Qui suis-je?

dimanche 13 décembre 2015

Ça bouge!

Les dernières semaines sont passées à un rythme effréné et ce sera ainsi jusqu’à Noël. Ça me laisse moins de temps pour venir écrire ici, mais je prends une petite pause aujourd’hui pour vous donner des nouvelles.

Quand papa est dans le jus, maman l'est aussi!

Alexandre est dans son gros « rush » au niveau travail, puisqu’il doit terminer tous ses contrats avant le congé des fêtes. Il part tôt le matin et revient vers l’heure du souper ou un peu après, fatigué et plein de peinture ou de poussière de plâtre. Ensuite, c’est la routine du dodo avec les petits, les devoirs avec grand A. et enfin, quand tous les marmots sont couchés, nous terminons nos tâches (laver des outils pour Alexandre, finir la vaisselle et autres trucs pour moi) avant de nous coucher à notre tour.

Sans blague, si nous ne textions pas à quelques reprises pendant la journée pour nous donner des nouvelles, nous n’aurions même pas une minute pour nous parler! Heureusement, c’est une situation temporaire et les mois de janvier et de février devraient être plus calmes. Avec les horaires de fou qu’Alexandre fait, je suis par contre très contente de ne pas devoir travailler à l’extérieur de la maison. La gestion familiale me prend énormément de temps et c’est moi qui fais les routines du matin et du retour à la maison en fin d’après-midi avec petit L. et petite É, ce qui en soi est exigeant. D’autant plus que, tous les matins, petite É. me fait une formidable crise pour ne pas mettre ses bottes d’hiver et son manteau en « faisant la molle » tout en criant au meurtre. Je ne sais pas combien de calories je peux dépenser seulement à tenter de l’habiller contre son gré, mais ouf! C’est du sport! Et petit L. est dans une phase d’autonomie extrême, alors qu’il veut mettre tout son habit de neige, y compris salopette, cache-cou et mitaines même lorsqu’il fait presque 10 degrés, entièrement seul, sans aucune aide. Ça signifie donc qu’une fois que j’ai fini de me débattre avec petite É. pour l’habiller, je dois attendre que petit L. soit prêt à partir (en tentant de l’encourager et de faire preuve d’une infinie patience) tout en contrôlant une petite É. en sueur dans son manteau et bien souvent toujours en crise. Quels beaux matins je vis ces temps-ci, non?

Le meilleur des deux mondes

Grand A. va très bien, il aime toujours l’école, mais aime aussi les journées de grève ou les congés pédagogiques qui lui permettent de se joindre à nos activités d’école maison et de revoir ses amis qui ne vont pas à l’école. Je crois qu’il profite du meilleur des deux mondes! Nous avons eu son premier bulletin et il a environ 70 % dans toutes ses matières. C’est très moyen, et c’est très bien pour moi. Je suis satisfaite de ses résultats, d’autant plus qu’il n’était plus habitué au rythme scolaire et a vécu une période d’adaptation un peu stressante en début d’année. De plus, il n’est pas très studieux et n’aime pas particulièrement prendre de temps pour se préparer à ses examens. De toute façon, qu’il ait 70, 85 ou 100 % n’a aucune importance pour moi, pourvu qu’il passe, bien sûr. La curiosité intellectuelle et le désir d’apprendre, deux qualités que mon grand A. possède sans contredit, sont beaucoup plus importantes à mes yeux que des notes dans un bulletin.

Lâcher prise sur l'académique, faire confiance à la vie

Grande M. va bien, mais comme je le disais dans un billet précédent, elle ne progresse pas autant que je le souhaiterais au niveau académique. Au cours des dernières semaines, sa lenteur et ses difficultés d’apprentissage m’ont énormément confrontée. J’en ai beaucoup parlé avec des amies et avec mes proches, et ça m’a fait du bien. J’ai commencé à lâcher prise un peu sur cet aspect et j’ai ajusté mes attentes à la réalité. Ses troubles d’apprentissage sont très importants et à défaut de pouvoir les faire disparaître d’un coup de baguette magique, je me dois de préserver sa confiance en elle, son intérêt à apprendre, sa créativité et sa curiosité. Ce sont ces qualités qui lui permettront de réussir dans la vie, bien plus que ses résultats académiques. Je dois lui faire confiance et faire confiance à la vie, je sais qu’elle saura trouver son chemin et être heureuse.

Et moi là-dedans? 

Et moi, dans tout ça? À part enseigner à grande M. et l’accompagner chez l’orthophoniste, l’orthopédagogue, l’endocrinologue et à ses nombreuses sorties éducatives avec le groupe d’école maison, je m’occupe désormais du volet administratif de l’entreprise d’Alexandre. Il n’a plus du tout le temps de s’en charger et je suis très heureuse de pouvoir travailler avec lui. Je sais que ça lui enlève un gros poids sur les épaules et ça me permet de me tenir au courant de ses affaires, d’avoir un contact avec ses clients et de l’assister dans son travail de façon générale.

J’ai aussi accepté le poste de secrétaire au sein du conseil d’administration du groupe scout dans lequel mes deux plus vieux participent et où Alexandre est animateur. Je fais du bénévolat depuis plus de 12 ans maintenant, d’abord dans un organisme de soutien à l’allaitement où j’ai occupé divers postes dans le C.A. pendant plusieurs années, puis pour Parents-Secours, où j’ai été vice-présidente pendant quelques années également. Je suis incapable de ne pas m’impliquer dans des organismes communautaires qui me tiennent à cœur, j’aime tellement ça! Non seulement je me sens utile pour l’organisme, mais en plus, je rencontre des personnes formidables et je travaille en équipe sur des projets super motivants. Je pense que je suis accro au bénévolat, en fait, et Alexandre aussi!

Je me bouge les fesses!

Dernière nouveauté dans ma vie et non la moindre : je fais 30 minutes d’activité physique tous les jours ou presque depuis plus d’un mois maintenant. Je suis tellement fière de moi! Après avoir écrit mon billet et reçu des tonnes de commentaires sur ce blogue, en privé et sur Facebook, j’étais plus motivée que jamais à me bouger le popotin et à me remettre en forme. Au début, j’ai commencé par le jeu Just Dance à la Wii, qui offre des programmes de mise en forme en version Just Sweat. Je complétais avec des séances d’abdos et en faisant la planche. J’y ai pris goût et j’adore ça!

Puis, plusieurs personnes m’ont parlé du 21 day fix de Beachbody*, qui est un programme d’entrainement à domicile étalé sur – vous l’aurez deviné – 21 jours. J’ai commandé le kit, qui vient avec un programme de nutrition et toute une série de DVD, et j’ai commencé! J’ai une super coach sur Facebook, qui m’a été recommandée par mon amie Valérie, et je fais un DVD d’exercices par soir, pendant 30 minutes top chrono. Je suis plus ou moins le plan de nutrition, puisque je mangeais déjà très bien, mais j’adore les entrainements. Ils sont très variés, juste assez intenses pour me faire travailler sans me décourager, et je me sens vraiment bien. J’aime particulièrement les séances de Pilates et de yoga, que petit L. fait avec moi. Il s’amuse à tenter de reproduire les poses à côté de moi et nous nous amusons bien.

C’est beaucoup plus facile pour moi de m’entrainer à la maison en 30 minutes que de devoir m’inscrire au gym et avoir à me déplacer pour m’y rendre. Les jours où je manque de temps pour faire un entrainement, je prends une marche, souvent avec grande M. Je crois avoir perdu environ 2 livres, je n’en suis pas certaine. J’essaie de ne pas me préoccuper du poids sur la balance. J’ai par contre l’impression d’avoir le ventre moins rond et moins gonflé, peut-être parce que mes abdominaux sont plus forts et me permettent d’avoir une meilleure posture, et mon niveau d’énergie est définitivement beaucoup plus élevé.  

Bref, ça bouge dans ma vie, et je bouge moi aussi! Merci à tous ceux et celles qui m'ont gentiment donné un coup de pied là où il le fallait pour que je me reprenne en main!


* Je n'ai rien à vendre et je ne suis pas commanditée par Beachbody (ni par personne d'autre, d'ailleurs!) J'en parle parce que j'aime bien ce programme, c'est tout :-)

jeudi 19 novembre 2015

Dys, dys, dys...

Prologue

Beurk! Je suis dégoûtée de la race humaine, depuis quelque temps, et je ne souhaiterais qu’une chose : partir, m’en aller avec ma petite famille sur une île déserte, loin de la folie et de la violence des Hommes.

On dirait qu’avec tous ces drames, Paris, le terrorisme, et toutes les horreurs qui se déroulent chaque jour dans beaucoup trop d’autres pays du monde, je suis un peu gênée de venir parler de mon petit quotidien et de mes petites misères si vaines ici.

Malgré tout, la Terre continue de tourner et il faut bien vivre… Et surtout apprécier, savourer chaque instant où nous sommes aimés, sains et saufs, où nous avons mangé à notre faim, où nous n’avons pas craint pour notre sécurité, où nous avons pu boire de l’eau potable, dormir bien au chaud dans un lit confortable. Bref, vivre décemment, tout simplement.

Et un dys de plus pour ma grande!

Je pensais, maintenant que je n’enseigne plus qu’à ma grande M. cette année, que les choses seraient plus faciles. Que d’enseigner à un enfant plutôt qu’à deux serait une vraie partie de plaisir. Que de pouvoir me concentrer sur elle uniquement irait bien mieux.

J’avais tout faux.

Faire l’école à la maison à un enfant qui a de multiples et importants troubles d’apprentissage est un défi constant. À son déficit d’attention, sa dyspraxie, sa dyslexie et sa dysorthographie s’ajoute maintenant une hypothèse (à peu près sûre) de dyscalculie. En matière de dys, elle a gagné le gros lot!

C’est donc dire que tous ses apprentissages, autant en français qu’en maths, sont laborieux. Grande M. apprend, progresse, sans contredit. Mais lentement. Si lentement.

Chaque jour, je répète inlassablement avec elle des leçons que nous avons déjà vues mille fois. Quand je vois un blocage, je dois répéter, réexpliquer autrement, trouver une autre approche, une autre méthode, dans l’espoir que la notion en question s’enregistre dans son cerveau.

Parfois, bingo! Elle a compris! Et le lendemain, ou quelques jours plus tard, quand je fais une révision avec elle, ses connaissances semblent évaporées. Son cerveau enregistre les informations de façon désordonnée dans sa tête. Souvent, les connaissances sont là, bien classées dans un tiroir dans son coco, mais où? Dans quel tiroir? Comment le retrouver pour avoir accès à ces savoirs que nous avons vus et revus si souvent?

