Qui suis-je?

samedi 25 juillet 2015

Camp SNAP : une expérience extraordinaire!

Plusieurs d’entre vous m’ont demandé des nouvelles du camp de ma grande M. Alors voici…

Le dernier jour du camp, les familles étaient invitées à une journée d’activité sur le site avant de repartir vers la maison avec notre campeur. Nous sommes donc partis, tous les cinq, chercher notre sixième membre manquante au camp Le P’tit Bonheur, dans les Laurentides.

Avec le trafic et les multiples arrêts pipi pour petit L., le trajet nous a pris près de trois longues heures… et nous étions définitivement en retard sur l’heure d’arrivée demandée par les animateurs du camp!

Les activités étaient déjà commencées lorsque nous avons enfin rejoint notre grande M., qui faisait du tir à l’arc.

Elle était plus blonde qu’à son départ.

Elle était toute bronzée.

Elle avait les jambes pleines de piqûres.

Et lorsqu’elle nous a vus, ses beaux grands yeux bleus se sont remplis de larmes et elle nous a sauté dans les bras!

Elle riait et pleurait à la fois, nous serrant dans les bras chacun notre tour, prenant spontanément son petit frère et sa petite sœur contre son cœur. Elle était visiblement contente de nous voir, et nous aussi étions heureux de la retrouver!

Ses larmes de joie se sont vite transformées en larmes de tristesse lorsqu’elle a réalisé que son séjour de deux semaines au camp était terminé et qu’elle devrait quitter ses amies et ses animateurs.

Avant de quitter les lieux, elle nous a présenté toutes ses nouvelles amies et son animatrice préférée, Carbone. Nous sommes ensuite allés faire de l’hébertisme, avant d’assister à une rencontre avec les responsables du programme SNAP. (Pour ceux qui ne connaissent pas ce camp, il s’agit d’un camp thématique sur la santé, la nutrition et l’activité physique (SNAP), chapeauté par le centre CIRCUIT de l’hôpital Sainte-Justine et le Centre Père Sablon, et qui vise à sensibiliser les jeunes obèses ou en surpoids aux bonnes habitudes de vie.)

Ils nous ont raconté que les jeunes ont fait du canot, du kayak, un triathlon, de l’hébertisme, des jeux d’équipe, de la natation, du camping dans une forteresse, en plus de suivre des ateliers de cuisine avec la nutritionniste Cannelle et de développement de l’estime de soi avec l’intervenante Turbine. Quel formidable séjour!

Puis, un diner hyper santé nous a été servi par la chef Midi, qui nous a parlé avec amour de tous les bons petits plats qu’elle avait servis à nos enfants pendant ces deux semaines. Nous nous sommes régalés! Grande M., qui est gourmande et pas du tout difficile sur le plan alimentaire, nous a dit qu’elle avait adoré tous les repas qui lui avaient été servis pendant son séjour!

Puis, vint le moment tant redouté des adieux. Grande M. s’est mise à pleurer à chaudes larmes en serrant toutes ses amies et ses animatrices dans ses bras. Elle n’avait pas envie de partir! Elle me disait qu’elle aurait préféré passer tout son été là-bas…

Elle a pleuré silencieusement une bonne partie du trajet de retour. Elle m’a annoncé qu’elle voulait devenir monitrice à ce camp, plus tard, pour pouvoir y passer tout l’été. Et qu’elle voulait à tout prix y retourner l’an prochain!

Depuis son retour à la maison, je constate à quel point ce camp lui a fait du bien et l’a changée.

Elle a retrouvé plusieurs amies du camp sur Facebook, à son plus grand bonheur. Rencontrer des jeunes filles de son âge qui vivent  la même réalité qu’elle était si important pour elle, et ces amitiés sont précieuses!

Elle chante constamment la chanson thématique de SNAP. Et plein d’autres chansons de camp.

Elle prend son temps pour manger et « téléphone » à son estomac au milieu du repas pour lui demander s’il a encore faim, comme lui a montré la nutritionniste. C’est une excellente façon de prendre son temps pour manger et d’être attentif à ses signes de satiété!

Elle a rapporté un livre de recettes santé concoctées par le chef Midi et m’a demandé de lui en préparer. Elle était si contente de nous y faire goûter!

Elle m’a dit qu’elle voulait faire plus d’activités physiques. Nous avons convenu ensemble que nous nous réserverions des plages horaires pour bouger pendant notre année d’école maison. Nous avons déjà ciblé des activités qui nous plairaient toutes les deux : faire de la randonnée sur le Mont-St-Hilaire, aller marcher dans la ville, aller à la piscine municipale, faire du patin l’hiver, danser, etc.

