ou filles, qui avaient des intérêts communs avec elle, peu importe leur âge ou leur niveau scolaire. D’ailleurs, les enfants scolarisés à la maison ne se demandent jamais « tu es en quelle année? », ça n’a pas de sens pour eux. Plus vieux et plus jeunes jouent ensemble selon leurs atomes crochus, et je n’ai jamais vu d’enfant rejeté dans le groupe d’école à la maison.

Cette expérience de socialisation positive, où grande M. a été acceptée pour ce qu’elle était, a eu un impact majeur sur sa confiance en elle. Elle s’est ensuite facilement intégrée aux scouts, puis au camp d’été où elle a séjourné deux semaines l’été dernier, et elle dégage confiance, humour et ouverture aux autres. Elle sait maintenant qu’elle peut se faire des amis et quelle valeur elle a en tant que personne.

Je crois aussi qu’elle est plutôt fière d’avoir un parcours différent des autres. À cette étape-ci de sa vie, où l’adolescence pointe le bout de son nez et que chaque jeune veut se distinguer des autres, être unique et attirer l’attention, on peut dire que de ne pas avoir été à l’école est une bonne façon pour elle de se démarquer! L’autre jour, nous étions au parc avec un groupe de familles qui font l’école à la maison. Ce parc se trouvant près d’une école secondaire, les élèves de l’école s’y sont rejoints pour passer le temps sur l’heure du diner. Parmi ceux-ci se trouvait une amie de grande M., qui va aux scouts avec elle, entourée de sa « gang ». Lorsqu’elles se sont vues, grande M. et son amie se sont jetées dans les bras l’une de l’autre et les jeunes filles de la gang se sont mises à poser mille et une questions à grande M. « À quelle école tu vas? Qu’est-ce que tu fais au parc? Tu es avec qui? » Grande M. leur a expliqué qu’elle faisait l’école à la maison et qu’elle était au parc avec sa mère et des amis du groupe d’école maison. Après les exclamations typiques (« Tu ne vas pas à l’école? Mais c’est qui ton prof? Comment tu passes tes examens? »), se sont suivis des commentaires, typiques eux aussi : « Tu ne vas pas à l’école!!! Wow, tu es tellement chanceuse!!! » Grande M. rayonnait de fierté et s’amusait ferme à répondre à toutes ces questions!

Que de temps a passé depuis que j’ai retiré de l’école une petite poupoune de 2e année, déprimée, rejetée et dont l’estime d’elle-même était au 10e sous-sol! Je me retrouve aujourd’hui avec une grande fille de 12 ans, presque 13, confiante, sûre d’elle, pleine d’humour et de joie de vivre, qui est consciente de ses difficultés et de ses limites, mais qui les accepte.

L’an prochain, c’est le secondaire qui l’attend. Elle a passé des examens de français et de maths en janvier, afin de la classer pour son retour à l’école. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Je sais bien sûr ce qu’elle est capable de faire et où elle est rendue, académiquement, mais comme je n’avais aucune idée du format des examens et du type de questions posées, je ne savais pas ce que ça donnerait.

Finalement, elle a eu de bons résultats en français (60 % en rédaction de texte et 62 % et 64 % en compréhension de textes). Pour une dyslexique-dysorthographique, qui de surcroît n’avait pas pu être préparée aux examens parce que je ne savais pas ce qu’il y a aurait dedans, c’est très bien! En maths, par contre, c’est une autre histoire : elle s’est solidement plantée. Je m’y attendais. Les maths sont sa bête noire, particulièrement depuis la 5e année, où la matière s’est grandement complexifiée et est beaucoup plus abstraite qu’avant.

Je m’attendais à ce qu’ils la classent en formation adaptée, en raison de ses troubles d’apprentissage et du fait que ce soit un retour à l’école pour elle après quatre ans à la maison. Les intervenants scolaires l’ont plutôt classée au régulier, avec soutien en maths. Je ne sais pas trop quoi penser de ce classement. Une partie de moi est contente et fière, puisque ça lui permettra de choisir l’option Arts plastiques, qui est vraiment une grande passion pour elle. De l’autre côté, je sais que ce sera un énorme défi et je crois que la formation adaptée aurait peut-être été préférable pour elle. Or, comme ses résultats en français sont satisfaisants, elle n’aura pas accès à ce programme.

J’ai décidé de ne pas m’en faire avec ça. Si elle se plante l’an prochain, ils réviseront probablement son classement. Et si, encore une fois, elle me surprend et s’en tire bien, alors tant mieux! De son côté, grande M. n’est pas du tout inquiète ni anxieuse par rapport à son entrée au secondaire et je suis toujours pleine d’admiration face à sa confiance en elle et en l’avenir. Moi qui suis anxieuse de nature, je l’envie tellement de ne pas avoir peur! Je vais m’inspirer d’elle et simplement me dire qu’advienne que pourra. En fait, sa seule inquiétude pour l’an prochain, c’est de voir si les filles qui se moquaient d’elle quand elle allait à l’école allaient encore être sur son dos… Ce rejet l’a vraiment beaucoup marquée, malheureusement.  J’essaie de la rassurer en lui disant que les gens changent, et que ça fait déjà quatre ans depuis cette époque. Il y a de bonnes chances que tout ça soit du passé. De toute façon, aujourd’hui, elle saurait bien répliquer et se défendre…


D’ici la fin de l’année scolaire, nous devrons aller présenter un portfolio à la direction d’école et peut-être grande M. devra-t-elle faire des examens de fin d’année, ça reste à confirmer. Nous faisons donc essentiellement de la révision, surtout en maths, et nous avons aussi beaucoup de sorties et d’activités prévues avec le groupe d’école maison. Et on va profiter du temps qu’il nous reste ensemble, grande M. et moi, pour finir en beauté cette magnifique aventure d’école maison!

lundi 14 mars 2016

Peur de vieillir

En fin de semaine, nous sommes allés à l’urgence avec petite É. Elle a fait une mauvaise chute et avait de grandes douleurs au cou. Finalement, les radiographies n’ont révélé aucune atteinte à la colonne vertébrale et elle s’en tire avec un solide torticolis. On a eu toute une frousse, c’est fragile un cou, mais ce n’est rien de grave, heureusement!

L’urgence était très achalandée et plusieurs patients étaient couchés sur des civières, dans le couloir, faute de chambres.