C’est un grand, très grand défi. Pour elle, bien sûr. Mais pour moi aussi. Car un des plaisirs d’enseigner à ses enfants, c’est de voir l’étincelle dans leurs yeux, quand ils ont compris la matière. C’est de voir leurs progrès, et de ressentir la fierté de les avoir accompagnés dans leur développement et leurs apprentissages. C’est extrêmement valorisant et ça donne la motivation de continuer. J’avais ça, avec grand A.
Cette année, maintenant que grand A. est retourné à l’école, j’ai beaucoup moins de ces moments magiques où on constate que notre enfant progresse bien. Parce qu’avec grande M., ces moments sont rares et je ne peux jamais les tenir pour acquis.

Ce n’est pas sa faute, je ne lui en veux pas du tout! Je sais bien que son cerveau est fait comme ça et qu’elle n’y peut rien. Je veux l’aider, l’accompagner, la voir grandir et s’épanouir. Je suis là pour elle et pas question que je la laisse tomber. Mais c’est dur.

Pas d’école privée l’an prochain, finalement…

Grande M. n’a pas été acceptée à l’école secondaire privée où nous espérions l’envoyer. Même pas dans le programme avec soutien, dans lequel elle aurait pu faire ses secondaires 1 et 2 sur trois ans dans un groupe réduit. Elle a passé son test de classement en français, ce qui est réjouissant, mais a solidement échoué en maths. L’école privée juge qu’elle aurait besoin de beaucoup plus d’aide que ce qu’ils peuvent offrir.

Nous devons donc nous tourner vers l’école secondaire publique, peut-être vers un programme de cheminement particulier ou la formation préparatoire au travail. Je ne sais pas. Elle sera évaluée à deux reprises par l’école de quartier, en cours d’année, pour voir où elle sera le mieux l’an prochain, au secondaire.

Je suis inquiète. Je me sens poche. J’aurais voulu pouvoir l’aider davantage.

J’ai décidé de la faire suivre par une orthopédagogue au privé, une fois par semaine, pour travailler spécifiquement les maths. Ce suivi s’ajoute à tous ses autres rendez-vous : pédiatrie, endocrinologie, kinésiologie, orthophonie, alouette!

Savez-vous ce qui est beau, dans tout ça? C’est que ma grande M., elle, va très bien. Elle n’est pas découragée. Elle n’est pas vraiment consciente de tout ça. Elle est heureuse, joyeuse, pas du tout anxieuse, et toujours confiante pour son avenir. 

Des fois (souvent), je me demande si j’ai pris la bonne décision lorsque j’ai décidé de la scolariser à la maison. C’est vrai, je n’ai pas réussi à la faire progresser académiquement autant que je le souhaitais au départ, mais au moins, j’ai réussi à préserver son estime d’elle, sa joie de vivre et son enthousiasme.  Compte tenu de son état psychologique lorsque je l’ai retirée de l’école, je suis loin d’être certaine qu’elle serait aussi pétillante aujourd’hui si elle y était restée.

Je ne sais pas ce que l’avenir lui réserve. Je ne sais même pas à quelle école ni dans quel programme elle ira l’an prochain. Mais je ne dois pas baisser les bras. Je ne laisserai pas les dys enrayer ma confiance en ma fille!


dimanche 25 octobre 2015

Moi, mon ventre mou et l'activité physique

Autrefois, dans mon jeune temps, j'étais mince et en forme... puis sont venus les bébés!

Je n'ai jamais été sportive. Mais j'ai toujours été active, par contre. Depuis mon adolescence, j'ai dansé beaucoup, marché énormément, toujours bougé. J'ai toujours été dans mon poids santé ou un peu en-dessous.

Je n'ai pas eu de mal à reprendre ma taille de guêpe après l'arrivée de bébé 1. J'étais jeune, j'avais à peine 21 ans. J'étais en pleine forme, j'avais recommencé à danser à peine deux mois après sa naissance et je marchais des kilomètres avec bébé en poussette, puisque c'est le seul moment où elle dormait (et que j'avais une petite pause!).

Je suis devenue encore plus mince après la naissance de bébé 2. Épuisée par mes deux grossesses rapprochées et le manque cruel de sommeil, j'avais à peine le temps de manger tant mes deux petits me demandaient de l'énergie. Je suis retournée à l'université deux mois après la naissance de grand A., pour faire des cours du soir dans l'espoir de terminer mon bacc dans un délai raisonnable. Je l'emmenais souvent avec moi en porte-bébé kangourou. Je le trimbalais partout, tant il était un bébé facile. Je prenais l'autobus, puis le métro, avec mon bébé bien collé contre moi sous mon manteau, et je l'allaitais tout en prenant des notes dans mes cours. Ces soirs-là, avec mon sac d'école sur le dos et mon porte-bébé sur le ventre, marchant dans les longs couloirs du métro puis de l'université, je faisais de l'exercice physique en masse!

Six ans plus tard, bébé 3 est arrivé. J'avais 29 ans. J'ai pris un nombre effarant de livres pendant cette grossesse où les chutes de pression à répétition m'obligeaient à rester le plus souvent assise ou couchée. Il a été beaucoup plus difficile de perdre du poids après la naissance de petit L., malgré que j'étais relativement active.

Puis est arrivée petite É. il y a deux ans. Encore une fois, j'ai pris énormément de poids pendant cette dernière grossesse et j'avais un ventre énorme. Cette fois, je n'ai pas réussi à retrouver mon poids et mon corps d'antan.

Grosse patate!

Je sais, je vieillis. Avoir un enfant à 21 ans ou à 31 ans, c'est très différent!

Je sais, mon ventre a été très étiré quatre fois pour porter mes merveilleux bébés, et je lui en suis reconnaissante. C'est un privilège que de pouvoir donner la vie! Je ne devrais pas lui en vouloir d'être mou. Je sais que la peau étirée ne reviendra sans doute jamais tout à fait comme avant.

Je sais, il est normal d'avoir moins de temps et d'énergie pour se remettre en forme lorsqu'on a des enfants. Plus on en a, plus c'est difficile de trouver du temps pour soi.

Mais la réalité, c'est que, de toute ma vie, je n'ai jamais été aussi sédentaire.

J'ai pris du poids. J'ai le ventre mou. Je me sens comme une grosse patate. Je déteste ça.

La danse, un amour du passé?

À partir de l'âge de 12 ans, j'ai dansé, beaucoup, et pendant de très nombreuses années. Le ballet classique était ma passion, la danse contemporaine suivait de près.

Après quelques années sans danser, je suis retournée dans un studio il y a un peu plus d'un an, à la barre et pointes aux pieds, quelques mois après la naissance de petite É. Si danser me faisait un bien fou, monter sur pointes et me faire mal aux pieds ne me tentait plus du tout. Faire le spectacle de fin d'année ne m'a pas amusée non plus. Je préférais, et de loin, les exercices à la barre et au centre plutôt que le long, pénible et laborieux apprentissage des chorégraphies. Le stress de monter sur scène, qui me plaisait tant autrefois, était vraiment de trop dans ma vie, cette fois. J'avais envie de danser pour le plaisir de danser, tout simplement. Pas pour m'offrir en spectacle. Pas pour me faire mal aux pieds.

J'ai donc cessé la danse pour voir si le désir de danser reviendrait. Il n'est pas (encore) revenu.

Plein-air et randonnée, pas facile avec des minis!

Je suis allée faire quelques randonnées au Mont-St-Hilaire l'été dernier. Alexandre et moi étions de grands randonneurs et amateurs de plein-air, avant l'arrivée des enfants. Me retrouver en pleine nature me fait tant de bien!

Nous sommes aussi allés marcher au parc des Salines, à St-Hyacinthe, avec la marmaille. Le terrain étant plat, c'est beaucoup plus facile pour les tout-petits de s'y promener et c'était une belle initiation à la randonnée pédestre. Par contre, il n'y a rien de cardio ou de sportif à marcher avec des mousses de 2 et 4 ans qui s'arrêtent à chaque fleur et chaque caillou pour s'émerveiller devant ces trouvailles!

Je vais continuer d'aller faire des randonnées et je vais tenter d'y aller plus souvent seule, ou avec Alexandre et mes grands.

Retourner au gym?

Entre bébé 2 et bébé 3, je m'étais inscrite au gym pour faire du conditionnement physique. J'y suis allée de façon assidue pendant plusieurs mois, de l'automne au printemps. L'été venu, je trouvais absurde d'aller m'enfermer dans un gym alors qu'il faisait si beau à l'extérieur. Je n'y suis jamais retournée depuis. J'ai bien aimé m’entraîner, au début, mais au fil du temps, même en changeant de routine et d'appareils, je trouvais ça trop redondant et je me suis désintéressée.

Temps, argent, énergie et motivation, où êtes-vous?

Bref, je ne sais pas trop quoi faire pour me remettre en forme, ni par où commencer.

Trouver des activités physiques qui me plaisent et conviennent à mon petit budget serait sans doute le point de départ.

Trouver le moyen de me botter le derrière malgré la fatigue et le manque d'énergie n'est pas facile.

Prendre le temps non plus. Les journées semblent passer à toute vitesse. Le soir, une fois les enfants couchés, il est déjà tard et j'ai encore plein de tâches à faire. Et comme mes plus jeunes et grand A. vont à la garderie et à l'école pendant la journée, je veux passer du temps avec eux en soirée, pas aller m’entraîner...

Vos trucs, encouragements et conseils, svp!

J'ai besoin de vous! J'ai besoin de vos trucs, de vos encouragements et de vos conseils pour me remettre en forme!

Quelles activités physiques pratiquez-vous?

À quel moment les faites-vous? Comment parvenez-vous à concilier travail/famille et activité physique dans vos horaires sans doute aussi chargés que le mien?

Avez-vous une phrase, citation ou parole d'encouragement fétiche pour vous motiver à bouger?

Bottez moi le derrière, amis lecteurs, j'en ai grandement besoin!



vendredi 9 octobre 2015

Petit moment de panique

Un soir, en s’en allant prendre son bain, grand A. me lance : « Maman, je pense que ce n’était pas une bonne idée que je fasse l’école à la maison. Je suis vraiment en retard sur les autres de ma classe ! »

Moment de panique intérieur. Mon cœur s’arrête de battre, mes pensées s’emballent. Oh mon Dieu, qu’aie-je donc fait! J’ai échoué dans mon rôle de parent-éducateur, ma décision de le scolariser à la maison était une erreur et j’ai nui à mon enfant. Il est en retard à l’école, en difficulté, à cause de moi! Merde, merde, merde!

