Qui suis-je?

vendredi 16 janvier 2015

Ils se sont finalement souvenus de nous…

Ça y est, ma paix d’esprit s’est envolée.

J’ai reçu un appel du nouveau directeur d’école, cette semaine. Il venait probablement de se rendre compte (ou d’avoir un rappel de ses supérieurs?) qu’il devait faire un suivi auprès de nous…

Semble-t-il que la commission scolaire ne lui a pas fait parvenir la lettre d’intention de scolarisation à la maison que je leur avais postée au mois d’août, et que mon dossier est donc incomplet. Je sais pourtant que ma lettre a été reçue au siège social de la CS, car je l’avais envoyée par courrier recommandé et ai donc une preuve de réception. Les informations ne se transmettent pas tellement bien à l’interne, on dirait. Quoi qu'il en soit, j’ai envoyé par courriel une copie de cette lettre au directeur. Mais maintenant qu’il a ressorti notre dossier, ça ne s’arrêtera pas là…

Le directeur m’a ensuite fait parvenir le même document que j’ai reçu l’an dernier, qui décrit les soi-disant « Procédures pour la scolarisation à domicile » tel que stipulé par la CS. Et qui ne respecte pas la loi concernant l’école à la maison. Misère… C’est reparti pour une autre bataille cette année encore. Ça se terminera probablement encore une fois en signalement à la DPJ aussi…

Ah, que je n’avais pas envie de revivre ça à nouveau! J’espérais tellement qu’ils me laissent tranquille, puisque le signalement à la DPJ de l’an dernier n’avait pas été retenu!

Cette année, toutefois, ce sera différent, puisque grand A. veut retourner à l’école l’an prochain. Je dois donc m’y prendre différemment pour préparer un retour en classe harmonieux pour mon fils, et donc préserver une relation relativement cordiale avec le directeur de l’école, car je le croiserai forcément dans les corridors l’an prochain. Je n’ai pas du tout envie de me quereller avec lui et qu’il y ait un froid.

D’autre part, je tiens à ce que grande M. puisse continuer sa scolarisation à domicile jusqu’à ce qu’elle entre à l’école secondaire, et je me battrai bec et ongles pour que rien ni personne ne vienne bafouer ce droit et me dire comment faire. Elle fait de si beaux progrès et a tellement gagné en confiance et en épanouissement depuis qu’elle ne va plus à l’école que je ne veux pas que leurs « procédures » viennent tout gâcher!

Je sais déjà, car c’est le conflit majeur qui oppose les familles qui font l’école à la maison et notre CS, que les modalités d’évaluation seront au cœur des différences de point de vue entre moi et le directeur. D’autant plus que grand A. est en 4e année, et qu’il devrait en principe passer des examens du ministère en fin d’année s’il allait à l’école. Je sais aussi qu’ils voudront qu’il passe des tests de classement pour évaluer s’il est vraiment en 4e année, car pour eux, la présentation d’un portfolio n’a aucune valeur pour témoigner de ses apprentissages. Mais voudront-ils lui faire passer les examens du Ministère ET des tests de classement en plus? J’ai bien hâte de voir ce qu’ils veulent faire. Pour ma part, pas question qu’il passe les deux. À mon avis, une entrevue et une présentation de portfolio seraient amplement suffisantes pour démontrer tout ce qu’il a appris et le niveau de ses connaissances, mais je sais qu’ils refuseront.

Avant même d’avoir l’appel du directeur, j’avais déjà pris contact avec une orthopédagogue (au privé, bien sûr) pour faire évaluer grand A. en français et en maths. Afin de bien le préparer pour son retour en classe l’an prochain, je voulais avoir un avis extérieur sur sa progression et son niveau, pour avoir le temps d’ajuster le tir si jamais il avait du retard ou des lacunes dans une matière. J’aimerais bien que le directeur accepte cette évaluation par une tierce personne comme preuve de son niveau académique, mais j’ai peu d’espoir. Jusqu’à présent, les consignes de la CS sont claires : on doit accepter leurs examens, ou ils signalent à la DPJ.

