Ça y est, ma grande M. est partie en colonie de vacances avec un groupe de jeunes suivis à CIRCUIT de l’hôpital Sainte-Justine pour les
deux prochaines semaines. Elle avait si hâte d’y aller qu’elle nous cassait les
oreilles en chantant à tue-tête la fameuse chanson « En colonie de vacances, la si la sol.. » cent fois par jour depuis des semaines!
Les derniers jours ont été très chargés en raison des
préparatifs de son départ. Il lui manquait quelques morceaux de vêtements pour
compléter ses bagages, nous avons donc dû aller magasiner. Puis, rapatrier tous
les items dont elle aurait besoin, faire préparer ses médicaments sous forme de
dosette pour la durée de son séjour, m’assurer que mon lavage était fait à
temps pour qu’elle ait tous les vêtements nécessaires.
À bien y penser, les préparatifs se sont très bien déroulés,
il n’y a que moi qui m’en faisais et qui avais l’impression d’être toute
désorganisée. Comme vous le savez, Alexandre et mes deux plus vieux sont scouts
et la préparation de bagages de camp n’a plus de secret pour eux. Pour moi,
faire des valises est plutôt synonyme de casse-tête!
En fait, grande M. a presque entièrement fait ses bagages
elle-même en suivant attentivement la liste qui lui avait été remise. C’est
juste dans ma tête que ça tourbillonnait : « Il ne faut pas que j’oublie
d’aller à la pharmacie chercher ses médicaments. Il ne faut pas que j’oublie de
photocopier son protocole d’administration de médicament pour le remettre aux
animateurs. Il ne faut pas que j’oublie de vérifier si elle a assez de paires
de bas. Il ne faut pas que j’oublie d’acheter des timbres pour qu’elle puisse
envoyer des lettres. Il ne faut pas que j’oublie… »
Finalement, hier, nous étions prêts à aller la reconduire
pile à l’heure où nous voulions partir. Même les tout-petits étaient prêts à
temps! Incroyable, mais vrai!
Je regardais ma grande fille fermer sa valise, se préparer,
calmement, et je la trouvais donc grande! Et si calme! Moi qui, enfant,
détestait partir en classe verte ou en classe rouge avec l’école, ne serait-ce
que pour deux nuits, je ne peux qu’être impressionnée de l’absence totale d’anxiété
chez mes enfants quand ils partent en camp. Ils ne tiennent certainement pas
cet enthousiasme pour les camps de leur mère, je peux vous le dire! Moi, j’avais
mal au ventre et mal au cœur des jours à l’avance simplement à anticiper et
appréhender mon départ de la maison…
J’étais fière de la voir si confiante et heureuse, contente
pour elle de savoir qu’elle allait vivre une expérience formidable, et un peu
triste aussi de penser qu’elle serait si loin de moi pour deux longues semaines…
Moi, le cœur un peu gros : « Vas-tu t’ennuyer un
peu, ma grande? »
Grande M. : « Oh oui! Je vais tellement m’ennuyer
de mon chum et de mon chat! »
Pas une seule mention pour sa maman! Mais vous savez quoi? C’est
très bien ainsi. Elle est indépendante et n’a plus toujours besoin de moi pour vivre ses propres aventures
et expériences. Elle se détache positivement de moi, en ce sens que nous avons
toujours une très belle relation, mais qu’elle commence à prendre son envol
toute seule comme une grande. Je pense que c’est très sain. Même si j’ai un
petit peu de peine de la voir grandir si vite, c’est vrai.
Depuis hier, donc, nous ne sommes que cinq à la maison. C’est
un peu étrange. Je m’attends toujours à entendre ma grande me parler ou rire
aux éclats. Le téléphone et son iPod sont anormalement silencieux. Je n’ai pas
à régler de chicane entre elle et grand A. Ses amies ne viennent pas cogner à
la porte. Il n’y a pas de filles préados qui trainent dans ma maison, rigolent
dans sa chambre ou se font les ongles sur ma table de cuisine.
Cette pause de deux semaines sera très bénéfique pour tout
le monde, je crois. La relation entre grande M. et grand A. a toujours été
difficile, mais ces temps-ci, c’est carrément pénible. Ils se chicanent constamment,
se tombent sur les nerfs, s’obstinent pour tout et n’importe quoi, je n’en
pouvais plus!