Tandis que nous attendions que petite É. passe ses radiographies, j’ai aperçu un homme qui semblait très âgé, semi-couché dans sa civière. Il n’avait presque plus de cheveux, sa peau était si pâle et mince qu’on pouvait clairement distinguer ses veines à travers. Il était mal installé dans son lit, sa couverture avait glissé et laissait voir ses jambes toutes maigres et son caleçon blanc. Il était seul, sans accompagnateur.

Je le voyais se tortiller de plus en plus sur son lit. Lorsque la radiologiste est passée près de lui, il a tenté d’attirer son attention : « C’est parce qu’il faudrait que j’aille aux toilettes… » La radiologiste, l’air ennuyée, lui répondit : « Vous ne pouvez pas y aller, vous attendez pour vos radios. »

Docile, le vieil homme s’est recouché, l’air mal à l’aise et inconfortable. Lorsque la radiologiste est passée à nouveau devant lui, il lui dit à nouveau : « Faut que j’aille aux toilettes… » Elle lui répondit, d’un ton impatient, sans même le regarder : « Je vais voir ce que je peux faire ». Le monsieur m’a regardée, l’air dépité. Nous savions tous les deux qu’elle ne ferait probablement rien du tout.

Le monsieur se tortillait de plus en plus. Au bout d’un moment, n’y tenant plus, il a essayé de se lever de son lit. Je lui ai alors dit de rester assis, que j’irais trouver quelqu’un pour l’aider, moi. J’ai vu un membre du personnel, je ne sais pas de quelle profession, entrer dans un bureau au fond du corridor. Je m’y suis dirigée.

Moi : « Excusez-moi, madame, mais il y a un monsieur très âgé qui a besoin d’aller aux toilettes, il demande depuis longtemps et personne n’est venu l’aider. Là, il essaie de se lever pour y aller… »

Intervenante, en soupirant : « Ah ben non, il ne peut pas se lever! »

Elle s’est dirigée vers lui : « Vous ne pouvez pas vous retenir, monsieur? Vous n’avez pas de couche? »

Monsieur : « Non, pas de couche. Non, là, je ne peux plus me retenir ben ben… »

Elle a quitté et quelques instants plus tard, une préposée aux bénéficiaires est enfin arrivée avec un contenant pour recueillir l’urine.

Préposée, parlant très fort : « Vous êtes monsieur qui, vous? »

Monsieur : « Monsieur X. »

Préposée : « Vous venez d’où? »

Monsieur : « De Saint-Hilaire »

Préposée, riant : « Hahaha, ben non, pas votre ville, votre département d'hôpital! Vous venez des urgences? De la gériatrie? Bon, vous allez faire pipi là-dedans ».

Monsieur : « C’est parce que j’ai une autre envie… »

Préposée, l’air découragée : « Ah ouin… ben là va falloir que j’aille voir dans votre dossier, je ne sais pas si je peux vous lever. »

Elle quitte, et revient plus tard accompagnée d’une autre préposée.

Préposée 1 : « Je ne trouve pas son dossier, je ne sais pas si on peut le lever. On apporte une bassine? »

Moi, qui assistais à la scène, j’étais mortifiée de penser que ce pauvre monsieur devrait faire caca dans une bassine, dans un couloir passant, sous les néons, sans aucune intimité.

Préposée 2 : « Attends, je vais retourner voir les dossiers ».

Pendant ce temps, l’autre préposée est restée près du monsieur, silencieuse. Elle ne lui a pas parlé, ne s’est pas intéressée à lui, ne lui a posé aucune question.

Préposée 1, de retour, toujours en parlant vraiment très fort : « C’est beau, on peut le lever! Venez-vous en, monsieur, on s’en va à la toilette! »

Les préposées se mirent à deux pour aider le vieil homme à se diriger vers la salle de bain. Il marchait à tout petits pas, sur ses petites jambes frêles. J’ai pensé qu’il allait être mieux bientôt. Avoir mal au ventre pendant plus d’une demi-heure sans pouvoir soulager son intestin, ça doit être terriblement inconfortable…

Je n’ai pas revu le monsieur, puisque peu de temps après, petite É. a terminé ses examens en radio et nous avons été emmenés dans une autre salle. Mais j’y ai beaucoup repensé.

Ce monsieur X, de Saint-Hilaire, avait toute une vie derrière lui. Peut-être avait-il eu une entreprise, ou un commerce, ou qu’il avait été employé quelque part. Peut-être aimait-il les arts, ou le sport. Il avait peut-être une épouse, ou peut-être en a-t-il eu plusieurs au cours de sa vie, qui sait? Des enfants, des petits-enfants, peut-être même des arrière-petits-enfants? Peut-être pas. C’était peut-être un homme solitaire. Ou un vieux garçon. Ou pas. Il a sans doute accompli plein de choses intéressantes dans sa vie. Il a peut-être déjà été reconnu pour des qualités ou des accomplissements particuliers. Peut-être pas non plus.

En fait, monsieur X, de Saint-Hilaire, est vieux. Sa vie, son passé, les événements qui ont fait de lui l’homme qu’il est n’ont pas beaucoup d’importance, quand il est seul à l’urgence. Sans doute les intervenants n’ont-ils pas le temps de s’intéresser à lui, ils sont très occupés après tout. Ou peut-être ne sont-ils pas très intéressés, tout simplement.

Ce soir-là, Monsieur X de Saint-Hilaire n’était qu’un vieil homme mal pris parce qu’il avait envie de caca.

Nous sommes bien peu de chose. Surtout quand on est vieux.


J’ai vraiment peur de vieillir…

mercredi 9 mars 2016

Overdose de spécialistes

Mes dernières semaines ont été ponctuées par de très nombreux rendez-vous, principalement pour grande M. C’est ainsi depuis qu’elle a 14 mois, je suis donc habituée de courir à gauche et à droite pour voir différents professionnels. N’empêche, c’est épuisant.

Orthopédagogue, pédiatre, endocrinologue et son résident, prises de sang, kinésiologue, évaluations par les enseignantes de l’école de quartier, et j’en oublie probablement… Ça fait beaucoup de rencontres, beaucoup de monde qui « se mêle de nos affaires » — même si bien entendu c’est pour nous aider — beaucoup d’avis professionnels, beaucoup de recommandations, etc.