Pour grande M., ce sera plus difficile de faire valoir mon point de vue. Je refuse catégoriquement qu’elle soit évaluée par l’école sous forme d’examen écrit. Il est pratiquement impossible qu’elle performe bien dans un tel contexte, et comme je n’ai pas accès aux examens des années antérieures, je ne peux pas la préparer adéquatement. En classe, les profs passent beaucoup de temps à modéliser leurs élèves à passer les examens, ce que je ne peux évidemment pas faire. De plus, en raison de sa dyslexie et de sa dysorthographie importantes, elle devrait avoir droit à son ordinateur et à ses logiciels pour les examens, mais je ne crois pas qu’elle soit encore prête à utiliser ses outils technologiques de façon entièrement autonome. Ça s’en vient, nous travaillons fort avec l’orthophoniste pour qu’elle y parvienne, et nous sommes sûrs qu’elle y arrivera pour l’entrée au secondaire. Mais c’est encore trop tôt pour la laisser se débrouiller devant un examen, pour lequel, de surcroît, elle n’aura pu être bien préparée.

Accepter les examens, ce serait probablement la condamner à nouveau à l’échec et détruire la confiance en elle qu’elle a mis tant de temps à rebâtir après sa sortie du monde scolaire. Un examen ne pourra jamais démontrer son intelligence et ses connaissances, à l’heure actuelle. La présentation d’un portfolio, oui. Un bilan ou un résumé de ce que nous travaillons en orthophonie, oui. Une entrevue avec elle où elle pourra parler de tout ce que nous faisons, travaillons et de quelle façon nous le faisons, oui. Pas un examen.

La loi n’oblige pas les enfants scolarisés à domicile à passer des examens. Dans plusieurs commissions scolaires au Québec, des entrevues et la présentation d’un portfolio sont très bien acceptées. Ah, si seulement notre CS montrait plus d’ouverture à l’école à la maison! Elle verrait bien que ce que nous faisons fonctionne et a une valeur! Que nos enfants apprennent, grandissent et s’épanouissent, même s’ils ne sont pas assis sur des bancs d’école!

Alors voilà, maintenant que le directeur d’école s’est souvenu que nous existions, il faudra faire face à la musique… J’espère que tout va bien se passer! Sera-t-il possible de trouver un terrain d’entente? Je le souhaite sincèrement…


18 commentaires:

  1. Je te souhaite plein de courage!
    Et bien sûr, un règlement heureux et harmonieux!

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    1. Merci, Spécialiste de l'éphémère! Je me souhaite un règlement heureux et harmonieux moi aussi...

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  2. Euh... c'est parce qu'on est en janvier. Et l'année scolaire est commencée depuis septembre. Comment ça qu'il vient d'allumer là là?? C'est-tu juste moi ou c'est en partant une preuve d'incompétence de sa part? Et puis, si la loi n'oblige pas les enfants scolarisés à la maison à passer des examens, il n'a pas le droit de le faire. Pourquoi ne pas demander des conseils à un avocat si jamais il vous met devant cette obligation? Ça vaudrait la peine je pense. En plus, les CS deviennent plus frileux quand ils entendent le mot "avocat", d'habitude... ;)

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    1. Je suis en contact avec le conseiller au soutien légal de l'AQED, qui est affilié avec un avocat. Ils sont bien au fait du dossier, car la situation est problématique pour pratiquement toutes les familles qui font l'école à la maison sur le territoire de ma CS. Mais une commission scolaire est une grosse grosse boîte, un gros système, qui ne bouge pas si facilement. Pour l'instant, ils n'ont pas beaucoup de pouvoir non plus : tout ce qu'ils peuvent faire, c'est un signalement à la DPJ, qui ne retient pas les signalements car faire l'école à la maison n'est pas illégal ni une indication que le développement ou la sécurité de l'enfant sont compromis. Une mésentente sur le mode d'évaluation n'est pas du tout un motif de signalement! Généralement, tout s'arrête là et il n'y a pas de conséquences par la suite. C'est juste un processus stressant et désagréable qui pourrait facilement être évité si la CS faisait preuve d'ouverture d'esprit et respectait la loi, et que je n'avais pas envie de revivre cette année :-(

