Qui suis-je?

dimanche 30 novembre 2014

La fois où mon mari est redevenu un petit garçon

Mon homme vient de s’acheter un pick-up. Un gros pick-up. Comme il est entrepreneur en construction, son véhicule est son outil de travail et son ancien pick-up n’était pas assez puissant pour tirer sa remorque, surtout l’hiver. En plus, la cabine ne comptait que deux places, ce qui commençait à être vraiment problématique puisqu’il ne pouvait pas transporter nos enfants…

Bref, il était plus que temps qu’il ait un camion bien adapté à ses besoins. Son nouveau pick-up peut transporter six personnes (donc toute notre famille!), a une boîte de huit pieds et un gros moteur super puissant pour pouvoir tirer sa remorque sans problème, même sur les routes enneigées.

Le jour où nous avons eu son pick-up, toute la famille est allée faire un tour dedans. Alexandre était fou comme un balai. Nous étions tous les six confortablement assis et je n’en revenais pas de tout l’espace que nous avions à l’intérieur!

Alors qu’Alexandre accélérait pour embarquer sur l’autoroute, le moteur V8 du pick-up a fait un énorme grondement, rugissant comme un lion. Et mon mari, soudainement, est retombé en enfance.  « Ça fait un gros vrooouuuummm! » s’est-il exclamé, les yeux brillants et le sourire fendu jusqu’aux oreilles.

Les enfants et moi avons tous éclaté de rire. Leur papa n’avait plus l’air d’un monsieur, mais bien d’un petit garçon en pâmoison devant son gros camion!


Je pense que nous taquinerons Alexandre longtemps avec son gros moteur qui fait vroum! Hihi!

mercredi 26 novembre 2014

Vive l’hiver… et la morve!

Même si l’été est définitivement ma saison préférée, j’aime bien l’hiver.

J’aime la neige, quand elle est belle et blanche. J’aime jouer dehors avec les enfants, faire des bonshommes de neige, des forts, des batailles de boules de neige. J’aime glisser et patiner. J’aime aller prendre une marche après le souper et sentir l’air froid qui purifie mes poumons. Si de beaux flocons moelleux tombent en plus, c’est encore mieux.

J’aime rentrer dans la maison les joues rougies. J’aime me coller contre mes enfants dans une doudou pour nous réchauffer. J’aime boire un chocolat chaud avec eux.

L’hiver, c’est plein de belles choses, de moments agréables, de plaisir.

Mais l’hiver n’a pas que des bons côtés. L’hiver, c’est aussi la saison des virus. Des nez qui morvent sans arrêt. Des rhumes, des infections qui finissent en « ite », de la gastro… beurk!

Et je vous annonce officiellement que c’est commencé chez moi et que nous enrichirons les compagnies qui fabriquent des papiers mouchoirs au cours des prochains mois!

Un des aspects les plus négatifs d’avoir une famille nombreuse, c’est que les virus restent longtemps en s'il vous plait dans ma maison. Parce qu’on se transmet ça, chacun notre tour, et qu’avant qu’un microbe ait eu le temps de faire le tour des membres de la famille, une nouvelle maladie a le temps de s’immiscer chez nous. Et le cycle recommence…

En fin de semaine, mon petit L. a commencé un rhume. Dès qu’on a vu apparaître la petite morve sous son nez, Alexandre et moi nous sommes regardés, résignés : et c’est parti pour plusieurs nuits de merde, à nous réveiller pour le moucher et le rendormir…

C’est bien ce qui s’est passé. Comme mon petit L. a encore du mal à souffler par son nez pour se moucher, il a tendance à renifler. Le mucus lui coule alors dans la gorge, ce qui le fait tousser et lui donne des haut-le-cœur. La joie…

Notre soirée et notre nuit de dimanche à lundi se sont donc déroulées comme suit : petit L. s’endort, se met à renifler et à tousser, se réveille en pleurant. Pleure si fort qu’il est difficile à rendormir et réveille sa petite sœur. Papa s’occupe d’un petit, maman s’occupe de l’autre. Petit L. se rendort, petite É. finit aussi par se rendormir. 