Je dois rester calme, je respire. Calmement, j’entame la discussion avec grand A. pour bien comprendre ce qu’il essaie de me dire.

Moi : « Tu as l’impression que tu es en retard sur les autres? Qu’est-ce qui te fait penser ça? »

A : « Ben, c’est à cause que je ne sais pas jouer de flûte à bec! Dans le cours de musique, je suis vraiment poche! »

Ah. Bon. Il est vraiment en retard à cause de la flûte à bec. Ok, je me calme et je respire. Je ne crois pas que son avenir scolaire et professionnel soit en jeu à cause de la flûte à bec.

Moi : « C’est vrai qu’on n’a pas fait de flûte à bec quand tu faisais l’école à la maison. Mais ton prof de musique t’a donné des exercices à faire pour apprendre les notes, et quand on les a faits ensemble, ça allait plutôt bien, non? »

A : « Oui, je sais mes notes maintenant, mais je ne joue pas aussi vite que les autres »

Moi : « Je te rappelle qu’on est seulement au mois d’octobre! Les autres font de la flûte à bec depuis deux ans, et toi, depuis un mois à peine! Et tu sais déjà tes notes, c’est super! La vitesse viendra, sois patient. Est-ce que tu te sens en retard à cause d’autre chose? »

A : « En anglais écrit, je suis poche. »

Moi : « C’est vrai qu’on a plus travaillé l’anglais oral… On va se pratiquer à l’écrit et ça ira mieux, tu vas voir. Dans les autres matières, comment ça va? En univers social? »

A : « Fastoche! »

Moi : « Sciences? »

A : « Faf! »

Moi : « Maths? »

A : « Super! »

Moi : « Français? »

A : « Français écrit, j’aime pas ça et je ne suis pas super bon »

Moi : « Tu n’as jamais aimé ça et ça n’a jamais été ta force non plus, non? On ne peut pas être bon dans tout! Mais en lecture? »

A : « Bébé fafa! »

Moi : « Donc, tu me dis que tu es vraiment en retard à l’école à cause de la flûte à bec et de l’anglais écrit, c’est ça? »

A : « Ouin… c’est peut-être pas si pire que ça… »

Moi : « Tu es encore en adaptation et on est juste au début de l’année scolaire. Laisse-toi une petite chance! Ton professeur m’a dit que ça allait bien et qu’il n’était pas inquiet pour toi. On va pratiquer l’anglais écrit et ta flûte, si tu veux. »

A : « Ok! C’est vrai que je suis quand même bon dans les autres matières. Je ne suis pas vraiment si en retard que ça, finalement… »

Ouf, quel soulagement! Il n’y a rien de tel que de relativiser, parfois, pour remettre les choses en perspective.

Au cours de ses trois années de scolarisation à domicile, il ne pouvait se comparer à personne. Il apprenait bien, à son rythme, sans avoir le stress et la pression de devoir suivre le groupe. Il ne pouvait jamais savoir s’il était le premier ou le dernier à avoir effectué son travail. Il ne savait pas s’il était « bon » ou « moins bon » que les autres, puisqu’il n’était comparé qu’à lui-même.

Sa plus grosse adaptation, à l’école, c’est ça : gérer la pression de performance inhérente au milieu scolaire. Il déteste être plus lent que les autres en musique. Il n’a pas aimé être le dernier de la classe à terminer son travail écrit d’anglais.

C’est d’ailleurs sur ça qu’il a mis l’accent, au point de s’en faire, de regretter ses années d’école maison et même d’oublier que ça allait bien dans toutes les autres matières.  Ça m’attriste et me confronte à la fois, puisque je souffre d’une grande anxiété de performance moi-même et j’ai bien du mal à m’en défaire. La preuve : quand grand A. m’a dit qu’il se sentait en retard à l’école, je l’ai automatiquement perçu comme un échec de ma part!

Grand A. doit apprendre à se faire confiance et à ne pas trop se soucier de ce que les autres font, de leurs notes et de leur rythme. Chacun apprend à sa façon et personne n’est bon dans tout.


Quant à moi, je dois aussi apprendre à moins m’en faire et à me faire confiance en tant que parent-éducateur. Parce que finalement, cette fois, j’ai totalement paniqué… à cause d’une flûte à bec!

lundi 5 octobre 2015

L’eau propre est sale

Ces temps-ci, le traitement des eaux usées de la ville de Montréal occupe une grande place dans l’actualité, et avec raison : plus de 8 milliards de litres d’eau sale seront rejetés dans le fleuve Saint-Laurent, sans avoir subi de traitement d’épuration!

C’est non seulement inconcevable et inacceptable, mais c’est franchement dégueulasse. D’ailleurs, une pétition a été lancée afin de bloquer ce puant projet.

Toutefois, saviez-vous que, malgré les traitements d’épuration des eaux, l’eau qui retourne au fleuve n’est pas vraiment propre?

C’est ce que j’ai appris grâce à une question que m’ont lancée tout bonnement mes enfants.

J’ai toujours été un peu grano et très sensible à la question environnementale. Depuis plusieurs années, j’utilise presque exclusivement des produits nettoyants ménagers et de soins personnels écologiques. Je « triche » parfois, mais j’essaie vraiment de trouver les produits les moins nocifs possible pour la santé et l’environnement.

Ça allait de soi, pour moi, de ne pas exposer ma famille au cocktail de produits chimiques qu’on retrouve pourtant dans l’allée des nettoyants ou des soins personnels du magasin. Puis, un de mes enfants m’a posé une bonne question : « Maman, à quoi ça sert d’utiliser des produits écologiques puisque de toute façon, l’usine nettoiera l’eau avant de la retourner dans la rivière? »

Humm, c’est bien vrai! J’ai été capable de leur expliquer l’importance d’utiliser des produits sains et sécuritaires pour la santé, mais je ne savais pas trop quoi leur répondre pour l’aspect écologique.

J’ai donc écrit à Équiterre pour leur poser la question.  Ils m’ont répondu super rapidement en me référant à l’organisme Eau Secours, qui a publié cet intéressant document sur la gestion des eaux usées.

Je vous conseille fortement de le lire, mais si vous n’en avez pas le temps, voici un très bref résumé : les usines de traitement des eaux usées ne sont pas capables de nettoyer parfaitement les eaux. En fait, elles retirent les « gros morceaux », comme les matières fécales, papier de toilette et autres machins, comme le sable et les cailloux. Mais les particules chimiques des détergents, savons, médicaments et autres ne sont pas traitées et retournent directement dans la nature. Les eaux usées, une fois traitées, ne contiennent donc plus de caca, c’est vrai, mais constituent encore une soupe chimique très néfaste pour la faune et la flore aquatique, ainsi que pour la santé humaine, il va sans dire.

Utiliser des produits ménagers et de soins personnels écologiques et biodégradables est donc vraiment utile, autant pour la santé que pour l’environnement.

Bien sûr, vous me direz que les entreprises et industries pollueraient encore, même si tous les citoyens utilisaient des produits non toxiques. Vous avez raison. Mais est-ce une raison pour ne rien faire?

Et si tous les citoyens et entreprises de travaux ménagers changeaient leurs produits polluants par des alternatives plus écologiques? Et si chacun d’entre nous faisait sa petite part et qu’au bout du compte, tous ensemble, on parvenait à réduire la quantité de produits chimiques qui se retrouve dans nos écosystèmes aquatiques?

Appelez-moi une pelleteuse de nuages, une hippie, une grano ou une utopiste, si vous voulez. Mais moi, je pense que nous avons tous notre petite part à faire pour laisser à nos enfants une planète en meilleur état que lorsque nous y avons vu le jour et que tous les petits gestes peuvent faire une différence!


lundi 21 septembre 2015

On prend le rythme!

La frénésie de la rentrée commence à s’estomper peu à peu. On prend le rythme et ça va plutôt bien!

Grand A.

Grand A. va super bien. Il aime aller à l’école et a retrouvé ses repères. Les premiers jours d’école, il était perdu, oubliait des trucs et écrivait très lentement. Maintenant, il est à son affaire, fait ses devoirs sans rechigner comme un champion, est plus organisé et a le temps d’écrire tout ce qu’il a à noter dans son agenda. Il s’est inscrit à l’équipe de volleyball et a très hâte de commencer les pratiques. Je suis bien fière de lui!

Lors de son premier mini-test hebdomadaire, il a eu 1/10 en conjugaison de verbe, ce qui m’a un peu fait sursauter. En lisant la consigne, j’ai réalisé qu’il avait conjugué ses verbes au futur simple plutôt qu’au futur proche, comme demandé. Il a donc perdu ses points parce qu’il s’est trompé de futur… mais n’a fait aucune faute dans son futur simple, par contre. Héhé, ses erreurs n’en sont donc pas vraiment! Et en maths, il a eu 25/25, ce qui ne m’a pas surprise du tout puisque c’est sa force, mais m’a quand même remplie de fierté.

Grande M.

Grande M. va bien aussi. Passer mes journées seule avec elle change complètement la dynamique. Je peux me concentrer davantage sur ses apprentissages, ce qui est beaucoup plus facile pour moi que de devoir constamment diviser mon attention entre deux enfants. Elle progresse bien, mais lentement. L’académique lui déplait énormément et je dois souvent la motiver beaucoup pour qu’elle finisse par faire les exercices que je lui demande. Si ce n’était que d’elle, elle peindrait et dessinerait toute la journée.

Nous sommes allés visiter une école secondaire privée avec elle en prévision de l’an prochain. Elle était plus ou moins intéressée par les informations sur les classes de science, de français, de maths, et encore moins les gymnases d’éducation physique. Par contre, elle est entrée dans le local d’arts les yeux bien grands ouverts et je crois qu’elle y serait restée toute la journée! Au moins trois enseignants, qui nous guidaient pendant la visite, se sont exclamés : « Toi, tu dois aimer les arts plastiques! » simplement en la voyant! Elle a l’allure d’une artiste, il faut croire!

Nous irons visiter l’école secondaire publique jeudi soir. J’ai bien hâte de voir ce qu’ils ont à proposer comme services pour les enfants ayant des troubles d’apprentissage. Pour l’instant, nous avons un fort penchant vers l’école privée, qui offre des classes réduites, un encadrement personnalisé et même la possibilité de faire le secondaire 1 et 2 en trois ans. Toutefois, les coûts sont assez élevés… Mais si l’école publique n’offre rien d’intéressant pour notre fille, nous nous serrerons la ceinture et trouverons un moyen de lui payer l’école privée. Après toutes ces années où j’ai travaillé si fort avec elle pour lui redonner le goût d’apprendre et remonter son estime d’elle-même, je n’ai pas envie que tous ces efforts soient réduits à néant au secondaire!

