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lundi 5 octobre 2015

L’eau propre est sale

Ces temps-ci, le traitement des eaux usées de la ville de Montréal occupe une grande place dans l’actualité, et avec raison : plus de 8 milliards de litres d’eau sale seront rejetés dans le fleuve Saint-Laurent, sans avoir subi de traitement d’épuration!

C’est non seulement inconcevable et inacceptable, mais c’est franchement dégueulasse. D’ailleurs, une pétition a été lancée afin de bloquer ce puant projet.

Toutefois, saviez-vous que, malgré les traitements d’épuration des eaux, l’eau qui retourne au fleuve n’est pas vraiment propre?

C’est ce que j’ai appris grâce à une question que m’ont lancée tout bonnement mes enfants.

J’ai toujours été un peu grano et très sensible à la question environnementale. Depuis plusieurs années, j’utilise presque exclusivement des produits nettoyants ménagers et de soins personnels écologiques. Je « triche » parfois, mais j’essaie vraiment de trouver les produits les moins nocifs possible pour la santé et l’environnement.

Ça allait de soi, pour moi, de ne pas exposer ma famille au cocktail de produits chimiques qu’on retrouve pourtant dans l’allée des nettoyants ou des soins personnels du magasin. Puis, un de mes enfants m’a posé une bonne question : « Maman, à quoi ça sert d’utiliser des produits écologiques puisque de toute façon, l’usine nettoiera l’eau avant de la retourner dans la rivière? »

Humm, c’est bien vrai! J’ai été capable de leur expliquer l’importance d’utiliser des produits sains et sécuritaires pour la santé, mais je ne savais pas trop quoi leur répondre pour l’aspect écologique.

J’ai donc écrit à Équiterre pour leur poser la question.  Ils m’ont répondu super rapidement en me référant à l’organisme Eau Secours, qui a publié cet intéressant document sur la gestion des eaux usées.

Je vous conseille fortement de le lire, mais si vous n’en avez pas le temps, voici un très bref résumé : les usines de traitement des eaux usées ne sont pas capables de nettoyer parfaitement les eaux. En fait, elles retirent les « gros morceaux », comme les matières fécales, papier de toilette et autres machins, comme le sable et les cailloux. Mais les particules chimiques des détergents, savons, médicaments et autres ne sont pas traitées et retournent directement dans la nature. Les eaux usées, une fois traitées, ne contiennent donc plus de caca, c’est vrai, mais constituent encore une soupe chimique très néfaste pour la faune et la flore aquatique, ainsi que pour la santé humaine, il va sans dire.

Utiliser des produits ménagers et de soins personnels écologiques et biodégradables est donc vraiment utile, autant pour la santé que pour l’environnement.

Bien sûr, vous me direz que les entreprises et industries pollueraient encore, même si tous les citoyens utilisaient des produits non toxiques. Vous avez raison. Mais est-ce une raison pour ne rien faire?

Et si tous les citoyens et entreprises de travaux ménagers changeaient leurs produits polluants par des alternatives plus écologiques? Et si chacun d’entre nous faisait sa petite part et qu’au bout du compte, tous ensemble, on parvenait à réduire la quantité de produits chimiques qui se retrouve dans nos écosystèmes aquatiques?

Appelez-moi une pelleteuse de nuages, une hippie, une grano ou une utopiste, si vous voulez. Mais moi, je pense que nous avons tous notre petite part à faire pour laisser à nos enfants une planète en meilleur état que lorsque nous y avons vu le jour et que tous les petits gestes peuvent faire une différence!


6 commentaires:

  1. C'est aussi pour cette raison qu'on retrouve des anovulants, anti-dépresseur et cocaïne dans l'eau

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  2. "Un jour, dit la légende amérindienne, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux, terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s'activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : "Colibri ! Tu n'es pas fou ? Ce n'est pas avec ces gouttes d'eau que tu vas éteindre le feu !" Le colibri le regarde droit dans les yeux et lui répond : "Je sais, mais je fais ma part."

    Bonne continuation dans ta démarche. Même s'il est minime, elle a forcément un impact, et c'est un bel exemple que tu donnes à tes enfants :-)

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    1. C'est une jolie légende! Je ne pense pas changer le monde avec mes petites actions écolo quotidiennes, mais bon, si tout le monde fait un petit quelque chose, c'est mieux que rien!

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  3. Ce n'est pas utopique de ta part de penser comme ça. C'est ce genre d'attitude que ça prend pour changer les choses et bien que beaucoup de personnes font de même, on est loin d'un mouvement collectif assez fort pour pouvoir changer vraiment la situation. De mon côté, j'essaie aussi d'acheter des produits nettoyants plus écologiques, mais le problème, c'est que je trouve que ça coût cher...

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    1. Ça coûte un petit peu plus cher, mais pas tant que ça. Je me dis que pour protéger la santé de mes enfants et l'environnement dont ils profiteront dans le futur, ainsi que mes petits-enfants et mes arrières-petits-enfants, ça vaut le coût!

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