J’aurais tellement aimé que mes ainés s’entendent bien. J’aurais
tant voulu qu’ils jouent ensemble, soient complices, apprécient la compagnie de
l’autre. Malheureusement, ça n’a jamais été le cas. Ils ne se sont jamais bien
entendus et ont peu d’affinités l’un avec l’autre, à mon plus grand désespoir.
Pendant ces deux semaines où ma grande est partie, ils
pourront souffler un peu et profiter de l’absence de l’autre. Pas de tensions.
Pas de conflits. La sainte paix, quoi!
Dans deux semaines, on ira chercher ma belle grande fille à
son camp. Elle sera toute bronzée, ses cheveux auront blondi. Elle sera
fatiguée, mais contente de ses vacances au camp. Elle aura plein de nouvelles
amies; des jeunes filles qui, comme elle, ont une maladie ou un surplus de poids. Ça fait longtemps qu’elle me dit qu’elle
veut rencontrer des filles de son âge qui comprennent ce que c’est, aller chez
le docteur ou à l’hôpital souvent. Elle aura probablement plein de piqûres d'insectes partout sur le corps. Elle sentira bon la fumée de feu de camp, sera sale,
puera peut-être un peu à certains endroits stratégiques de son corps ;-)
Elle chantera des chansons
de camp pendant des jours. Elle me racontera plein d’anecdotes et de
péripéties. Elle me relatera toutes les choses qu’elle aura apprises. Me dira
tous les petits potins du camp.
Oui, vraiment, je pense qu’elle passera un magnifique
séjour!
Ce qui est bien avec ta fille, c'est son enthousiasme à mordre dans la vie et à s'ouvrir aux expériences. Semble super son camp! Tu décris fort bien ce qu'elle est probablement en train de vivre, piqûres comprises. M'a fait rire!
RépondreEffacerJe suis sûre qu'elle s'amuse à fond, présentement! Et moi, ce soir, je m'ennnnuiiiiie! ;-)
EffacerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreEffacerCe genre de camp est probablement un des meilleurs endroits pour créer des affinités avec des personnes qui vivent les mêmes chose que nous. Quand j'étais jeune, j'entendais souvent parler du camp Papillon où d'autres fibro-kystiques allaient passer quelques semaines à l'été. Pleins d'enfants malades réunis ensemble. J'aurais aimé aller là moi aussi, pour passer du temps avec des jeunes pareils comme moi. Ça ne doit plus être permis aujourd'hui par contre, à cause de la contamination croisée (échange de bactéries entre les gens malades, soit par les airs, le toucher, etc.). Mais je sais que c'était l'endroit par excellence pour passer un bon moment sans trop de soucis. Alors je suis certaine que ta fille aura un fun noir!
RépondreEffacerJe suis persuadée qu'elle va se faire des amies et qu'elle en profite à 100 miles à l'heure. J'ai hâte de la voir et qu'elle me raconte tout ça! Encore une semaine à attendre avant d'aller la chercher...
EffacerCa semble vraiment génial ce camp! J'ai toujours adoré les camps de vacances, quoique partir deux semaines c'est long! Je susi certaine que ta fille va s'amuser. Elle semble vraiment dégourdie et aventureuse. Super! Et elle rencontrera des jeunes qui vivent la même chose qu'elle.
RépondreEffacerPour ce qui est de l'entente entre elle et son frère, ne perd pas espoir. Je ne me suis pas toujours entendue avec mon jeune frère ado mais maintenant à l'âge adulte nous nous adorons, même si nous sommes complètement différents. C'est normal à cet âge de vouloir se distancier de son jeune frère (et de sa grande soeur, vice-versa). Mais tu viendrais, je suis certaine que ca reviendra.
Merci de me rassurer sur le lien frère-soeur, Tiffany. Moi, j'ai eu deux soeurs et je jouais toujours avec celle de qui j'étais le plus proche en âge. J'aurais tant aimé que mes enfants jouent ensemble! Mais bon, peut-être que, comme tu le dis, ils auront plus d'affinités en grandissant :-)
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