Petit L.

Petit L. va bien aussi, mais son changement de groupe à la garderie a été difficile pour lui. Il est maintenant dans le groupe des plus grands, avec une nouvelle éducatrice. Il a réagi très fortement lors des deux premières semaines. Il n’écoutait pas les consignes à la garderie, tenait tête à l’éducatrice et faisait des crises monstrueuses à la maison. Il refusait aussi de s’endormir le soir et voulait toujours être avec moi. Il est intense, mon petit bonhomme, et il avait besoin de temps pour s’habituer au changement… Mais c’était difficile pour mes nerfs et ma patience!

Heureusement, la situation s’est replacée à la garderie et il se plait bien dans son nouveau groupe. À la maison, les choses s’améliorent également, mais il est toujours très colérique. Je ne peux pas changer son tempérament… seulement m’armer de patience et de douceur, ce qui n’est pas toujours facile!

Petite É.


Petite É. va très bien! Elle grandit à vue d’œil. Elle placote de plus en plus, est très expressive, taquine et toujours aussi affectueuse. Elle est en amour avec son papa. Elle a commencé à jouer différemment : elle place des poupées et des figurines dans la maison de poupées, leur fait des lits, les borde, etc. Elle a allongé, et ses cheveux aussi. Ma petite poupoune qui devient grande… Je n’ai plus de bébé, c’est vrai de vrai, maintenant!

mardi 8 septembre 2015

Une période d’adaptation inévitable et nécessaire

Le retour à l’école de grand A. se passe plutôt bien. Son prof est extraordinaire, il a beaucoup d’expérience, est très relax et a une très belle philosophie éducative. Je n’aurais pu demander mieux!

Grand A. est encore un peu anxieux d’aller à l’école, mais c’est normal. Il doit réapprendre à rester assis toute la journée et à suivre un rythme d’apprentissage imposé par le groupe. Pour l’instant, il me dit se sentir très lent et avoir l’impression que tout le monde travaille plus vite que lui. Son enseignant m’a confirmé qu’il est encore un peu perdu, un peu désorganisé, et a parfois du mal à suivre. Compte tenu que l’école n’est recommencée que depuis 5 jours, il n’y a pas lieu de s’affoler! Ce temps d’adaptation est inévitable et nécessaire.

Pour le rassurer, je répète à grand A. que tout le monde se sent un peu perdu dans un nouvel endroit, dans un nouveau contexte. Même les adultes qui changent d’emploi ont besoin de temps pour retrouver leurs repères dans leur nouveau lieu de travail. Je sens qu’il comprend ce que je lui explique, mais qu’il aimerait s’adapter encore plus vite. Lui qui apprend si vite habituellement, il déteste se sentir lent et ne pas trop savoir quoi faire.

Son meilleur ami est assis juste à côté de lui en classe et sa maman m’a dit à quel point ça lui faisait plaisir d’aider grand A. quand il a du mal à suivre. Grand A. est d’ailleurs bien entouré et a retrouvé tout son cercle d’amis dans sa classe, ce qui le rend très heureux!


Bref, je suis très contente de sa rentrée. Je sais qu’il trouve difficile cette période d’adaptation, mais j’ai confiance que d’ici peu, il aura retrouvé son rythme!

mercredi 26 août 2015

Rentrée scolaire : entre hâte et appréhension

C’est un automne assez différent, qui nous attend. Pour la première fois depuis trois ans, j’aurai un enfant scolarisé à l’école. Pour la première fois, j’aurai à la fois un enfant dans le système scolaire et l’autre pas. La semaine prochaine, nous vivrons alors une rentrée et une non-rentrée simultanément!

Grand A., donc, retourne à l’école. Une partie de moi est très excitée par cette rentrée. J’étais bonne à l’école et j’adorais ça, et je retrouve avec plaisir cette frénésie du début des classes à travers mon fils.

Je suis allée acheter ses effets scolaires, ce qui, hormis le montant total de la facture, représente un réel plaisir pour moi. J’aime choisir les cahiers, les crayons, sentir le papier tout neuf des fournitures scolaires, les étiqueter à son nom. J’ai hâte de savoir qui sera son enseignant, quels amis seront dans sa classe, quels manuels ils utiliseront.

De l’autre côté, je suis remplie d’appréhension face à cette rentrée. D’abord, parce que mon fils a été scolarisé à domicile et qu’il est déjà étiqueté comme tel à l’école. Même les membres du personnel et les parents qui ne nous connaissent pas personnellement savent que grand A. n’est pas allé à l’école pendant trois ans. Notre choix éducatif a fait jaser pas mal dans l’école, semble-t-il… J’espère que ça ne lui mettra pas une pression supplémentaire de démontrer qu’il a bel et bien appris quelque chose à la maison!

Les préjugés envers l’école à la maison sont tenaces et ont même réussi à perturber mon grand A., pourtant habituellement si confiant. Il me raconte parfois, quand il revient de chez un ami qui va à l’école, les commentaires qu’il a reçus. Certains de ses amis lui ont dit que leurs parents trouvent que l’école à la maison, ce n’est pas correct et que de toute façon, c’est illégal (ce qui est faux, bien entendu). Il lui est même déjà arrivé de se faire poser des questions-quiz par certains enfants qui ne croyaient pas qu’il pouvait apprendre quelque chose sans aller à l’école, ce qui le rend toujours très nerveux, et avec raison!

A : « Maman, je ne sais pas si ça va bien aller, à l’école. J’ai peur de ne pas savoir autant de choses que les autres… »

Moi : « Mais pourquoi saurais-tu moins de choses que les autres? »

A : « Ben, parce que je ne suis pas allé à l’école! Tsé, les enfants qui vont à l’école, ils passent toutes leurs journées à apprendre des choses. Nous, on ne fait pas du cahier toute la journée! »

Moi : « Non, mais on apprend différemment! On fait des projets, des sorties, plein de choses! Tu as autant appris, mais pas de la même façon. Ça t’inquiète, hein? »

A : « Oui… »

Moi : « Fais-toi confiance, mon coco. Tu es intelligent et tu apprends vite. Bien sûr, tu vivras une période d’adaptation, c’est normal! Il faudra que tu te réhabitues à travailler en classe, avec un prof et tout. Au début, ça se peut que tu trouves ça difficile. Mais tu y arriveras. »

A : « Mais je ne suis pas bon en français… »

Moi : « Personne n’est bon dans tout, dans la vie. Toi, tu es fort en maths et en sciences. Le français, c’est moins ta force. Et alors? Si jamais tu as de la difficulté, on va t’aider, moi, ton enseignant, peut-être l’orthopédagogue. On ne te laissera pas tomber. »

Grand A. a semblé rassuré par notre entretien. Je sais par contre qu’il n’a pas très hâte de devoir être assis à un pupitre toute la journée, après avoir connu la liberté que permet l’école à la maison.

J’espère que tout se passera bien lors de son retour en classe. D’autant plus que l’ambiance ne semble pas des plus réjouissantes dans le milieu scolaire en raison des compressions budgétaires et des moyens de pression des enseignants. J’appuie à 100 % les revendications des enseignants, mais j’espère de tout mon cœur que les enfants ne souffriront pas trop du climat tendu actuel. Et que la qualité de l’éducation offerte à nos enfants ne sera pas compromise (ce dont je doute fortement…)

Quant à grande M., nous entamons sa dernière année de primaire et, si tout se passe comme prévu, sa dernière année d’école à la maison.

Mon objectif cette année est de la préparer le mieux possible pour son entrée au secondaire, l’an prochain. Ça m’angoisse un peu, je ressens une forte pression sur mes épaules d’avoir la responsabilité de son éducation pendant cette période de transition intense entre le primaire et le secondaire. Elle a encore beaucoup de mal à travailler de façon autonome en raison de ses difficultés en français. Sa dyslexie représente un réel défi et elle a une fatigabilité cognitive extrême. Nous avons donc beaucoup de pain sur la planche…

J’espère aussi que les relations avec la direction d’école seront aussi cordiales cette année que l’an passé. Je suis prête à me battre pour faire valoir mes droits, mais sincèrement, je n’en ai pas du tout envie. J’ai plutôt envie de mettre toutes mes énergies sur moi, ma famille et mon couple, pas à lutter contre un système qui ne comprend pas et ne veut pas comprendre le choix éducatif que j’ai fait.


Comment se passe la rentrée, chez vous? Vous ressentez de la hâte ou de l’appréhension?

samedi 22 août 2015

Ma belle vaisselle

Alexandre et moi nous sommes mariés, en 2003, en plein milieu du mois de janvier. Notre thématique était « blanc et argent », comme la neige et la glace, comme le scintillement de la lumière du soleil lors d’une belle journée d’hiver.

Je ne savais pas trop quoi demander comme cadeau de mariage. Nous étions déjà en appartement depuis plus de deux ans et il me semblait avoir tout ce dont nous avions besoin.

Puis, en allant dans un grand magasin, Alexandre et moi nous sommes arrêtés dans le rayon de la porcelaine. Juste par curiosité. Et nous sommes tombés en amour avec un ensemble de vaisselle, blanc avec deux fines lignes d’argent, qui nous ressemblait totalement. Nous avons donc décidé de demander cette magnifique vaisselle en guise de cadeau de mariage.

C’était cher, c’était beau, c’était chic. Mais je me disais que ce serait parfait pour dresser une belle table, lors des grandes occasions. Je me disais aussi que cette vaisselle me rappellerait la magnifique journée de mon mariage, blanche et argentée, chaque fois que je l’utiliserais.

Les années ont passé. Ma belle vaisselle n’a été utilisée que quelques fois. Les grandes occasions ne me semblaient jamais assez exceptionnelles pour sortir ma belle vaisselle. Comme si j’étais gênée, comme si aucun moment, aucun souper entre amis ou avec la famille, aucun événement n’étaient assez grandioses pour la sortir. L’utiliser au quotidien? Je n’y ai même pas pensé! Trop belle, trop précieuse pour moi, ma belle vaisselle!

Au fil du temps, j’ai acquis de la vaisselle pour nos besoins quotidiens de famille nombreuse. De la vaisselle simple, pas chère, solide pour ne pas être cassée trop facilement par les enfants. De la vaisselle que je me suis fait donner aussi, pas très belle, mais gratuite, et qu’il ne me ferait aucune peine d’abimer ou de briser. De la vaisselle ordinaire, quoi.