C’est pourquoi, quand notre orthophoniste m’a contactée pour prendre rendez-vous (nous ne l’avons pas vue depuis avant Noël), je me suis sentie lasse. Ne vous méprenez pas : j’adore notre orthophoniste, elle est vraiment exceptionnelle, sympathique et nous aide énormément. Mais tout à coup, ce rendez-vous supplémentaire me semblait de trop.

J’ai donc décidé de prendre une pause de rendez-vous, du moins, de ceux que je peux me permettre de mettre de côté sans impact sur la santé de ma fille. Je me sens en overdose de spécialistes, j’en ai assez. Je l’ai expliqué à notre orthophoniste, qui a très bien compris ma situation, et qui reste disponible pour nous voir lorsque j’en ressentirai le besoin.

Ça fait du bien. Grande M. est habituée aux rendez-vous et aux évaluations, elle aussi, mais elle ne se plaindra certainement pas d’en avoir moins pour un temps.

Nous reverrons l’endocrinologue et le pédiatre l’été prochain seulement, ainsi que la kinésiologue de Circuit. J’ai mis un terme au suivi en orthopédagogie. Je prends une pause d’orthophonie. Quant à l’école, on verra bien s’ils veulent que grande M. passe des évaluations à la fin de l’année, mais comme elle vient tout juste de passer trois jours complets en examen de maths et de français, j’espère bien pouvoir les convaincre de laisser tomber ceux de juin.

Entre temps, on fait ce qu’on a à faire pour poursuivre notre routine d’école à la maison jusqu’à la fin de l’année scolaire. De belles sorties et activités sont prévues et je veux en profiter au maximum avec ma grande avant qu’elle retourne sur les bancs d’école.


Oui, vraiment, une petite pause de rendez-vous nous fera le plus grand bien!

jeudi 3 mars 2016

Semaine de relâche pouet pouet

Nous sommes jeudi, c’est la semaine de relâche. Il reste donc aujourd’hui et demain de « vacances » avant que nous soyons en fin de semaine normale, et qu’ensuite reprenne la routine.

J’avais donné congé de garderie à mes deux tout-petits cette semaine, et mes grands ont bien sûr congé d’école. Je me réjouissais à l’avance de passer du temps avec tous mes mousses, sans horaire, sans course matinale, totalement libres de faire ce dont nous avons envie. Je nous imaginais aller jouer dans la belle neige blanche, faire des forts et des bonshommes de neige, aller glisser, voir ma sœur et des amis, peut-être aller au centre d’amusement…

Finalement, ma semaine de relâche est plutôt « pouish ». Nous avons tous eu un gros rhume à tour de rôle depuis la fin de semaine dernière. Il y a donc toujours quelqu’un qui mouche, qui morve et qui chigne dans la maison…

Lundi et mardi, c’est moi qui étais malade. Je n’avais envie de rien, seulement de rester en pyjama toute la journée avec ma boîte de mouchoirs dans les bras. Évidemment, ce sont ces jours-là que mon énergique petit L. était en pleine forme et avait un besoin fou de bouger. Amorphe, le nez tout rouge et ayant mal partout, je le regardais courir partout et faire des mauvais coups les uns après les autres, complètement découragée.

Puis, je me suis souvenue du mini-trampoline, rangé dans l’atelier depuis longtemps. Je l’ai emmené dans le salon après avoir enlevé la poussière et petit L. et petite É. se sont mis à sauter dessus à tour de rôle, dans le plus grand bonheur. Ils se sont fait un petit trajet : ils couraient depuis le fond du corridor, sautaient sur le trampoline et rebondissaient sur le divan du salon. De quoi dépenser leur énergie en masse!

Mardi après-midi, je me sentais un peu mieux et il faisait beau. Nous sommes donc allés prendre une marche jusqu’au club vidéo. Prendre l’air m’a fait le plus grand bien! À notre retour, les petits voulaient jouer dans la cour. Malheureusement, notre terrain au complet était recouvert de glace, à cause du verglas tombé la veille. Petite É. tombait sans cesse et c’était super dangereux. Nous sommes donc rentrés et avons écouté le film qu’ils avaient choisi.

Mercredi, une énorme tempête de neige était prévue. J’étais tout excitée à la perspective d’avoir une belle bordée de neige pour enfin jouer dehors! Je m’étais préparée, nous avions des livres, des films et de la bouffe au cas où ne nous pourrions pas sortir. Évidemment, mes pelles et mes habits de neige étaient aussi prêts! Finalement, pouet pouet la tempête! Nous n’avons eu que quelques minuscules petits centimètres de neige et beaucoup de vent. Les bourrasques de vent rendaient les jeux extérieurs vraiment désagréables, nous ne sommes donc pas sortis.

Aujourd’hui, il fait beau, mais très froid. Petite É. morve encore. Je me sens fatiguée et j’ai juste hâte que la semaine de relâche soit finie et qu’Alexandre soit à la maison en fin de semaine. Mes grands ont des amis à la maison et s’amusent bien, au moins, même si c’est au tour de grande M. d’avoir le nez qui coule…

Bref, ma semaine de relâche ne se déroule pas du tout comme je l’aurais souhaité. Je pense que mes deux grands en profitent quand même plutôt bien, ils voient des amis tous les jours et en sont bien heureux. Quant à mes petits, ils écoutent un peu plus de télé que ce que j’aurais voulu et on joue beaucoup moins dehors que ce que j’avais anticipé, mais bon… tant pis!


Le printemps s’en vient, la belle température aussi, les virus auront quitté les chaumières, et j’en ai bien besoin!

vendredi 5 février 2016

Les animateurs scouts ne sont pas de sales pervers


Disons-le d’emblée : je suis rarement en accord avec les opinions de Richard Martineau. Cette fois-ci ne fait pas exception. La plupart des pédos sont des chefs scouts, vraiment? Y a-t-il vraiment lieu de se demander, chaque fois qu’on voit un homme animer aux scouts, s’il est un pépère pervers?

La chronique de Monsieur Martineau faisait référence, bien entendu, à l’arrestation de treize hommes (dont deux étaient animateurs scouts)dans le cadre de l’opération Malaise, qui ciblait un club social de présumés pédophiles. Oui, oui, un club social d’hommes qui se rencontraient pour se donner des trucs sur la meilleure façon d’approcher des enfants, s’échanger des images de pornographie junévile, et je ne sais quoi d’autre encore que je n’ose même pas imaginer.