Elle nous a demandé s’il était possible de réparer notre WII, qui ne fonctionne plus depuis quelque temps, pour pouvoir recommencer à danser sur les jeux Just Dance, qu’elle adore.

Elle a commencé à faire des activités physiques avec son petit frère et sa petite sœur. Elle leur fait faire des culbutes, rouler dans le gazon, imiter ses mouvements, courir, etc. Elle adore ça et ils s’amusent tellement ensemble!

Elle a grandi. Gagné en maturité. En bonne humeur. Probablement en santé et en endurance physique aussi. Elle semble avoir perdu un peu de poids, car plusieurs de ses shorts sont trop grands.


Bref, elle est belle, elle rayonne, et je suis si heureuse qu’elle ait eu la chance de vivre cette expérience formidable! 

jeudi 16 juillet 2015

2400 jours

2400 jours.
80 mois, si vous préférez.
Ça fait presque 7 ans.

2400 jours pendant lesquels j’aurai allaité au cours de ma vie. Pas en continu, tout de même! Mais si j’additionne la durée d’allaitement de chacun de mes enfants, c’est l’impressionnant total obtenu.

C’est long!

Et maintenant, c’est fini.

Ma petite É. a cessé de prendre le sein, à 22 mois. Je ne me sens pas triste, ni nostalgique. Je ne suis ni déçue ni contente que cette étape de ma vie soit terminée. Je constate, tout simplement. Nous étions rendues là, elle et moi, et toute bonne chose a une fin. C’est ainsi, et c’est tout!

J’ai tellement aimé allaiter mes enfants! Cette période de symbiose avec chacun d’entre eux a été si précieuse pour moi. Cette relation exclusive a fait de moi la maman que je suis, et eu un impact déterminant sur mon maternage.

Parce que ces moments où j’avais mon bébé au sein nous appartenaient, nous étaient réservés, à nous seuls. Tout le monde peut changer des couches, bercer bébé, le consoler, lui donner sa purée ou le laver dans le bain. Mais personne d’autre que moi ne pouvait l’allaiter, aucun autre lait que le mien était conçu spécialement et uniquement pour mon enfant.

Ces moments d’allaitement étaient mon privilège de maman. Quand j’allaitais, j’avais mon bébé pour moi toute seule! Lorsque nous étions entourés de gens qui voulaient prendre ou toucher mon bébé, dans une fête ou une occasion spéciale par exemple, l’allaitement me donnait l’excuse parfaite pour le reprendre et m’enfermer dans ma bulle avec lui pour lui donner le sein. Les gens ne dérangent pas une maman qui allaite, certains plus pudiques n’osent même pas regarder. Je pouvais donc apaiser mon bébé et lui offrir une petite pause de vie sociale, de bruit et de manipulations, tout en lui donnant de mon lait chaud et sucré.

J’ai profité de ces beaux moments d’allaitement pendant 2400 jours. Et j’en garderai à jamais des souvenirs emplis de tendresse et d’amour.



vendredi 3 juillet 2015

Des petites réserves de bonheur

Au cours des derniers mois, certains membres de notre entourage ont vécu des périodes de vie très difficiles. D’abord, au cours de l’hiver, la maman de mon beau-frère a été portée disparue plusieurs semaines avant d’être retrouvée, inerte, dans sa voiture. Dépressive, elle s’était enlevé la vie. Une autre personne près de nous a reçu un diagnostic de dépression et a été mise en arrêt de travail pour prendre le temps de se guérir.

Mes enfants ont été mis au courant de ces événements, bien entendu. Ils entendaient les adultes autour d’eux en parler, puis nous en reparlions un peu entre nous par la suite. Ils n’avaient pourtant pas posé beaucoup de questions sur le sujet, jusqu’à ce que j’aie une conversation avec grand A. sur… le bonheur.

Un après-midi, alors que nous étions en voiture tous les deux, grand A. s’est mis à me parler avec enthousiasme de son début d’été.

