Qui suis-je?

mercredi 18 février 2015

Doux printemps, quand reviendras-tu?

L’hiver s’était plutôt bien déroulé, jusqu’à maintenant. Quelques petits rhumes banals, rien de plus.

Mais depuis deux semaines, ouf! La saison des virus bat son plein dans ma maison! Gastro, rhumes et fièvre nous ont frappé de plein fouet. Je ne me souviens plus de la dernière nuit complète que j’ai passée sans me réveiller pour :
  • ·         Moucher un de mes enfants;
  • ·         Me moucher moi-même;
  • ·         Écouter la respiration laborieuse d’un des enfants en me demandant s’il allait s’étouffer dans son mucus;
  • ·         Écouter Alexandre se moucher et ronfler parce qu’il est trop congestionné;
  • ·         Allaiter 100 000 fois une petite É. malade et fiévreuse;
  • ·         Prendre la température d’un enfant;
  • ·         Ramasser du vomi;
  • ·         Donner un bain à un enfant plein de vomi au beau milieu de la nuit;
  • ·         Changer des draps et partir une brassée de lavage;
  • ·         Re-ramasser du vomi, rechanger des draps, redonner un bain;
  • ·         Changer une couche pleine de diarrhée;
  • ·         Vider des bols de vomi;
  • ·         Écouter les bruits des systèmes digestifs de ma famille pour être prête à intervenir au moindre gargouillis suspect;
  • ·         Prier pour ne pas être atteinte de gastro à mon tour (ce qui, jusqu’à présent, a fonctionné! Alléluia!).

Je suis exténuée. Je ne rêve plus que du printemps, du temps plus doux qui nous permettra enfin d’ouvrir grand les fenêtres pour aérer la maison et chasser les vilains microbes. J’ai envie d’aller dehors et de passer des heures au grand air, mais il fait si froid pour ma petite É. que ce n’est pas l’idéal… Prisonnière de son habit de neige, incapable de marcher avec ses grosses bottes d’hiver, elle gèle rapidement et ne s’amuse pas du tout, dehors…

Déjà, dans deux semaines, nous serons au mois de mars. Ce sera encore l’hiver, bien sûr, mais au moins, les grands froids devraient être passés. Tranquillement, on se rapproche du printemps.

En attendant, eh bien… On prend des probiotiques à la tonne, j’allaite ma petite É. le plus possible pour la protéger du plus grand nombre de microbes que je peux, et nous prenons notre mal en patience!


Tiens, je vais me mettre à chanter Heureux d’un printemps, ça attirera peut-être la douceur et le beau temps? Rendu là, ça vaut la peine d’essayer!

vendredi 6 février 2015

Ma petite robe noire

Je déteste magasiner. Je n’aime pas la mode et je ne m’intéresse pas aux nouvelles tendances qui de toute façon, ne seront plus en vogue dans quelques mois à peine.

Je trouve toujours que les vêtements sont trop chers et pas assez confortables ou pratiques.

De toute façon, je me trouve rarement belle, peu importe ce que je porte. Je considère que je n’ai aucun sens du style et je finis toujours par me comparer aux autres femmes de mon entourage et à les trouver plus belles que moi, plus sophistiquées, plus féminines… plus tout, quoi.

Au cours des quatre dernières années, en raison de mes grossesses rapprochées pour petit L. et petite É., j’ai porté presque exclusivement des vêtements de maternité. Et ça me convenait très bien. C’était confortable, pas compliqué et, enceinte, tout le monde nous trouve belle avec nos rondeurs peu importe ce qu’on a sur le dos.

Maintenant que petite É. a 17 mois et que la famille est bel et bien terminée, il a bien fallu que je me résigne à cesser de porter des vêtements de maternité. De toute façon, ils étaient rendus beaucoup trop grands (Dieu merci!).

Je n’ai pas eu à m’acheter trop de nouveaux vêtements, car j’ai enfin pu remettre ceux que je portais avant mes deux dernières grossesses et que j’avais conservés. Je me suis procuré quelques chandails de base neufs et ma sœur m’a donné plein de jeans qui ne lui font plus. Hourra! Je n’ai pas eu trop de magasinage à faire!

Sauf que… mes beaux-parents organisent une fête pour célébrer leur anniversaire de mariage. Ce sera une superbe soirée, j’en suis certaine, et j’ai déjà très hâte de m’amuser avec tous les membres de la famille. Mais… ça se déroulera dans un hôtel et je devrai m’habiller « chic ». Et je n’avais plus aucun vêtement convenable à mettre pour ce type d’occasion!

J’ai reporté le plus longtemps possible ma séance de magasinage obligatoire. J’avais toujours une bonne excuse pour ne pas y aller. Alors, dimanche dernier, Alexandre m’a tout bonnement annoncé qu’il m’emmenait magasiner. Il avait même déjà tout organisé avec mes beaux-parents pour qu’ils gardent les enfants ce jour-là. Je me suis fait un peu avoir par mon mari, quoi!

Après avoir déposé notre marmaille chez papi et mamie, nous nous sommes rendus au centre commercial. Je n’avais pas vraiment envie de magasiner, mais j’étais contente de passer du temps seule à seul avec mon amoureux.

Déterminée à faire ça vite, j’ai tout de suite essayé quelques morceaux dans la première boutique où nous sommes allés. J’ai vite déchanté : les jupes et les chemisiers que j’avais choisis ne m’allaient pas du tout. J’avais l’air d’une grand-mère et la coupe n’était pas flatteuse du tout.