C’est dégueulasse.

Un aller simple vers une île déserte, svp!

Je siège sur le C.A. du groupe scout de ma ville. Mon mari est animateur scout. Plusieurs de mes amis le sont aussi. Deux de mes enfants sont scouts et les deux autres le seront sans doute dès qu’ils en auront l’âge. Autant dire que le mouvement scout, je l’ai dans le cœur et je l’ai à cœur!

Malgré tout, à l’annonce de cette nouvelle dégoûtante, ce n’est pas ma solidarité et mon amour du scoutisme qui est ressorti le premier. C’est mon cœur de maman, mon désir de protéger mes enfants envers et contre tous. Une boule d’inquiétude est apparue dans mon ventre, dans ma gorge. J’avais l’impression d’être trahie, de ne plus pouvoir faire confiance à personne.

Ce jour-là, lorsque les informations concernant cette vague d’arrestations sont sorties, je n’avais qu’une envie : prendre mes enfants tout contre moi et partir vivre sur une île déserte. Loin des menaces, loin de la folie des hommes, loin des dangers.

Mais qui sont les animateurs scouts?

Une fois la poussière un peu retombée, je me suis à peu près remise de mes émotions. J’ai pensé à tous les animateurs scouts que je connais, que j’aime et que j’apprécie. Je me suis rappelée pourquoi ils animaient.

Plusieurs ont été scouts eux-mêmes, alors qu’ils étaient enfants. Mon mari fait partie de ces enfants qui ont pu grandir, s’épanouir et se développer grâce au scoutisme. Leur sentiment d’appartenance au mouvement est extrêmement puissant en raison de toutes les expériences formidables qu’il leur a fait vivre. Passionnés, scouts jusqu’au plus profond de leur âme, ils veulent maintenant transmettre aux enfants les valeurs qu’ils ont apprises. Ils ont tant reçu du scoutisme qu’ils se font un point d’honneur de donner au suivant.

D’autres sont devenus animateurs quand leurs enfants sont entrés dans les scouts. Bien souvent, c’était une façon parfaite de faire une activité avec leur progéniture et de partager des expériences extraordinaires avec eux. La plupart se sont laissé prendre par la passion du scoutisme et n’ont jamais cessé d’animer ou de s’impliquer au sein du mouvement, même une fois leurs enfants rendus grands!

D’autres n’ont pas d’enfants, et n’ont pas été scouts lorsqu’ils étaient enfants non plus. Ils sont là parce qu’ils ont le bien-être des jeunes à cœur, leur instinct maternel ou paternel est souvent très fort, et ils veulent contribuer à l’épanouissement des enfants qui leur sont confiés à titre d’animateur. Parce que ça se peut, vous savez, aimer les enfants, purement et simplement.

Comment fait-on pour devenir animateur?

Depuis le démantèlement du club social de présumés pédophiles, j’en ai entendu des vertes et des pas mûres à propos des scouts. Certains croient que n’importe qui peut devenir animateur n’importe comment. Qu’on entre dans le mouvement scout aussi facilement que dans un moulin.

Mais bien sûr que non! Je serais la première à retirer mes enfants du groupe scout si les procédures de recrutement n’étaient pas assez strictes, croyez-moi. L’Association des scouts du Canada a un protocole officiel très rigoureux pour quiconque veut devenir animateur.

D’abord, sachez que les antécédents judiciaires de tous les candidats sont vérifiés par les corps policiers. Ensuite, ils doivent passer une entrevue avec des membres gestionnaires ou des animateurs chevronnés, et donner des références qui seront scrupuleusement vérifiées.

Ensuite, ils sont soumis à une période de probation. Une fois mis en contact avec les jeunes, et ceci est valable pour tous les animateurs sans exception, ils doivent respecter un Code de conduite à la lettre. De plus, notre groupe a comme règle d’or qu’un jeune ne doit jamais être seul avec un animateur, en aucune circonstance. Cette règle vise à la fois à protéger les enfants et les animateurs qui, malheureusement, pourraient aussi être accusés à tort d’attouchements sexuels.

Les animateurs se doivent d’être toujours au-dessus de tout soupçon, c’est primordial.

Pourrait-on faire plus pour protéger les enfants?

Bouleversée par les événements, et probablement portée par ma formation en travail social, j’ai tenté d’en savoir plus sur les agresseurs sexuels. J’ai donc contacté une intervenante sociale oeuvrant auprès de victimes d’agressions sexuelles pour lui poser des questions.

En tant que groupe scout, malgré toutes les procédures, règles et codes de conduite que nous mettons en application, que peut-on faire de plus pour nous assurer qu’aucun pédophile ne réussisse à s’infiltrer chez nous? Y a-t-il des traits communs, des indices, des choses qui pourraient nous mettre la puce à l’oreille pour les détecter?

La réponse de l’intervenante fut très claire : non. Les pédophiles sont des êtres extrêmement manipulateurs, charmeurs et qui tentent par tous les moyens d’atteindre leur but. Ils sont subtils, prennent leur temps pour n’éveiller aucun soupçon et sont même généralement très appréciés des jeunes autour d’eux.

Ils viennent de tous horizons, sont beaux ou laids, jeunes ou vieux, pères ou célibataires. Les mesures de sécurité que nous avons mis en place sont déjà très strictes et nous pouvons difficilement faire plus, sauf rester vigilants et appliquer la politique de tolérance zéro envers tout manquement au code d’éthique.

L’intervenante m’a aussi rappelé que personne, ni les jeunes, ni les parents, ni les groupes scouts ne devait se sentir coupable de la situation. Les seuls coupables, ce sont ces hommes qui ont mal agi, et personne d’autre. Elle a bien raison.

Il ne suffit que d’une pomme pourrie…

Au cours des derniers jours, je suis passée par toute la gamme des émotions. J’ai été dégoûtée, scandalisée, effrayée, inquiète. Méfiante, en colère. Puis, déterminée à défendre le mouvement scout et à être solidaire envers tous les animateurs qui voyaient désormais leur passion transformée en déviance dans l’œil public.

Ces hommes, accusés d’actes dégoûtants, ont terni l’image du scoutisme. Ça me fâche et m’attriste à la fois.