Pendant ce temps, ma belle vaisselle était bien rangée dans le haut d’une armoire, inutile, accumulant la poussière. J’y pensais quelques fois, lorsque par hasard je la voyais en allant chercher un plat dans la même armoire. Je me demandais bien quoi en faire. À quoi ça me sert, avoir de la vaisselle que je n’utilise pas? Peut-être devais-je la vendre? Elle a une certaine valeur et un petit surplus d’argent ne nous ferait pas de tort.

Finalement, je ne me suis jamais résignée à m’en débarrasser et elle est restée bien sagement rangée, très loin au fond d’une armoire.

Un soir, ma belle-sœur et mon beau-frère sont venus souper à la maison. Ma belle-sœur me parlait de sa passion pour la décoration intérieure, pour le beau, pour la création aussi. Elle me disait qu’elle se donnait le droit, maintenant, d’assumer sa passion pleinement, après s’être oubliée pendant trop longtemps. Elle se donnait le droit de se faire plaisir à elle un petit peu chaque jour.

Ça m’a fait beaucoup réfléchir. Comme je l’envie et l’admire, ma belle-sœur, d’avoir fait tout ce travail sur elle et de se donner le droit de penser à elle!  J’ai toujours cru qu’il serait égoïste de ma part de me faire plaisir, de me donner priorité. J’ai été un peu conditionnée à faire passer les autres avant moi. À être humble, modeste, à ne pas être trop fière de mes réussites. À apprécier le côté pratique et efficace des choses plutôt que le côté beau ou agréable.

Ça m’a fait penser à ma belle vaisselle, que je n’ose pas utiliser, même si je la trouve belle. Trop belle pour juste mon "petit moi de rien". C’est de la vaisselle de reine, je ne la mérite pas!

Moi : « Je trouve formidable que tu t’accordes tous ces petits plaisirs, que tu reconnaisses ton besoin d’être entourée de beau et ton talent pour la déco. Moi, les objets ne m’inspirent rien, me laissent indifférente. Sauf peut-être ma belle vaisselle, que je n’utilise pas… »

Ma belle-sœur : « Pourquoi ne pas la sortir et l’utiliser? Pourquoi ne te permets-tu pas d’avoir de la belle vaisselle, qui te fera penser à ton mariage chaque fois que tu t’en serviras? »

Moi : « Il me semble qu’elle est trop belle pour tous les jours… J’ai le droit de m’en servir? Pour tous les jours? »

Ma belle-sœur : « Mais oui! Elle est à toi! Accorde-toi le droit et le plaisir de manger chaque fois dans de la vaisselle qui te rend heureuse quand tu la vois! Tu as le droit! »

J’ai le droit. J’ai le droit de me faire plaisir, même si ce plaisir est aussi simple et banal que d’utiliser de la vaisselle que j’aime plutôt que ma vaisselle ordinaire et sans intérêt.

Je ne suis pas égoïste de penser à moi. J’ai le droit de me donner priorité, des fois. Des fois souvent, même. C’est très difficile pour moi. Je ne sais même plus ce que j’aime vraiment, moi. Ce qui me définit, qui je suis. Je ne sais plus. Je suis la mère de mes enfants, la femme de mon mari. Moi, juste moi, je ne sais plus trop qui je suis ni ce que j’aime.

Ce soir-là, après le départ de ma belle-sœur, j’ai sorti ma belle vaisselle du fond l’armoire. Je l’ai regardée, enlevé un peu de poussière. Je l’ai trouvée belle. Je me suis rappelé le bonheur que j’ai eu à la magasiner, puis à la recevoir lors de mon mariage blanc et argent.

J’ai sorti de mon armoire la vaisselle que je n’aime pas. Je l’ai rangée là où se trouvait ma belle vaisselle un instant plus tôt.

Puis, j’ai placé ma belle vaisselle à la place de ma vaisselle laide du quotidien, après l’avoir nettoyée. Je me suis surprise à sourire en la regardant. Ça fera une fichue de belle table, de la vaisselle de reine! Même si c’est juste pour manger un sandwich, ça vaut la peine!

Depuis ce jour, à chaque repas, je mange dans ma précieuse vaisselle. J’ai le droit, parce que je suis précieuse, moi aussi. :-)



jeudi 20 août 2015

À la radio!

Ce matin, j'ai participé à une table ronde sur l'école maison à l'émission Medium Large, animée par Patrick Masbourian. Quelle belle expérience, même si j'avais un trac fou en me levant ce matin!

Si vous avez envie de m'entendre, c'est ici!

lundi 17 août 2015

Il y a deux ans...

17 août 2013. 39 semaines de grossesse.

Ce matin-là, vers 8 heures, petit L. vient me tirer de mon sommeil. Mon petit homme est fin prêt à commencer sa journée, mais j’aurais dormi un peu plus longtemps! Avec mon gros ventre, la chaleur et tous mes inconforts de fin de grossesse, je dors si mal…

Sitôt réveillée, j’ai l’étrange impression que mon bébé est beaucoup plus bas que la veille, quand je suis allée au lit. Je le sens dans mon bassin, je me sens lourde.

Je me lève et me rend au salon avec mon petit L. pour écouter des dessins animés avec lui. Je m’assois avec lui sur le divan et c’est là que tout à coup… flouch! Je crève mes eaux!

Je me relève subitement, empoigne la jetée qui était sur le divan et la mets entre mes jambes pour absorber toute l’eau qui s’écoule de mon ventre. Grand A., qui arrive au salon, me regarde avec de grands yeux. Je lui demande de vite aller chercher son père et de lui dire que j’ai crevé mes eaux.

Alexandre surgit en trombe dans le salon : « Ok, on part! ».

Moi : « Attends, je n’ai même pas de contractions! Peut-être qu’on peut attendre un peu avant de partir. »

En réalité, même si c’est mon quatrième accouchement, c’est la première fois que je crève les eaux en tout début de travail. Pour tous mes autres enfants, la poche des eaux s’est rompue au moment de pousser seulement. Je ne sais pas quoi faire!

Mon premier réflexe est de téléphoner à ma sœur, qui a elle-même accouché de son premier enfant deux semaines plus tôt et qui avait crevé ses eaux en début de travail.

Moi : « J’ai crevé mes eaux, mais je n’ai pas encore de contractions. Qu’est-ce que je fais? »

Ma sœur : « Ben, tu t’en vas à l’hôpital! En plus, tu as accouché tellement vite les dernières fois! Allez, pars! »

Je prépare mes choses pour partir, je téléphone à ma mère pour qu’elle vienne s’occuper des enfants, j’appelle mon amie Valérie, qui est aussi mon accompagnante à la naissance, pour lui dire d’aller nous rejoindre à l’hôpital. Alexandre, lui, va chercher la voisine pour qu’elle surveille les enfants en attendant l’arrivée de ma mère.

À 8h20, nous sommes en route! J’ai quelques petites contractions irrégulières et pas trop douloureuses. Je m’incline vers l’arrière sur mon siège, afin que la tête du bébé accote sur le col et empêche le liquide amniotique de s’écouler.

Nous arrivons à l’hôpital vers 8h45. Je commence à me sentir de plus en plus nerveuse. Je vais accoucher, pour vrai de vrai! Et si mon corps ne se souvenait plus comment faire? Et si les choses tournaient mal, cette fois-ci? J’ai hâte d’avoir mon bébé dans les bras. J’ai hâte que ce soit terminé.

Je m’assois sur un banc, devant l’hôpital, pendant qu’Alexandre va stationner la voiture. Je n’ai pas encore beaucoup de contractions. J’en profite pour respirer à fond l’air doux et chaud de ce beau matin d’été. Il fait beau, le soleil réchauffe ma peau. J’essaie de me détendre.

Valérie nous attendait à la maternité. Je suis contente de la voir! Sa présence me rassure. Avec elle et Alexandre à mes côtés, je sais que je vais y arriver. Les infirmières m’accueillent et m’installent dans une salle d’évaluation. Je revêts la jaquette d’hôpital et m’assois en indien sur le lit. Dans cette position, je sens mon bassin bien ouvert et je suis relativement confortable.

Les infirmières me posent des questions, m’examinent et installent le moniteur. Pour l’instant, le moniteur ne me dérange pas, je les laisse donc faire. Par contre, je fais dos à l’appareil qui mesure me contractions et c’est très bien. Je ne veux pas savoir ce que l’appareil mesure. Je veux simplement ressentir ce que mon corps vit et entrer dans ma bulle.

Les contractions sont maintenant de plus en plus fortes et régulières. Elles durent plus longtemps, aussi. Quand une contraction se pointe, j’interromps ma conversation, je fixe un point droit devant moi, je respire et je n’entends plus rien autour de moi. J’ai mal, mais je sais que chaque vague de douleur permet à mon col de s’ouvrir un peu plus. Je me parle mentalement : « La vague arrive. Je suis au sommet de la vague, la douleur va s’estomper bientôt. Mon bébé s’en vient. Tiens bon, bébé. Nous sommes ensemble. Bientôt, tout sera fini et tu seras dans mes bras. Ah, la vague est enfin passée. On a un petit répit jusqu’à la prochaine, bébé. Tout est calme, maintenant ».

À chaque contraction, un flot de liquide coule entre mes jambes. J’entends une des infirmières dire à l’autre : « Le liquide est teinté ». Je m’inquiète. Du méconium dans le liquide? Ça veut dire que le bébé est en détresse! Valérie me rassure : « Il est très peu teinté, ce n’est presque rien. Ne t’inquiète pas, tout va bien. »

Enfin, on me dit que la chambre de naissance est prête. Je peux marcher pour m’y rendre, ce n’est pas très loin. Je marche un peu tout croche, en tenant un piqué entre mes jambes pour ne pas répandre de liquide amniotique  dans le corridor! Ça me fait du bien, de marcher. Je sens mon bébé si bas, si bas!

J’entre dans la chambre de naissance. On m’a donné celle au bout du couloir, dont un mur complet est vitré. Par les immenses fenêtres entre la douce lumière de ce beau matin d’août. C’est la même chambre où j’ai donné naissance à mon grand A.! Je m’y sens bien, je suis rassurée de me retrouver dans ces lieux connus.

Debout, près du lit, je sens soudain une grande pression. Ça pousse! Une bouffée de chaleur m’envahit et j’arrache vivement ma jaquette. J’ai toujours accouché toute nue, je ne supporte aucun vêtement sur mon corps qui travaille si fort pour donner naissance.