Quelque temps plus tard, petit L. se réveille en toussant encore plus fort. Petite É. se réveille aussi, encore une fois. Petit L. se lève le cœur et vomit dans son lit. Maman essaie de ramasser le dégât, tout en gérant petit L. en mégacrise.  Papa a petite É. dans les bras, qui pleure aussi. À ce moment précis, nous souhaiterions de tout cœur avoir une paire de bras supplémentaire!

Papa réussit à rendormir petite É. Maman change petit L., le lave et l’emmène dans le salon pour le bercer et le calmer. Papa change les draps de petit L. et part une brassée de lavage.

Il est rendu 1 heure du matin. Nous sommes épuisés. Petit L. se rendort enfin. Papa décide d’aller se coucher avec lui dans son lit. Maman rejoint sa petite É. dans le grand lit.

Ouf! Nous dormons enfin quelques heures, même si nous restons en sommeil léger toute la nuit, aux aguets au cas où petit L. serait encore malade…

Le lendemain matin, les deux petits sont fatigués et maussades. Les parents aussi. Grand A. se réveille tout guilleret : « Maman, j’ai plein d’énergie, j’ai tellement bien dormi! » Il n’a rien entendu, le chanceux!

Hier, petit L. était enfin presque complètement remis de son gros rhume. Mais devinez quoi? Le nez de petite É. a commencé à couler.

Alexandre et moi nous sommes donc regardés, résignés : et c’est parti pour plusieurs nuits de merde…


Chaque fois que vous croiserez un parent fatigué et cerné, cet hiver, soyez indulgents envers lui s’il a l’air maussade sous son teint blafard. Parce que oui, l’hiver c’est beau, mais c’est dur aussi!

vendredi 21 novembre 2014

Joyeux chaos

Aujourd’hui, un joyeux chaos régnait dans ma maison.

D’abord, petit L. est à nouveau à la maison les jeudis et les vendredis. Je l’avais inscrit à la garderie à temps plein un peu plus tôt cet automne, mais j’ai dû le remettre à temps partiel. La garderie où il va est vraiment formidable, mais elle coûte 44 $ par jour, ce qui est beaucoup trop cher pour notre petit budget, même avec le crédit d’impôt pour les frais de garde. Mes contrats de rédaction ne servaient qu’à payer la garderie, ce qui est un peu absurde. Travailler pour faire garder son enfant, ça n’a pas tellement de sens…

Et puis, je m’ennuyais de mon petit homme et je crois que lui aussi s’ennuyait de moi. Depuis son congé de convalescence à la suite de son opération, il n’avait plus autant envie d’aller à la garderie. J’ai donc réorganisé mon horaire d’école à la maison pour que tout le monde y trouve son compte. Les lundis, mardis et mercredis, quand mon petit homme est à la garderie, je fais beaucoup d’école avec mes grands et j’en profite pour leur faire faire des travaux qui exigent plus de concentration. Les jeudis et vendredis, quand mon petit L. est à la maison, nous faisons des matières un peu moins théoriques, comme des arts, de l’anglais ou des sciences, par exemple.

Bref, j’avais mes quatre enfants avec moi aujourd’hui et nous avons passé une super belle journée. Ce matin, tous mes enfants ont joué ensemble. Les quatre. Sans chicane. Dans le rire. Les petits avec les grands. C’était la première fois que ça arrivait!

Ils jouaient à la cachette dans la maison. Les deux filles contre les deux garçons. Grande M. se promenait et se cachait avec sa toute petite sœur dans les bras. Grand A. et petit L. comptaient ensemble et partaient à la recherche des filles, qu’ils trouvaient facilement, car elles riaient à qui mieux mieux. Ils faisaient du bruit, riaient, couraient partout, déplaçaient de l’air en masse!