Mais ce qui me blesse le plus, c’est de penser à mon mari et mes amis animateurs scouts qui, parce qu’ils sont des hommes, sont désormais regardés par certains avec méfiance. Des hommes qui aiment être avec des enfants? Voilà qui, tout à coup, semble bien louche…

C’est d’une tristesse infinie. Il n’aura suffi que de quelques individus déviants pour qu’on oublie que 99,9 % des animateurs scouts se dévouent, cœurs et âmes, pour le bien-être des jeunes. C’est profondément injuste.

Je les connais, moi, les animateurs. Je sais ce qui les anime, Daniel, Alexandre, Francis, Jean-Philippe, Marc-André, Sébastien, Samuel, Simon, François et tous les autres. Ce n’est pas une attirance scabreuse envers les enfants. C’est un amour pur du scoutisme, une passion pour les valeurs que voulait transmettre Baden-Powell et un plaisir honnête et sans aucune arrière-pensée d’être avec des enfants.

Non, les animateurs scouts ne sont pas de sales pervers. De sales pervers se sont infiltrés parmi les animateurs scouts. Toute la nuance est là.



mardi 2 février 2016

Avoir une maladie rare, c'est...

Petit rappel des faits : grande M. est atteinte d’hyperplasie congénitale des surrénales, communément appelée HCS. Il s’agit d’une maladie rare, qui existe en plusieurs variantes selon l’état de dysfonctionnement des glandes surrénales. En résumé, grande M. produit trop d’androgènes (hormones de croissance et de développement masculines) et trop peu de cortisol (hormone de stress). L’excès d’androgènes fait en sorte que sa puberté a commencé à l’âge de 5 ans et que son âge osseux est deux ans plus vieux que son âge réel. Le faible taux de cortisol, quant à lui, empêche son corps de réagir adéquatement au stress causé par les maladies, principalement en cas de fièvre et de gastro-entérite. Son corps, ne pouvant pas « bio-chimiquement » bien réagir en cas de virus, peut rapidement tomber en état de choc qui nécessite une hospitalisation d’urgence. Ça nous est arrivé seulement deux fois, heureusement, mais c’est paniquant en titi!

Afin de rétablir l’équilibre hormonal de grande M., elle doit prendre de la cortisone, qui vise à remplacer le cortisol qu’elle ne produit pas naturellement et qui freine (ou du moins diminue) la production excessive d’androgènes et donc ralentit sa croissance trop rapide et sa puberté hâtive. Elle prend sa médication deux fois par jour depuis ses 5 ans, et nous devons ajuster sa dose de médicaments selon le degré de fièvre qu’elle fait lorsqu’elle est malade. Si elle a des vomissements et ne peut prendre sa médication par la bouche, nous devons lui donner sa médication en intraveineuse de façon urgente et l’emmener à l’hôpital.


Avoir une maladie rare, c’est… Accepter le flou. Devoir faire confiance aux médecins, même quand eux-mêmes admettent ne pas savoir exactement quoi faire. Être confus quand plusieurs spécialistes chevronnés se contredisent. Comprendre que l’essai-erreur sera la seule façon de trouver le bon traitement, faute de protocole clair.

C’est, en tout cas, ce que je retiens de notre dernière visite à l’hôpital pour le suivi en endocrinologie de grande M. Comme à chaque fois, nous avons d’abord vu un sympathique résident qui a fait l’examen de grande M. et nous a posé mille questions sur son état de santé, son développement, etc.

Sympathique résident, à la fin de la rencontre : « Alors, tout semble beau, je vous renouvelle la prescription de cortisone et on continue comme ça. »

Moi : « Maintenant qu’elle a onze ans et que sa puberté est bien entamée, est-ce que ça change quelque chose au niveau de sa médication? Le médecin que nous avons vu la dernière fois semblait dire qu’on pourrait peut-être l’arrêter éventuellement, mais un autre nous a dit que non. »

Sympathique résident : « Techniquement, la médication est à vie. Ses glandes surrénales sont défectueuses et le seront pour toujours. Mais je peux vérifier avec mon patron. »

Moi : « D’accord. C’est juste par curiosité, parce que j’entends des avis divergents et j’aimerais bien savoir à quoi nous attendre. »

Le résident quitte et va chercher un médecin que nous connaissons bien, très sympathique et extrêmement expérimenté.

Docteur expérimenté : « Alors, mon sympathique résident m’a dit que vous vous questionniez sur la suite du traitement pour grande M. »

Moi : « Oui, les différents médecins que nous avons vus nous ont donné des informations divergentes, et sur les forums de discussion sur l’HCS, les gens ont toutes sortes de traitements différents pour la même maladie. J’étais juste curieuse de savoir vers quoi on s’en va pour grande M. »

Docteur expérimenté, visiblement passionné : « Vous savez, l’HCS est une maladie rare et peu étudiée. C’est donc vraiment du cas par cas. On ne sait pas vraiment ce qui arrivera si on cesse la médication de grande M., mais une fois sa puberté et sa croissance terminée, ce serait intéressant d’essayer de l'arrêter si elle le souhaite. Il est possible que ses glandes surrénales, une fois cette période hormonale intense terminée, soient capable de compenser pour le déficit en cortisol. Sauf, bien sûr, en cas de maladie, où il faudrait peut-être qu’elle prenne des médicaments. »

Sympathique résident, aussi étonné que moi : « Ah oui? On nous a toujours dit, à l’école, que la médication devait être poursuivie. »

Docteur expérimenté : « Oui, mais (blablabla, jargon incompréhensible de médecins, tandis que grande M. et moi nous regardons avec de grands yeux). »

Sympathique résident, se tournant vers moi : « Vous m’aviez dit que vous aviez eu des opinions médicales divergentes, c’est encore le cas aujourd’hui! »

Moi : « Oui, en effet! »

Docteur expérimenté : « En France, ils sont beaucoup plus interventionnistes qu’ici et médicamentent systématiquement. Ici, au Québec, nous avons tendance à donner le moins de médication possible pour cette maladie. Je suis d’avis que dans le cas de grande M., il pourra être intéressant de cesser la médication, juste pour voir si son corps réagira bien. Bien entendu, si éventuellement ses règles stoppent ou qu’elle a des problèmes de fertilité, il faudra reconsidérer la chose. Qu’en penses-tu, grande M.? »

Grande M., complètement confuse : « … »

Moi : « Il va falloir y penser. C’est un peu mélangeant, tout ça. »

Docteur expérimenté : « Elle a onze ans. Je vous propose qu’on en reparle quand elle aura 14 ans. À ce moment, peut-être que d’autres études auront été faites et que de nouvelles connaissances auront changé la donne. De plus, ce n’est pas avant cet âge-là que sa croissance et sa puberté seront stables. Et à 14 ans, elle aura l’âge légal de prendre la décision concernant son traitement. Qu’en dites-vous? »

Nous avons acquiescé. Donc, d’ici à ce qu’elle ait 14 ans, elle continue de prendre ses médicaments quotidiennement. Ensuite, on verra.


