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jeudi 6 novembre 2014

Tant de femmes osent enfin parler…

Comme tout le monde, je suis absolument bouleversée par l’avalanche de témoignages de femmes ayant subi des agressions ou du harcèlement sexuel qui inondent les médias et réseaux sociaux ces derniers jours.

Le récit de Michèle Ouimet, le premier que j’ai lu en me levant ce matin, m’a laissée sans voix. Le souffle coupé par la violence abjecte dont tant de femmes sont victimes. Dont tant de femmes ont honte, alors que ce sont leurs agresseurs qui devraient se sentir sales et honteux.

Je connais des femmes, autour de moi, qui ont aussi été agressées. Ça n’arrive pas qu’aux autres, à celles qu’on ne connait pas, à des inconnues. Ça arrive aussi à des personnes qu’on aime, qu’on apprécie, qu’on chérit. Des femmes que nous côtoyons tous les jours, sans savoir le drame qu’elles ont vécu et qui les hantera sans doute pour le reste de leur vie.

À moi aussi, ça a bien failli arriver. Un homme de mon entourage me faisait très peur, quand j’étais adolescente. Il me disait que lorsque nous serions seuls, nous allions jouer « avec tes fesses pis mes fesses ». Je m’en rappelle encore très clairement. En utilisant toutes sortes de stratagèmes, j’ai réussi à ne jamais me retrouver seule avec lui, heureusement. Mais surtout, j’ai parlé de mes craintes pour ma sécurité. On m’a crue. On m’a protégée. Merci, papa. Je savais que je pouvais t’en parler.

Ce soir, j’ai pris le temps de parler avec mes deux plus grands enfants, seule à seul, chacun leur tour. Je leur ai dit qu’ils allaient peut-être entendre parler d’agressions sexuelles et de viols ces temps-ci, à cause de toutes ces femmes qui enfin brisent le silence dans les médias et les réseaux sociaux. Je leur ai demandé s’ils savaient ce qu’est une agression sexuelle, quels sont les comportements inappropriés qu’un adulte peut avoir envers un enfant, que deux humains, peu importe l’âge, peuvent avoir entre eux.

Je leur ai dit que la personne qui fait du mal peut être un inconnu, mais que ça peut aussi être une personne qu’ils connaissent. Qu’ils connaissent même bien. Qu’ils pourraient aimer. Ça peut être un ami, un membre de la famille, n’importe qui.

Je leur ai assuré que si jamais ça leur arrivait, ils pouvaient venir m’en parler. Que je les écouterais. Que je les croirais. Et que je les protègerais. Même si la personne qui leur a fait du mal était quelqu’un que j’aimais. Parce que jamais, jamais, jamais je ne veux qu’ils se sentent coupables, honteux ou responsables de ce qui pourrait leur arriver.

Ce n’était pas une conversation très joyeuse à avoir. J’avais déjà abordé le sujet avec eux, dans le passé. Mais c’était nécessaire d’en reparler. Et nous en reparlerons de temps en temps s’il le faut.


La violence sexuelle doit cesser. Maintenant.

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