Je m’approche du lit et j’y monte, à quatre pattes. Je sens que je ne peux pas m’asseoir. Je reste donc ainsi, à quatre pattes, nue. Je n’ai plus de contractions, mais je n’ai pas non plus envie de pousser. Je ne me sens pas bien. Je déteste la phase de latence, où il ne se passe plus rien, où je ne peux qu’attendre que mon corps soit prêt à passer à la prochaine étape.

Tout à coup, ça pousse. Beaucoup. Très fort! Je veux POUSSER! Alors, je pousse. J’entends vaguement les infirmières s’agiter autour de moi. L’une appelle le médecin, lui donnant un code qui doit vouloir dire : « Arrive au plus vite! ».

Je sens mon bassin s’ouvrir quand le corps de mon bébé y passe. Une seule grosse poussée a été nécessaire pour faire sortir ma petite fille de mon ventre. Ma petite É. a littéralement plongé tête la première dans mon lit… et dans la vie!

Comme je suis à quatre pattes, je ne vois pas mon bébé. Je sais qu’elle est derrière moi, mais je ne suis pas certaine si j’ai fini d’accoucher ou si je dois encore pousser. Je demande sans arrêt : « C’est fini? Est-ce que c’est fini? ». Le médecin, enfin arrivé dans la chambre, me répond : « Ne vous assoyez surtout pas, madame! ». Je comprends que ma petite est toute là, sous moi, et que si je m’assois, je vais l’écraser!

Enfin, quelqu’un prend mon bébé et je peux m’installer dans mon lit. Il est 9h30 et j’ai ma petite puce dans les bras. Je suis folle de joie, Alexandre et Valérie aussi! Ça s’est si bien passé, ça a été si vite encore une fois!

Je prends ma petite fille, nue, et la colle contre ma poitrine, nue elle aussi. Le peau à peau des premiers instants de vie, quel bonheur! Elle cherche mon sein et l’agrippe rapidement. Elle tète goulûment, comme une championne. Si affamée de vivre, si avide de se nourrir de mon lait!

Pendant ce temps, l’infirmière masse mon ventre et le médecin retire le placenta. Nous sommes tous de bonne humeur après cette naissance heureuse et facile. Avant qu’ils ne partent avec le placenta pour en disposer, je demande à le voir. Je l’observe, l’infirmière me montre les différentes parties, le cordon, la poche des eaux. Je remercie mentalement mon placenta d’avoir permis à mon bébé de vivre et de se développer pendant ses neuf mois où il a été dans mon ventre, comme je l’ai fait après chacun de mes accouchements.

Une fois bien installée, les manœuvres et interventions post-accouchement terminées, le médecin et les infirmières quittent, nous laissant seuls dans la chambre avec notre toute nouvelle petite poulette. Valérie nous serre bien fort dans ses bras et quitte, elle aussi.

Nous voilà, Alexandre, petite É. et moi, réunis pour la première fois. Nous avons si hâte d’annoncer la nouvelle de son arrivée à tous nos proches que nous téléphonons à tout le monde!

J’observe ma petite fille, que j’aime depuis si longtemps déjà, mais qui est néanmoins une inconnue. Elle a une petite bouche en cœur. Un menton pointu. Une belle tête ronde et chauve. Elle sent bon.  Elle a une grosse tache de naissance qui s’étend de son front jusque sur ses paupières. Je sais que cette tache, qu’on appelle « le baiser de l’ange », va pâlir avec le temps. L’ange lui a définitivement fait un gros bisou!

J’observe ses petits traits, et je ne lui trouve pas beaucoup de points en commun avec mes autres bébés naissants : « Tu ne ressembles pas à tes frères et sœurs! Qui es-tu, toi? ». J’ai déjà hâte de découvrir sa personnalité, son unicité.

Je suis restée à l’hôpital 24 heures seulement. J’aurais sans doute pu sortir la journée même de mon accouchement, puisque ma petite buvait bien et que j’avais eu un accouchement sans complication. Mais je savais que ce séjour à l’hôpital était le seul moment que je pourrais passer seule à seule, dans le calme, avec ma petite fille. Je savais bien que dès mon retour à la maison, la réalité du quotidien allait reprendre rapidement son cours, avec trois autres enfants dont je devrais m’occuper et qui me solliciteraient constamment. À l’hôpital, malgré les visites fréquentes des infirmières, c’était quand même plus tranquille qu’à la maison. Et je n’avais pas à préparer de repas, à ranger la cuisine, à gérer des enfants…. La paix, quoi!

C’est ainsi que ma petite É. est entrée dans ma vie. Dans le calme et la douceur.  Aujourd’hui, elle est encore calme et douce, ma belle poulette de deux ans! Elle ressemble un peu plus à ses frères et sœurs qu’à sa naissance, surtout à petit L. Elle n’a toujours presque pas de cheveux! Elle est souriante, taquine, affectueuse, presque toujours de bonne humeur.

C’est ma petite dernière et elle le sera toujours. Ma petite cerise sur le sundae!

Je t’aime, petite É.! Bonne fête!



samedi 25 juillet 2015

Camp SNAP : une expérience extraordinaire!

Plusieurs d’entre vous m’ont demandé des nouvelles du camp de ma grande M. Alors voici…

Le dernier jour du camp, les familles étaient invitées à une journée d’activité sur le site avant de repartir vers la maison avec notre campeur. Nous sommes donc partis, tous les cinq, chercher notre sixième membre manquante au camp Le P’tit Bonheur, dans les Laurentides.

Avec le trafic et les multiples arrêts pipi pour petit L., le trajet nous a pris près de trois longues heures… et nous étions définitivement en retard sur l’heure d’arrivée demandée par les animateurs du camp!

Les activités étaient déjà commencées lorsque nous avons enfin rejoint notre grande M., qui faisait du tir à l’arc.

Elle était plus blonde qu’à son départ.

Elle était toute bronzée.

Elle avait les jambes pleines de piqûres.

Et lorsqu’elle nous a vus, ses beaux grands yeux bleus se sont remplis de larmes et elle nous a sauté dans les bras!

Elle riait et pleurait à la fois, nous serrant dans les bras chacun notre tour, prenant spontanément son petit frère et sa petite sœur contre son cœur. Elle était visiblement contente de nous voir, et nous aussi étions heureux de la retrouver!

Ses larmes de joie se sont vite transformées en larmes de tristesse lorsqu’elle a réalisé que son séjour de deux semaines au camp était terminé et qu’elle devrait quitter ses amies et ses animateurs.

Avant de quitter les lieux, elle nous a présenté toutes ses nouvelles amies et son animatrice préférée, Carbone. Nous sommes ensuite allés faire de l’hébertisme, avant d’assister à une rencontre avec les responsables du programme SNAP. (Pour ceux qui ne connaissent pas ce camp, il s’agit d’un camp thématique sur la santé, la nutrition et l’activité physique (SNAP), chapeauté par le centre CIRCUIT de l’hôpital Sainte-Justine et le Centre Père Sablon, et qui vise à sensibiliser les jeunes obèses ou en surpoids aux bonnes habitudes de vie.)

Ils nous ont raconté que les jeunes ont fait du canot, du kayak, un triathlon, de l’hébertisme, des jeux d’équipe, de la natation, du camping dans une forteresse, en plus de suivre des ateliers de cuisine avec la nutritionniste Cannelle et de développement de l’estime de soi avec l’intervenante Turbine. Quel formidable séjour!

Puis, un diner hyper santé nous a été servi par la chef Midi, qui nous a parlé avec amour de tous les bons petits plats qu’elle avait servis à nos enfants pendant ces deux semaines. Nous nous sommes régalés! Grande M., qui est gourmande et pas du tout difficile sur le plan alimentaire, nous a dit qu’elle avait adoré tous les repas qui lui avaient été servis pendant son séjour!

Puis, vint le moment tant redouté des adieux. Grande M. s’est mise à pleurer à chaudes larmes en serrant toutes ses amies et ses animatrices dans ses bras. Elle n’avait pas envie de partir! Elle me disait qu’elle aurait préféré passer tout son été là-bas…

Elle a pleuré silencieusement une bonne partie du trajet de retour. Elle m’a annoncé qu’elle voulait devenir monitrice à ce camp, plus tard, pour pouvoir y passer tout l’été. Et qu’elle voulait à tout prix y retourner l’an prochain!

Depuis son retour à la maison, je constate à quel point ce camp lui a fait du bien et l’a changée.

Elle a retrouvé plusieurs amies du camp sur Facebook, à son plus grand bonheur. Rencontrer des jeunes filles de son âge qui vivent  la même réalité qu’elle était si important pour elle, et ces amitiés sont précieuses!

Elle chante constamment la chanson thématique de SNAP. Et plein d’autres chansons de camp.

Elle prend son temps pour manger et « téléphone » à son estomac au milieu du repas pour lui demander s’il a encore faim, comme lui a montré la nutritionniste. C’est une excellente façon de prendre son temps pour manger et d’être attentif à ses signes de satiété!

Elle a rapporté un livre de recettes santé concoctées par le chef Midi et m’a demandé de lui en préparer. Elle était si contente de nous y faire goûter!

Elle m’a dit qu’elle voulait faire plus d’activités physiques. Nous avons convenu ensemble que nous nous réserverions des plages horaires pour bouger pendant notre année d’école maison. Nous avons déjà ciblé des activités qui nous plairaient toutes les deux : faire de la randonnée sur le Mont-St-Hilaire, aller marcher dans la ville, aller à la piscine municipale, faire du patin l’hiver, danser, etc.

Elle nous a demandé s’il était possible de réparer notre WII, qui ne fonctionne plus depuis quelque temps, pour pouvoir recommencer à danser sur les jeux Just Dance, qu’elle adore.

Elle a commencé à faire des activités physiques avec son petit frère et sa petite sœur. Elle leur fait faire des culbutes, rouler dans le gazon, imiter ses mouvements, courir, etc. Elle adore ça et ils s’amusent tellement ensemble!

Elle a grandi. Gagné en maturité. En bonne humeur. Probablement en santé et en endurance physique aussi. Elle semble avoir perdu un peu de poids, car plusieurs de ses shorts sont trop grands.


Bref, elle est belle, elle rayonne, et je suis si heureuse qu’elle ait eu la chance de vivre cette expérience formidable! 

jeudi 16 juillet 2015

2400 jours

2400 jours.
80 mois, si vous préférez.
Ça fait presque 7 ans.

2400 jours pendant lesquels j’aurai allaité au cours de ma vie. Pas en continu, tout de même! Mais si j’additionne la durée d’allaitement de chacun de mes enfants, c’est l’impressionnant total obtenu.