On verra. Combien de fois me suis-je dit ça, concernant ma grande M., mon enfant boite à surprise qui ne fait rien comme les autres?

mardi 26 janvier 2016

Un lapin contre l'insomnie? Ben oui!

Depuis maintenant plusieurs mois, peut-être même près d’un an, grand A. dort mal. S’endort mal, plutôt.

Le soir, il tourne, tourne et tourne dans son lit. Puis, vient l’angoisse, la peur de ne pas arriver à s’endormir.

Il devient alors tout moite de sueur, tremble de la tête aux pieds et a des crampes dans le ventre. L’anxiété s’empare de lui et il craint de passer une nuit blanche. Bien souvent, il se relève de son lit et vient me retrouver dans le mien, même s’il a 10 ans et qu’il est grand maintenant. Je le flatte dans le dos, l’apaise, et lorsqu’enfin il se calme et s’apprête à s’endormir, je le renvoie dans son lit. Il dort d’un sommeil de plomb pour le reste de la nuit, mais se réveille fatigué et courbaturé le lendemain matin.

Quand je lui demande ce qui l’empêche de s’endormir, il ne sait pas vraiment quoi me répondre. Il n’est pas anxieux en pensant au lendemain ou à des événements qui s’en viennent. Il n’a pas peur du noir ni de quelque chose en particulier. Il a simplement peur de ne pas s’endormir. Avec le temps, cette peur s’est transformée en « peur d’avoir peur de ne pas s’endormir ». Il a même commencé à anticiper l’heure du coucher pendant la journée.

Ce problème d’insomnie est non seulement pénible pour lui au moment où il la vit, mais elle l’empêche également de passer de bonnes journées, étant très souvent extrêmement fatigué. Ça ne pouvait plus continuer comme ça!

On a essayé différentes choses pour régler ce problème. D’abord, pas « d’écrans » en soirée et plus de temps de lecture calme au lit avant le dodo. Ça n’a pas fonctionné. Il a donc commencé à prendre des bains chauds avec des sels à la lavande. Ça lui fait beaucoup de bien, mais n’a pas empêché d’autres épisodes d’insomnie de se manifester. Une de mes amies, qui est hypnothérapeute, nous a recommandé un enregistrement d’une séance d’hypnose favorisant le sommeil. Grand A. adore l’écouter, et ça fonctionne souvent, mais pas tout le temps.

Un soir, tout en flattant mon chat dans mon lit, je pensais à tout ça. Tous ces moyens ont été efficaces certains jours, d’autres non. La peur récurrente de grand A., c’est d’être le seul dans la maison à ne pas dormir et de passer une nuit blanche, seul dans le noir de sa chambre.

Je réfléchissais, calme et concentrée, tandis que ma minette ronronnait sur mes jambes. Jusqu’à ce que j’aie un « flash » : ma minette! Sa présence rassurante me calme tellement, j’aime tant la flatter pour me détendre! Peut-être que le contact avec un animal aiderait grand A.?

Nous avons deux chattes, à la maison. Elles sont adorables, affectueuses et mignonnes comme tout, mais plutôt indépendantes. Elles ont adopté le lit de grande M. et le mien pour dormir, la nuit. Elles ne dorment pas avec grand A., probablement par habitude, mais aussi parce qu’il bouge beaucoup et parle pendant son sommeil. De toute façon, pas moyen d’obliger un chat à dormir à un endroit précis, elles dorment où elles veulent quand elles veulent!

Il fallait donc trouver une autre solution. Un lapin, peut-être? Mais oui, un lapin! Il pourrait avoir sa cage dans la chambre de grand A., ce qui lui ferait une présence pendant la nuit!

Alexandre n’a pas été difficile à convaincre lorsque je lui ai fait part de mon idée. Nous adorons les animaux et il a eu des gerboises, des hamsters et des lapins pendant son adolescence. Quant à moi, comme ma mère adore les animaux elle aussi, j’ai grandi avec des chats, des tortues, des hamsters, un lézard, des poissons, et j’en oublie peut-être. S’occuper des animaux, on connaît ça et nous étions prêts à prendre soin d’un lapin.

Grand A. a sauté de joie quand je lui ai demandé s’il voulait un lapin, peu avant Noël. Comme adopter un animal est une grande décision, nous avons décidé de réfléchir sérieusement à la question pendant le congé des fêtes et d’adopter au retour des vacances si nous décidions d’aller de l’avant. Dans ma tête, je savais déjà que je voulais un lapin, mais je voulais surtout laisser le temps à grand A. de bien réfléchir aux responsabilités, avantages et inconvénients que représente l’adoption d’un lapin.

Début janvier, nous étions prêts! Nous sommes allés au refuge, qui malheureusement regorge non seulement de chats et de chiens abandonnés, mais aussi de lapins. Dès notre arrivée, grand A. a eu un coup de cœur pour une jolie lapine rousse nommée Pêche. Une bénévole nous a donc conduits dans une salle des câlins pour faire connaissance avec Pêche. La petite lapine, âgée de 7 mois, était sociable, pas du tout craintive, et absolument adorable.

La bénévole nous a dit qu’elle avait été abandonnée au refuge parce qu’elle avait été offerte en cadeau à des enfants par leurs parents, mais qu’ils s’en étaient désintéressés et ne s’occupaient plus d’elle. Elle avait été prise pour un jouet, comme tant d’autres animaux, qui une fois perdu l’attrait de la nouveauté, se font abandonner…

La bénévole nous a fait passer une courte entrevue pour s’assurer du sérieux de notre démarche d’adoption, nous avons signé le contrat et sommes repartis avec notre belle Pêche!