Grand A., rayonnant : « Ah, maman, c’est le plus bel été de ma vie! Je fais plein de choses super le fun, je vois des amis tout le temps, grande M. est partie au camp deux semaines et j’ai la paix! C’est TROP COOL! »

Moi, amusée : « Wow, je suis contente que tu sois aussi content! »

Grand A., toujours sur son nuage : « En plus, quand on a fêté ma fête, c’était TROP COOL! C’est la plus belle fête de ma vie! Hey, j’ai dormi deux nuits dans la tente avec des amis différents deux nuits de suite! Et puis mon ami Louis m’a donné un super fusil Nerf TROP COOL! »

Moi : « Haha! C’est vrai que vous avez eu l’air de bien vous amuser! Vous avez rigolé jusqu’à tard! »

Grand A, un grand sourire aux lèvres : « Et puis bientôt, ce sera ma semaine de camp scout, ça va être TROP COOL! Je suis trop content, maman! »

Moi, heureuse : « Je suis tellement heureuse d’entendre ça! Tu sais quoi, mon grand? Tu devrais fermer les yeux et prendre le temps de bien ressentir la joie que tu ressens présentement. Comme pour te faire une petite réserve de bonheur dans ton cœur. »

Grand A., songeur : « Oui, comme ça, quand je suis triste, je pourrais repenser à combien je suis content présentement, et ça me rendrait content à nouveau. »

Moi : « Oui! Des fois, on se sent tellement triste qu’on oublie que ça se peut, d’être heureux. Moi, j’aimerais ça que tu ne l’oublies jamais, que le bonheur existe. »

Grand A. : « Est-ce que c’est ça qui est arrivé à la maman de mon oncle? Et à (la personne proche de nous), qui est en dépression? Elles ne savaient plus que ça se pouvait, d’être heureux? »

Moi : « Oui, c’est un peu ça. C’est à cause d’une maladie qui s’appelle la dépression. Les gens qui font une dépression se sentent toujours tristes et très fatigués. Ils ne font pas exprès, c’est comme si leur cerveau était déréglé et n’était plus capable de se sentir heureux. »

Grand A. : « Est-ce que ça se guérit? Parce que (la personne proche de nous), elle, elle va guérir, hein? »

Moi : « Oh oui, ça se guérit! (La personne proche de nous) fait tout ce qu’il faut pour aller mieux. Elle voit un docteur pour le corps, elle voit un docteur pour le cœur, elle se repose, elle prend soin d’elle. Mais ça prend du temps, guérir d’une dépression, il faut être patient. Le plus dur, je crois, ça doit être de ne même plus croire que le bonheur est possible tellement on est triste. C’est pour ça, tantôt, que je t’ai dit de faire des petites réserves de bonheur dans ton cœur. »

Grand A. : « En tout cas, moi, je vais me faire plein de réserves de bonheur. Et cet été, ça va être facile, parce que c’est TROP COOL! »

Après cet intermède de conversation plus sérieuse, il est resté un peu songeur, puis s’est remis à me placoter avec enthousiasme de toutes les belles choses qu’il avait prévues pour l’été.

Je n’ai aucune idée si ça fonctionne vraiment, en cas de dépression, de repenser à nos « petites réserves de bonheur ». Mais je me suis dit que ça ne ferait pas de tort de lui rappeler de s’arrêter, parfois, pour savourer sa vie, ses joies, les plaisirs qu’il vit.

Je me souviens que lors de mon mariage il y a 12 ans, quelqu’un m’a dit : « La journée va être chargée et va passer très vite. Prends le temps de faire des pauses et de prendre des photos mentales de ce que tu vois et de ce que tu vis, parce que sinon, tu ne te souviendras plus très bien de ta belle journée ».

Franchement, c’est un des meilleurs conseils qu’on m’ait donné. Je l’ai suivi, ce conseil, et à ce jour, quand je repense à mon mariage, j’ai des images précises et des sentiments imprimés dans ma mémoire et dans mon cœur. Effectivement, cette journée a été un magnifique tourbillon et si je n’avais pas pris le temps de m’arrêter plusieurs fois pour simplement savourer l’instant, je crois que j’en aurais moins profité.

Mon fils, à 10 ans, mord dans la vie à pleines dents. Il est si éveillé, enthousiaste, rieur! J’espère qu’il suivra mon conseil et se fera des petites réserves de bonheur qui, peut-être, l’aideront à traverser les moments plus difficiles. Parce qu’inévitablement, il en vivra lui aussi, des peines, des tristesses, de la colère.

En attendant, je le regarde aller avec son énergie communicative et son sourire contagieux, et je prends une petite minute pour le contempler. Aujourd’hui, c’est mon fils et sa joie de vivre que je prends en photo dans mon cœur!