C’est long!

Et maintenant, c’est fini.

Ma petite É. a cessé de prendre le sein, à 22 mois. Je ne me sens pas triste, ni nostalgique. Je ne suis ni déçue ni contente que cette étape de ma vie soit terminée. Je constate, tout simplement. Nous étions rendues là, elle et moi, et toute bonne chose a une fin. C’est ainsi, et c’est tout!

J’ai tellement aimé allaiter mes enfants! Cette période de symbiose avec chacun d’entre eux a été si précieuse pour moi. Cette relation exclusive a fait de moi la maman que je suis, et eu un impact déterminant sur mon maternage.

Parce que ces moments où j’avais mon bébé au sein nous appartenaient, nous étaient réservés, à nous seuls. Tout le monde peut changer des couches, bercer bébé, le consoler, lui donner sa purée ou le laver dans le bain. Mais personne d’autre que moi ne pouvait l’allaiter, aucun autre lait que le mien était conçu spécialement et uniquement pour mon enfant.

Ces moments d’allaitement étaient mon privilège de maman. Quand j’allaitais, j’avais mon bébé pour moi toute seule! Lorsque nous étions entourés de gens qui voulaient prendre ou toucher mon bébé, dans une fête ou une occasion spéciale par exemple, l’allaitement me donnait l’excuse parfaite pour le reprendre et m’enfermer dans ma bulle avec lui pour lui donner le sein. Les gens ne dérangent pas une maman qui allaite, certains plus pudiques n’osent même pas regarder. Je pouvais donc apaiser mon bébé et lui offrir une petite pause de vie sociale, de bruit et de manipulations, tout en lui donnant de mon lait chaud et sucré.

J’ai profité de ces beaux moments d’allaitement pendant 2400 jours. Et j’en garderai à jamais des souvenirs emplis de tendresse et d’amour.



vendredi 3 juillet 2015

Des petites réserves de bonheur

Au cours des derniers mois, certains membres de notre entourage ont vécu des périodes de vie très difficiles. D’abord, au cours de l’hiver, la maman de mon beau-frère a été portée disparue plusieurs semaines avant d’être retrouvée, inerte, dans sa voiture. Dépressive, elle s’était enlevé la vie. Une autre personne près de nous a reçu un diagnostic de dépression et a été mise en arrêt de travail pour prendre le temps de se guérir.

Mes enfants ont été mis au courant de ces événements, bien entendu. Ils entendaient les adultes autour d’eux en parler, puis nous en reparlions un peu entre nous par la suite. Ils n’avaient pourtant pas posé beaucoup de questions sur le sujet, jusqu’à ce que j’aie une conversation avec grand A. sur… le bonheur.

Un après-midi, alors que nous étions en voiture tous les deux, grand A. s’est mis à me parler avec enthousiasme de son début d’été.

Grand A., rayonnant : « Ah, maman, c’est le plus bel été de ma vie! Je fais plein de choses super le fun, je vois des amis tout le temps, grande M. est partie au camp deux semaines et j’ai la paix! C’est TROP COOL! »

Moi, amusée : « Wow, je suis contente que tu sois aussi content! »

Grand A., toujours sur son nuage : « En plus, quand on a fêté ma fête, c’était TROP COOL! C’est la plus belle fête de ma vie! Hey, j’ai dormi deux nuits dans la tente avec des amis différents deux nuits de suite! Et puis mon ami Louis m’a donné un super fusil Nerf TROP COOL! »

Moi : « Haha! C’est vrai que vous avez eu l’air de bien vous amuser! Vous avez rigolé jusqu’à tard! »

Grand A, un grand sourire aux lèvres : « Et puis bientôt, ce sera ma semaine de camp scout, ça va être TROP COOL! Je suis trop content, maman! »

Moi, heureuse : « Je suis tellement heureuse d’entendre ça! Tu sais quoi, mon grand? Tu devrais fermer les yeux et prendre le temps de bien ressentir la joie que tu ressens présentement. Comme pour te faire une petite réserve de bonheur dans ton cœur. »

Grand A., songeur : « Oui, comme ça, quand je suis triste, je pourrais repenser à combien je suis content présentement, et ça me rendrait content à nouveau. »

Moi : « Oui! Des fois, on se sent tellement triste qu’on oublie que ça se peut, d’être heureux. Moi, j’aimerais ça que tu ne l’oublies jamais, que le bonheur existe. »

Grand A. : « Est-ce que c’est ça qui est arrivé à la maman de mon oncle? Et à (la personne proche de nous), qui est en dépression? Elles ne savaient plus que ça se pouvait, d’être heureux? »

Moi : « Oui, c’est un peu ça. C’est à cause d’une maladie qui s’appelle la dépression. Les gens qui font une dépression se sentent toujours tristes et très fatigués. Ils ne font pas exprès, c’est comme si leur cerveau était déréglé et n’était plus capable de se sentir heureux. »

Grand A. : « Est-ce que ça se guérit? Parce que (la personne proche de nous), elle, elle va guérir, hein? »

Moi : « Oh oui, ça se guérit! (La personne proche de nous) fait tout ce qu’il faut pour aller mieux. Elle voit un docteur pour le corps, elle voit un docteur pour le cœur, elle se repose, elle prend soin d’elle. Mais ça prend du temps, guérir d’une dépression, il faut être patient. Le plus dur, je crois, ça doit être de ne même plus croire que le bonheur est possible tellement on est triste. C’est pour ça, tantôt, que je t’ai dit de faire des petites réserves de bonheur dans ton cœur. »

Grand A. : « En tout cas, moi, je vais me faire plein de réserves de bonheur. Et cet été, ça va être facile, parce que c’est TROP COOL! »

Après cet intermède de conversation plus sérieuse, il est resté un peu songeur, puis s’est remis à me placoter avec enthousiasme de toutes les belles choses qu’il avait prévues pour l’été.

Je n’ai aucune idée si ça fonctionne vraiment, en cas de dépression, de repenser à nos « petites réserves de bonheur ». Mais je me suis dit que ça ne ferait pas de tort de lui rappeler de s’arrêter, parfois, pour savourer sa vie, ses joies, les plaisirs qu’il vit.

Je me souviens que lors de mon mariage il y a 12 ans, quelqu’un m’a dit : « La journée va être chargée et va passer très vite. Prends le temps de faire des pauses et de prendre des photos mentales de ce que tu vois et de ce que tu vis, parce que sinon, tu ne te souviendras plus très bien de ta belle journée ».

Franchement, c’est un des meilleurs conseils qu’on m’ait donné. Je l’ai suivi, ce conseil, et à ce jour, quand je repense à mon mariage, j’ai des images précises et des sentiments imprimés dans ma mémoire et dans mon cœur. Effectivement, cette journée a été un magnifique tourbillon et si je n’avais pas pris le temps de m’arrêter plusieurs fois pour simplement savourer l’instant, je crois que j’en aurais moins profité.

Mon fils, à 10 ans, mord dans la vie à pleines dents. Il est si éveillé, enthousiaste, rieur! J’espère qu’il suivra mon conseil et se fera des petites réserves de bonheur qui, peut-être, l’aideront à traverser les moments plus difficiles. Parce qu’inévitablement, il en vivra lui aussi, des peines, des tristesses, de la colère.

En attendant, je le regarde aller avec son énergie communicative et son sourire contagieux, et je prends une petite minute pour le contempler. Aujourd’hui, c’est mon fils et sa joie de vivre que je prends en photo dans mon cœur!


lundi 29 juin 2015

En colonie de vacances, la si, la sol...

Ça y est, ma grande M. est partie en colonie de vacances avec un groupe de jeunes suivis à CIRCUIT de l’hôpital Sainte-Justine pour les deux prochaines semaines. Elle avait si hâte d’y aller qu’elle nous cassait les oreilles en chantant à tue-tête la fameuse chanson « En colonie de vacances, la si la sol.. » cent fois par jour depuis des semaines!

Les derniers jours ont été très chargés en raison des préparatifs de son départ. Il lui manquait quelques morceaux de vêtements pour compléter ses bagages, nous avons donc dû aller magasiner. Puis, rapatrier tous les items dont elle aurait besoin, faire préparer ses médicaments sous forme de dosette pour la durée de son séjour, m’assurer que mon lavage était fait à temps pour qu’elle ait tous les vêtements nécessaires.

À bien y penser, les préparatifs se sont très bien déroulés, il n’y a que moi qui m’en faisais et qui avais l’impression d’être toute désorganisée. Comme vous le savez, Alexandre et mes deux plus vieux sont scouts et la préparation de bagages de camp n’a plus de secret pour eux. Pour moi, faire des valises est plutôt synonyme de casse-tête!

En fait, grande M. a presque entièrement fait ses bagages elle-même en suivant attentivement la liste qui lui avait été remise. C’est juste dans ma tête que ça tourbillonnait : « Il ne faut pas que j’oublie d’aller à la pharmacie chercher ses médicaments. Il ne faut pas que j’oublie de photocopier son protocole d’administration de médicament pour le remettre aux animateurs. Il ne faut pas que j’oublie de vérifier si elle a assez de paires de bas. Il ne faut pas que j’oublie d’acheter des timbres pour qu’elle puisse envoyer des lettres. Il ne faut pas que j’oublie… »

Finalement, hier, nous étions prêts à aller la reconduire pile à l’heure où nous voulions partir. Même les tout-petits étaient prêts à temps! Incroyable, mais vrai!

Je regardais ma grande fille fermer sa valise, se préparer, calmement, et je la trouvais donc grande! Et si calme! Moi qui, enfant, détestait partir en classe verte ou en classe rouge avec l’école, ne serait-ce que pour deux nuits, je ne peux qu’être impressionnée de l’absence totale d’anxiété chez mes enfants quand ils partent en camp. Ils ne tiennent certainement pas cet enthousiasme pour les camps de leur mère, je peux vous le dire! Moi, j’avais mal au ventre et mal au cœur des jours à l’avance simplement à anticiper et appréhender mon départ de la maison…

J’étais fière de la voir si confiante et heureuse, contente pour elle de savoir qu’elle allait vivre une expérience formidable, et un peu triste aussi de penser qu’elle serait si loin de moi pour deux longues semaines…

Moi, le cœur un peu gros : « Vas-tu t’ennuyer un peu, ma grande? »
Grande M. : « Oh oui! Je vais tellement m’ennuyer de mon chum et de mon chat! »

Pas une seule mention pour sa maman! Mais vous savez quoi? C’est très bien ainsi. Elle est indépendante et n’a plus toujours  besoin de moi pour vivre ses propres aventures et expériences. Elle se détache positivement de moi, en ce sens que nous avons toujours une très belle relation, mais qu’elle commence à prendre son envol toute seule comme une grande. Je pense que c’est très sain. Même si j’ai un petit peu de peine de la voir grandir si vite, c’est vrai.