Depuis, c’est l’amour fou. Sa cage est dans la chambre de grand A., mais en réalité, elle y passe très peu de temps. Elle circule librement dans sa chambre pendant la nuit et dort soit collée contre lui, ou au pied de son lit. Grand A. dort bien, avec sa petite Pêche, et n’a pas refait d’insomnie depuis son arrivée dans la famille!

Quant à moi, je suis en amour avec ma lapine. Elle est tellement adorable! Elle est propre et stérilisée, elle ne fait donc aucun dégât dans la maison (sauf gruger les fils de chargeurs de iPod… mais ça, que voulez-vous, c’est la vie! On les cache et ça règle le problème!). Comme je suis à la maison pendant la journée, je la laisse en liberté et elle sautille partout, fouine, se cache, et joue même avec mes minettes! J’ai déjà hâte à cet été pour pouvoir l’emmener jouer dehors, attachée à un petit harnais. Ce sera génial d’être dans la cour avec elle qui gambade tout autour!


Bref, un lapin, c’est un animal de compagnie formidable! Mais surtout, surtout, elle fait faire de beaux rêves à mon grand A. et ça, ça vaut tout l’or du monde!

lundi 18 janvier 2016

C’est aujourd’hui que ça commence! Pas demain!

J’ai relu mon dernier billet, dans lequel je vous faisais part de mon stress et de mon inquiétude par rapport aux évaluations que ma fille passera à l’école de quartier à la fin janvier. J’ai vu, encore une fois, mon manque de confiance en moi, mon désir de satisfaire parfaitement les exigences des institutions scolaires et mon éternelle angoisse.

J’avais pourtant décidé que les mots qui me guideraient en 2016 seraient confiance, audace et liberté. Et voilà que nous ne sommes qu’en janvier, et que le doute et la peur se sont déjà emparés de moi!

Ça ne se passera pas comme ça, je vais me parler dans le blanc des yeux et me secouer les pensées négatives. Regardez-moi bien aller!

« Chère Julie l’Anxieuse,

Il n’a fallu que l’appel du directeur d’école pour que l’anxiété et l’angoisse reviennent au galop. Toi qui voulais pourtant que ton année 2016 soit autrement, qui voulais être plus confiante et chasser la peur qui t’habite trop souvent depuis trop longtemps.

Tu as pourtant tout ce qu’il faut pour être confiante, audacieuse et libre. Tu l’es depuis toujours, mais tu ne t’en rends pas compte.

Tu as fait confiance si souvent. Tu as même eu confiance en toi, tout plein de fois! Tu as fait confiance à la vie quand elle t’a guidée vers Alexandre. Tu as eu confiance que la vie serait plus forte que la peine et la mort quand tu as fait deux fausses couches. Tu as eu raison, puisque malgré ces deux petits bébéanges, tu as eu quatre magnifiques enfants. Tu as confiance en tes enfants. Tu sais bien qu’ils ont tout ce qu’il faut pour être heureux et avoir de belles vies. Tu sais que ta grande M., qui a des défis particuliers, fera son chemin. À sa façon bien à elle, bien sûr, mais elle te surprendra comme toujours.

Tu es audacieuse. Tu te décris toi-même comme une anxieuse qui a du « guts ». Il en fallait, du « guts », pour sortir du moule aussi souvent que tu l’as fait. Quand Alexandre et toi avez décidé d’avoir des enfants jeunes, alors que tu étais encore aux études et que vous n’aviez presque pas de sous, tu n’as pas eu peur. Tu as suivi tes valeurs, même si la norme sociale prétend qu’il est préférable d’attendre d’avoir fini ses études, trouvé un travail stable, acheté une maison, et le tout, dans l’ordre. Toi, tu te foutais bien de cet ordre supposé. Certains t’ont dit, devant toi ou dans ton dos, que c’était fou, que ça n’avait pas d’allure, d’avoir des enfants alors que vous étiez jeunes et étudiants. Tu as eu l’audace de faire à ta tête. Et jamais, jamais, jamais tu n’as regretté d’avoir pris cette décision. Tu as eu l’audace de changer de carrière quand tu as vu que celle pour laquelle tu avais étudié si longtemps ne te convenait pas. Tu as eu l’audace de retirer tes enfants de l’école quand tu as constaté que le système scolaire ne permettait pas à ta fille de s’y épanouir. Alexandre et toi avez eu l’audace de démarrer une entreprise pour vous créer de l’emploi quand vous n’en aviez plus, alors que vous n’aviez pas un sou et que vous veniez tout juste d’apprendre que vous attendiez votre quatrième enfant. C’était complètement débile, mais aujourd’hui, l’entreprise roule bien et votre audace commence à vous rapporter.

Tu es libre. Tu es un esprit libre. Les conventions et les normes sociales ne t’intéressent pas tellement, tu préfères faire à ta tête. Choisir de faire l’école à la maison, c’était retrouver ta liberté éducative et libérer ta fille d’un système scolaire qui la rendait dépressive et malheureuse. Tu as une facilité à t’exprimer et cette aptitude t’a permis de faire valoir tes droits, tes décisions et tes convictions chaque fois qu’il l’a fallu. Tu as tenu tête et défendu ta liberté devant des instances scolaires qui ont tenté de t’intimider et de te faire croire que tu n’étais pas assez compétente pour t’occuper de ton enfant.

Tu vois, Julie, que tu es capable? Que tu es assez bonne? Tu as décidé que ton année 2016 serait placée sous le signe de la confiance, de l’audace et de la liberté. Alors soit! Et c’est aujourd’hui que ça commence, pas demain!

N’aie plus peur, tout va bien aller,


Julie la Confiante, Audacieuse et Libre »

vendredi 15 janvier 2016

Je m'énerve moi-même

Ça y est, j’ai reçu l’appel du directeur de l’école pour m’informer que grande M. passera ses examens de français les 25 et 26 janvier, et ses examens de maths en février.

Elle aura droit à toutes ses aides technologiques et autres outils, tel que stipulé dans le plan d’intervention rédigé par l’orthophoniste et l’orthopédagogue que nous voyons au privé.

Comme ce seront des journées pédagogiques, elle sera seule dans la classe avec une enseignante de 6e année, qu’elle a déjà rencontrée une fois.