Sur le coup, j’ai failli faire comme d’habitude et me dire : « Bof, tant pis si c’est ordinaire, je prends ça quand même ». Mais cette fois, je me suis regardée dans le miroir de la cabine, dans les vêtements moches que j’avais choisis par erreur, et je me suis dit que j’avais envie de me trouver belle. Que je méritais d’avoir une tenue qui me mettrait en valeur. Que mon corps qui m’a donné quatre beaux enfants a assez bien travaillé pour valoir la peine que j’en sois fière.

Je suis sortie de la cabine, ai donné les vêtements à la vendeuse en lui disant que ça ne convenait pas, et nous sommes sortis de la boutique. Direction une autre boutique, plus jeune, plus hip, plus amusante. Je n’ai que 33 ans et j’ai bien envie de danser et de m’amuser, à cette fête!

Nous sommes donc entrés dans une boutique complètement différente de la première. J’ai regardé tout autour de moi, perdue comme d’habitude dans ce genre d’endroit, n’ayant aucune idée de ce que je voulais vraiment et de ce qui m’irait. Une vendeuse s’est approchée et m’a demandé si elle pouvait m’aider. Oh oui, elle pouvait tellement m’aider, elle ne savait pas à quel point!

Moi, hésitante : « Je cherche des vêtements pour une soirée un chic, je n’ai plus rien à porter, mais je ne sais pas trop ce que je veux… »

Vendeuse : « Une jupe, une robe ou un pantalon propre? »    
                                                                  
Moi : « J’ai envie d’une robe, ça fait longtemps que je n’en ai pas porté, mais j’allaite encore des fois ma petite dernière… Peut-être qu’une jupe serait mieux? »

Alexandre : « Julie, petite É. a 17 mois, tu ne l’allaites plus très souvent. Si tu veux une robe, c’est ça que tu devrais prendre. »

Moi : « OK, mais pas trop courte, et pas trop décolletée. Je suis toujours penchée pour courir après mes deux plus jeunes… »

Vendeuse : « Cherchez-vous une couleur en particulier? »

Moi : « Euh… noire? Pour pouvoir l’accessoiriser à mon goût? »

Vendeuse : « Quelle taille portez-vous? »

Moi : « Je ne sais plus! »

Et la vendeuse me demande de la suivre alors qu’elle me montre une panoplie de robes noires de styles variés. Nous en avons sélectionné quelques-unes ensemble et nous sommes dirigés vers la cabine d’essayage.

La première robe que j’ai essayée était très ajustée et mettait mes courbes en valeur. Alexandre a ouvert grand les yeux quand j’ai ouvert la porte de la cabine pour lui montrer.

Moi : « Regarde! Ça me fait! Et on ne voit même pas mon ventre mou! »

La vendeuse, qui passait par là : « Oh, c’est joli! Mais attendez un instant… »

Elle part, puis revient avec une paire d’escarpins noirs à très hauts talons. Bon sang, moi qui ne porte que des souliers plats depuis des années pour pouvoir courir après mes petits… J’ai enfilé les souliers et une transformation s’est faite instantanément. Je n’avais plus l’air d’une maman déguisée en madame chic. J’avais l’air d’une femme, jeune, et belle, et féminine. Je ne voyais plus mon bedon trop flasque à mon goût ni mon éternelle queue de cheval de maman.

Je n’ai plus vu Julie, la maman de grande M., grand A., petit L. et petite É. J’ai vu Julie la jeune femme (parce que 33 ans, c’est encore jeune, non?). Et ça m’a fait un bien fou.

Néanmoins, cette petite robe noire était un peu trop sexy et moulante à mon goût. Je l’ai donc retirée pour en essayer une autre. La deuxième robe était de type portefeuille, très ample. Très confortable, donc, mais… il manquait un petit quelque chose. Trop ordinaire.

La troisième petite robe était parfaite. Aussitôt que je l’ai enfilée, je me suis sentie bien. Jolie, simple, féminine, mais pas trop sexy, c’était parfait! Elle était même un peu trop grande pour moi, ce qui m’a fait réaliser que je m’imagine encore plus grosse que je ne le suis vraiment. La vendeuse m’a donc apporté la taille plus petite, qui m’allait parfaitement.

La vendeuse a aussi apporté un large ruban de satin pour en faire une ceinture, ce qui apportait un joli complément à la robe. Alexandre me trouvait belle, je l’ai vu dans ses yeux. La vendeuse s’extasiait. Mais surtout, moi, je me trouvais jolie pour une fois!

Pour la première fois depuis des années, j’ai une petite robe noire qui me va comme un gant. Ne me reste plus qu’à me trouver des souliers, car il n’est pas question que je mette me éternels souliers plats cette fois-ci!

Sur le chemin du retour, après notre séance de magasinage, j’ai remercié Alexandre de m’avoir forcée à me trouver une tenue qui me ferait me sentir bien. Il était plutôt fier de son coup. Il m’aime tellement plus que je m’aime moi-même…

Je suis tellement critique envers moi-même… J’ai même beaucoup hésité avant d’écrire ce texte, car je me demandais si ça manquait de modestie ou d’humilité de dire que je me trouvais belle dans ma nouvelle robe! Je pense que j’ai encore beaucoup de travail à faire sur mon estime de moi. Mais peut-être que cette démarche commencera par une petite robe noire? On verra bien…