Depuis hier, donc, nous ne sommes que cinq à la maison. C’est un peu étrange. Je m’attends toujours à entendre ma grande me parler ou rire aux éclats. Le téléphone et son iPod sont anormalement silencieux. Je n’ai pas à régler de chicane entre elle et grand A. Ses amies ne viennent pas cogner à la porte. Il n’y a pas de filles préados qui trainent dans ma maison, rigolent dans sa chambre ou se font les ongles sur ma table de cuisine.

Cette pause de deux semaines sera très bénéfique pour tout le monde, je crois. La relation entre grande M. et grand A. a toujours été difficile, mais ces temps-ci, c’est carrément pénible. Ils se chicanent constamment, se tombent sur les nerfs, s’obstinent pour tout et n’importe quoi, je n’en pouvais plus!

J’aurais tellement aimé que mes ainés s’entendent bien. J’aurais tant voulu qu’ils jouent ensemble, soient complices, apprécient la compagnie de l’autre. Malheureusement, ça n’a jamais été le cas. Ils ne se sont jamais bien entendus et ont peu d’affinités l’un avec l’autre, à mon plus grand désespoir.

Pendant ces deux semaines où ma grande est partie, ils pourront souffler un peu et profiter de l’absence de l’autre. Pas de tensions. Pas de conflits. La sainte paix, quoi!

Dans deux semaines, on ira chercher ma belle grande fille à son camp. Elle sera toute bronzée, ses cheveux auront blondi. Elle sera fatiguée, mais contente de ses vacances au camp. Elle aura plein de nouvelles amies; des jeunes filles qui, comme elle, ont une maladie ou un surplus de poids. Ça fait longtemps qu’elle me dit qu’elle veut rencontrer des filles de son âge qui comprennent ce que c’est, aller chez le docteur ou à l’hôpital souvent. Elle aura probablement plein de piqûres d'insectes partout sur le corps. Elle sentira bon la fumée de feu de camp, sera sale, puera peut-être un peu à certains endroits stratégiques de son corps ;-)

 Elle chantera des chansons de camp pendant des jours. Elle me racontera plein d’anecdotes et de péripéties. Elle me relatera toutes les choses qu’elle aura apprises. Me dira tous les petits potins du camp.


Oui, vraiment, je pense qu’elle passera un magnifique séjour!

jeudi 18 juin 2015

C’est la fin de l’année! Mais pas tout à fait…

D’ici quelques jours, les élèves du Québec seront en congé pour l’été. Yé! Après tous ces mois à travailler si fort, les enfants (et les profs, et les parents éducateurs!) méritent pleinement cette pause estivale.

De notre côté, j’ai décidé que nous allions continuer à faire un peu d’école pendant l’été. Comme nous avons dû arrêter presque complètement notre travail scolaire pendant un peu plus d’un mois cet hiver en raison de maladies, hospitalisations et autres virus cet hiver, nous avons pris du retard et je tiens à ce que nous le rattrapions le plus possible avant septembre.

Bien entendu, nous ne ferons pas des journées complètes d’école, c’est l’été après tout! Mais un petit peu chaque jour, question d’avancer toujours sans que ce soit trop lourd.

Grande M. : vive le français, à bas les maths!

Cette année, grande M. a fait des progrès très impressionnants en français écrit. Grâce à son ordinateur et à ses logiciels Word Q, Lexibar et Antidote, elle est devenue très autonome pour la rédaction de textes. Ses textes sont de plus en plus longs, généralement bien structurés, et la quantité de fautes d’orthographe et de grammaire a diminué de façon significative. La syntaxe de ses phrases reste à améliorer, mais ça s’en vient. Quand je repense au retard immense qu’elle avait lorsqu’elle était à l’école, je suis vraiment fière de tous ses progrès. On partait de loin!

Toutefois, en maths, c’est autre chose. Les maths de 5e année, ouf, c’est difficile! Je trouve que la marche est haute entre ce qui est vu au 2e cycle et au 3e cycle. Avant cette année, les concepts de mathématiques étaient assez faciles à intégrer à des situations concrètes du quotidien, ce qui rendait l’apprentissage plus simple car les enfants comprenaient directement l’utilité de ce qu’ils apprenaient. Par contre, à partir de la 5e année, les concepts sont de plus en plus abstraits et complexes. Quand elle me demande à quoi ça sert de faire un arbre de factorisation, j’ai bien du mal à lui expliquer quand elle se servira vraiment de cette notion dans sa vie… On doit aussi voir beaucoup, beaucoup, beaucoup de fractions.  Il faut les comparer entre elles avec des dénominateurs ou des numérateurs communs, les transformer, les réduire à leur plus simple expression… Non seulement c’est difficile pour ma fille, mais en plus, c’est plate en titi. Pour moi qui n’aime pas du tout les maths, c’est un vrai défi d’essayer de rendre ça clair et un tant soit peu intéressant.

De plus, les situations –problèmes complexes (ou SAÉ) de maths sont très difficiles, je trouve. Il y a tant de consignes et d’informations dont elle doit tenir compte pour parvenir à résoudre le problème qu’elle s’y perd complètement. Je dois lire, relire et décortiquer le problème avec elle à plusieurs reprises et malgré tout, elle me regarde souvent avec le regard complètement confus. Pour une dyslexique dyspraxique, ces problèmes complexes sont un vrai cauchemar. Elle n’arrive pas à organiser les infos, ses pensées et les démarches à faire. Pour l’instant, je mets ça de côté et on y reviendra plus tard. Comme elle doit passer des tests de classement à l’automne en prévision de son admission à une école privée au secondaire l’année suivante, je vais d’abord m’assurer qu’elle a vu toute la matière plutôt que de travailler les SAÉ.
  
Grand A. : vive les maths, à bas le français!

Grand A., lui, adore les maths et comprend la matière à la vitesse de l’éclair. Il calcule facilement mentalement et son plus grand défi est de prendre son temps pour bien écrire ses démarches de résolution de problème. Il ne comprend pas pourquoi il doit détailler tous ses calculs alors qu’il a trouvé la réponse mentalement en deux secondes! Je dois constamment lui rappeler que moi, et ses futurs professeurs, ne sommes pas dans sa tête et que nous ne pouvons pas savoir comment il a fait pour trouver sa réponse s’il ne nous l’écrit pas. Pour sa part, il est presque à jour en maths et devrait terminer son cahier très rapidement au cours des prochaines semaines.

En français, c’est autre chose. Il déteste écrire et fait énormément de fautes. Encore une fois, il essaie d’aller trop vite… Quand je lui demande de faire un plan de rédaction pour ses textes, il le fait à toute vitesse, à moitié, et oublie ensuite plein d’éléments quand il rédige. Quand on travaille une règle d’orthographe ou de grammaire, il fait bien les exercices, mais ne transfère pas ses connaissances lorsqu’il rédige un texte. Il fait donc plein de fautes sur des notions qu’il aurait dû savoir, ce qui me frustre souvent, je dois l’admettre. Il ne corrige pas bien ses textes, non plus, ne prend pas la peine d’utiliser son guide de correction pour être sûr de ne rien oublier… Ralentir et prendre le temps de bien écrire est vraiment son plus grand défi.

Il faisait tant d’erreurs dans ses textes que j’ai commencé à être inquiète. Comme ma grande est dyslexique et dysorthographique, je me suis même demandé si lui aussi avait un problème d’apprentissage. J’ai donc décidé de le faire suivre par une orthopédagogue au privé, cet été, pour avoir un avis extérieur et des trucs pour l’aider. Je ne veux pas qu’il soit trop en retard ou vive des difficultés trop grandes en septembre, lors de son retour en classe…

Jusqu’à présent, nous sommes allés voir l’orthopédagogue deux fois et ça m’a rassurée. Le fait de travailler avec quelqu’un d’autre que moi l’oblige à faire plus d’efforts et quand il se force, il est capable. Même s’il devra rattraper un peu de matière au début de l’année scolaire, je suis sûre qu’il y parviendra. Retourner à l’école sera très bénéfique pour lui sur le plan académique, je crois.

Petit L. : bientôt une nouvelle garderie!

Petit L., lui, est en pleine forme. Je lui ai trouvé une garderie en installation à 7$ par jour et il commencera à y aller dans deux semaines, à temps plein. Depuis la semaine dernière, nous passons devant la nouvelle garderie tous les matins avant de se rendre à sa garderie actuelle. J’arrête la voiture devant la nouvelle garderie et je lui montre l’endroit, les dessins dans les fenêtres des locaux, la magnifique gigantesque cour avec plein de jeux et un module pour grimper. Il est super enthousiaste à l’idée d’y aller. Je ne sais pas à quel point il réalise qu’il ne reverra plus son éducatrice actuelle, qu’il adore, et ses amis, mais bon, pour l’instant, il est simplement content d’aller à une nouvelle garderie.

Hier, c’était sa dernière journée de garderie à son « ancienne » garderie. Les adieux sont toujours un peu émouvants, surtout que nous adorions l’endroit et que la seule raison pour laquelle nous le changions d’endroit était financière, et non pas parce que nous n’étions pas satisfaits. Petit L. n’était pas émotif du tout, lui, mais moi et son éducatrice, ouf! J’avais les larmes aux yeux!

Petite É. : la fille à papa!

Petite É., quant à elle, grandit en beauté et en bonheur. Elle est souriante, se développe bien et s’amuse à fond à la garderie comme à la maison. Elle placote de plus en plus, même si je trouve parfois qu’elle ne parle pas autant que je le souhaiterais. Il faut dire qu’étant la quatrième enfant de la famille, il se trouve toujours quelqu’un pour parler à sa place ou pour anticiper ses besoins avant même qu’elle ait eu à les dire! Elle est douce, affectueuse, taquine, un peu plus autonome chaque jour. Une vraie petite soie, ma petite dernière. Elle aime son éducatrice et ses amis de la garderie et y va avec plaisir. À la maison, c’est la petite fille à son papa! Elle l’idolâtre carrément et s’exclame de joie dès qu’Alexandre met le pied dans la maison à la fin de sa journée de travail. Je pense qu’il aime bien ça, se faire cajoler par sa petite poupoune ;-)


Voilà pour notre bilan de fin d’année! Mes enfants grandissent si vite, se développent si bien… je suis fière d’eux!