L’enseignante et le directeur ont lu le plan d’intervention et le rapport d’évaluation d’orthophonie de grande M. et connaissent donc ses difficultés et les adaptations nécessaires.

Ils m’ont fait parvenir un plan détaillé expliquant comment se dérouleront ces journées d’évaluation. Pas de « pogne », pas de surprises, et les conditions que j’ai demandées sont respectées.

À première vue, tout est parfait.

Mais je stresse quand même et je m’énerve moi-même d’être aussi énervée!

Je suis aussi stressée que si c’était moi qui devais passer ces examens. Peut-être même plus, parce que même si c’est ma fille qui est évaluée, je sais bien que je le serai aussi, indirectement. Cette fois, par contre, je n’ai aucun pouvoir sur la situation. Je ne peux pas étudier, réviser mes notes ou vérifier mes informations ad nauseam comme lorsque j’étais étudiante. C’est ma fille, maintenant, l’élève évaluée.

Je l’ai préparée de mon mieux. Je l’ai fait suivre par des professionnelles extraordinaires pour compléter mon enseignement et mieux l’outiller, en raison de ses difficultés d’apprentissage.

Je lui ai montré plein de choses, répété, répété encore, réexpliqué de mille différentes façons pour m’assurer qu’elle comprenne. Je lui ai donné de mon temps, de mon énergie et de mes connaissances.

Les 25 et 26 janvier, je ne pourrai pas faire plus. Ce sera à son tour de jouer.

Quand on choisit de faire l’école à la maison, on ne sait pas à quel point nous serons jugés, en tant que parent-éducateur. Aux yeux de la commission scolaire et des intervenants scolaires (pas tous, heureusement), nous ne sommes pas aptes à enseigner à nos enfants. Nous ne sommes que des parents, après tout. Nous devons constamment nous battre et faire nos preuves, démontrer que nous sommes intelligents et capables d’apprendre des choses à nos enfants. C’est lourd et c’est stressant.

Si ma fille réussit ses examens, ça voudra dire que je lui ai bien enseigné. Si elle échoue, c’est moi qui aurai échoué dans mon rôle de parent-éducateur. Je sais bien que c’est faux, mais j’ai bien peur que ce soit ainsi que ça se passe... Pour les institutions scolaires, la compétence des parents-éducateurs est directement liée aux résultats d’évaluation de leur enfant. Pourtant, tous les enseignants ont, dans leurs groupes, des élèves qui réussissent et d’autres qui échouent, et leurs compétences à enseigner ne sont pas remises en question!

Bref, ça m’énerve, ça m’angoisse. Et ça m’énerve de m’énerver. J’aimerais tant être zen, être au-dessus de tout ça, et que les jugements des intervenants scolaires ne m’affectent pas. J’aimerais tant être solide, confiante, imperturbable. Mais je ne suis pas comme ça.

Techniquement, grande M. devrait bien réussir ses examens de compréhension de lecture. Elle devrait aussi assez bien s’en sortir avec la rédaction de textes, puisqu’elle aura droit à ses outils technologiques.

Ce qui m’inquiète plus? Les maths, surtout les résolutions de problème, qui sont pour elle un énorme défi. Et son rythme de travail qui est lent, si lent! Sera-t-elle capable de terminer ses examens dans le temps alloué?


Nous avons encore dix jours pour travailler, réviser et nous préparer. Après ça, advienne que pourra…

mardi 5 janvier 2016

Confiance, audace et liberté

2016 est arrivée! Comment entrevoyez-vous cette nouvelle année qui débute?

Pour ma part, je la vois avec beaucoup d’optimisme. Je me sens prête à aller de l’avant, à relever de nouveaux défis, à voir grandir et changer mes enfants, à m’investir encore plus dans l’entreprise d’Alexandre.

Même si les deux semaines de vacances de Noël sont toujours un peu épuisantes pour ma famille, je me sens remplie d’énergie. Peut-être parce que je fais de l’activité physique presque tous les jours et que je prends enfin du temps pour moi. Peut-être parce que le téléphone n’arrête pas de sonner pour le travail, que des nouveaux clients veulent des soumissions, de nouvelles alliances avec des entrepreneurs sont en voie de se conclure, et que ça roule, la business! Peut-être aussi parce que mes enfants grandissent en beauté, en équilibre autant physique que psychologique, et que j’en suis très fière.

Bref, je me sens bien, je me sens forte, et j’envisage la nouvelle année avec joie!

Tous les ans, au mois de janvier, je souhaite santé, bonheur et amour à mes proches. Cette année, ce ne sont pas ces mots qui m’inspirent. Bien entendu que la santé, le bonheur et l’amour sont importants! Mais pour faire changement, pour 2016, je vous souhaite (et me souhaite aussi!) confiance, audace et liberté.

Confiance

Confiance que la vie vous apportera de bonnes choses. Confiance que tout ira bien, même si parfois c’est difficile de voir la lumière au bout du tunnel. Confiance en vous, aussi, parce que c’est la base de tout. Confiance que vous avez tout ce qu’il faut pour être heureux et réussir. Confiance que vous méritez d’être aimé et respecté.

Audace

Cette année, osez. Osez voir plus grand, voir plus loin. Osez être qui vous êtes vraiment. Osez croire en vos rêves et faire ce que vous devez faire pour les réaliser. Osez aussi vous lever, vous tenir debout face à l’adversité. Osez penser en dehors de la boîte, sortir des sentiers battus, affronter les idées reçues. Osez bousculer la routine. Osez cesser d’avoir peur du jugement des autres. Osez cesser d’avoir peur, tout court.

Liberté

Soyez libres d’être qui vous êtes. Soyez libres d’avoir des opinions, de les exprimer (respectueusement, bien sûr!). Libérez-vous de ce moule unique dans lequel la société aimerait tant vous faire entrer. Libérez-vous de ce qui vous rend malheureux ou stressé. Soyez libres de bâtir votre vie telle que vous la voulez, selon vos valeurs et vos intérêts.

Et surtout, surtout, prenez un petit moment chaque jour pour apprécier. Appréciez d’être vivant et d’être ici, maintenant. Prenez le temps de savourer votre chance d’être né dans un pays où il est possible d’avoir confiance en l’avenir, d’oser rêver et d’être audacieux, car cette liberté n’est pas donnée à tout le monde.


Je vous embrasse et je vous souhaite une magnifique année 2016!