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  3. Et ben, l'encadrement de l'IEF a l'air plutôt strict par chez toi...
    J'espère que ça se passera bien et que tu n'auras pas à aller à l'encontre de tes choix.
    Courage !

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    1. Oh oui, c'est très stressant car d'une part, la loi est floue, et d'autre part, les commissions scolaires se donnent beaucoup de pouvoir et parfois, intimident les familles qui font l'école à la maison, sans doute pour essayer de les décourager de le faire... Ce n'est heureusement pas comme ça dans toutes les commissions scolaires du Québec, certaines font preuve de beaucoup de collaboration et d'ouverture, mais je suis tombée sur une CS très coriace...

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  4. Pour ta fille qui a des problèmes d'apprentissage, en effet, les examens sont une source majeure de stress. Je comprends tout a fait ton point de vue.

    Mais pour ton fils, qui apprend bien et qui serait probablement capable de les réussir haut la main ses examens de quatrième année, pourquoi ne pas les lui laisser faire? De toutes façons, il y va à l'école en août prochain et les examens feront partie de sa vie scolaire.

    Deux enfants différents, deux parcours différents, deux façons de faire différentes aussi.

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    1. Je ne suis pas totalement fermée à ce que mon fils passe des examens, mais je doute de la neutralité des intervenants scolaires qui devraient l'évaluer. Avant d'accepter leurs examens, je veux poser beaucoup de questions et m'assurer que cette évaluation sera faite adéquatement et de façon juste pour lui. Je crois néanmoins qu'une évaluation par portfolio et entrevue serait plus représentative de son parcours académique depuis qu'il fait l'école à la maison qu'un examen.

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  5. Et à bien y penser, une évaluation formelle pour ta fille est le chemin le plus court pour qu'elle obtienne des services spécialisés au secondaire et une classe vraiment adaptée à ses capacités.

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    1. Ma fille a déjà été évaluée de façon formelle par une orthophoniste et nous avons un rapport détaillé et précis qui détaille ses diagnostics et les adaptations nécessaires à ses apprentissages advenant le cas où elle retournerait en classe.

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  6. L'évaluation par une orthophoniste (elles sont des sommités!) devrait en effet plus que suffire pour adapter l'enseignement l'année prochaine. Me semble que la CS devrait lâcher prise là-dessus.

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  7. eh bien, certaines régions du Québec ont l'air aussi peu agréables que certaines en France pour l'IEF.... :/ bon courage à vous!!

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    1. Il y a en effet de grandes disparités entre les commissions scolaires, au Québec. Certaines sont très ouvertes à l'école à la maison et respectueuses des lois qui régissent la scolarisation à domicile, d'autres pas du tout et font de l'abus de pouvoir. Mais les plus grandes disparités sont entre les provinces du Canada : plusieurs d'entres elles sont très très ouvertes à l'école à la maison, il s'agit d'une option d'éducation parmi d'autres et font confiance aux parents. Au Québec, le système scolaire a la fâcheuse manie de penser que les parents sont des imbéciles incapables de s'occuper de leurs enfants et que l'État doit surveiller de près. C'est frustrant et insultant!

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  8. Courage, j'espère que tout se passera bien et qu'ils ne vous feront pas subir à nouveau du stress inutile :/

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  9. J'espère que toute se passera bien ici! Et que le directeur saura rester respectueux et à l'écoute et pas sauter direct sur la DPJ. Je pense à toi et à ta famille. Bisous.

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    1. Je l'espère aussi de tout cœur. Merci, Mélodie. Bisous!

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