Et moi, je les regardais et les écoutais discrètement pour ne pas couper leur jeu, pour ne surtout pas les déranger et briser ce bel instant. Je souriais en constatant qu’ils grandissent tellement, surtout mes deux petits qui changent à vue d’œil et qui réussissent maintenant à faire des jeux avec les grands. C’était vraiment beau à voir!

Cet après-midi, comme c’était une journée pédagogique, mes deux plus vieux ont invité des amis à venir jouer à la maison. Encore une fois, il y avait de l’action dans ma maison! Petit L. est resté près de grande M. et de son amie un long moment, à les regarder jouer et à rire avec elles. Grand A. et son ami, quant à eux, ont joué un long moment dehors, tandis que ma petite É. s’est reposée un peu de sa matinée intensive de jeu. J’aime quand ça grouille et que ma maison est remplie d’enfants. Ça vibre de vie!

Mais l’heure du souper est sans contredit le moment le plus joyeusement chaotique de la journée, chez moi. Quand papa est là, les enfants ont tant de choses à lui raconter! Ils parlent tous en même temps et même petite É. se met de la partie pour placoter dans son jargon de bébé.  Les enfants disent des folies, nous rions tous, nous racontons des blagues, des anecdotes, parlons de toutes sortes de choses.


Ce soir, pendant le brouhaha du repas, Alexandre et moi nous regardions en souriant. Ça parlait, ça riait, ça mangeait tout autour de la table. Petite É. répandait avec un plaisir évident son yogourt sur la table. Petit L. riait d’une blague que les grands se racontaient, même s’il ne la comprenait pas. Nous, nous étions heureux. Une grande tablée, c’est ce que nous avions toujours souhaité depuis que nous nous sommes rencontrés à la fin de l’adolescence. Notre vie est souvent un joyeux chaos, mais pour rien au monde je ne la changerais!

mardi 18 novembre 2014

Pas de petit pot pour mon petit pou

Mon petit L. a maintenant trois ans et quatre mois. Il saute et court partout. Il placote tout le temps et fait de belles phrases. Il a beaucoup d’imagination. Il commence à chanter l’alphabet et à compter, quoiqu’un peu tout croche, bien entendu.

Il est grand, mon petit garçon!

Mais il n’est pas encore propre. En fait, il ne veut rien savoir d’aller sur le petit pot!

Depuis déjà plusieurs mois, j’ai un petit pot dans la salle de bain principale, un dans la salle de bain du sous-sol et un autre dans le salon. Je lui ai acheté des caleçons tout mignons et super confortables. Je lui ai aussi acheté des boxers serrés comme son papa et son grand frère, avec des motifs de fusées et autres véhicules à moteur super cool.

Rien à faire, il ne veut rien savoir de quitter ses couches! Il ne se plaint jamais qu’il est mouillé, même si parfois sa couche pendouille dangereusement entre ses jambes tant elle est pleine. Il s’assoit parfois sur le pot, mais sans rien faire. Il se fiche complètement des autocollants de Flash McQueen que j’ai promis de lui donner lorsqu’il fera dans le pot. Quand je lui offre le choix de la couche ou de la culotte, le matin, il choisit systématiquement la couche.

Il faut dire que ces temps-ci, il est dans une période d’opposition assez forte. Malgré ses trois ans bien sonnés, on le croirait encore les deux pieds bien plantés dans la phase du non… Le « terrible two » s’étire, on dirait!

Et il agit souvent en bébé. Il veut que je le berce, que je le transporte dans mes bras. Il parle en jargon de bébé, avec une petite voix plaignarde, tout en me regardant avec un sourire narquois. Il n’est pas tout à fait prêt à grandir, mon petit L…

Je vois bien qu’il n’est pas rendu à l’étape de la propreté, ni physiquement, ni psychologiquement. Je sais bien que ça finira par arriver, et rendu à son âge, la propreté risque bien d’être acquise rapidement, quand il se décidera.

Après tout, grande M. a été propre à quatre ans, du jour au lendemain, et même la nuit. C’est plutôt tard, surtout pour une fille, mais en raison de ses retards de développement, je crois qu’elle ne ressentait pas bien ses envies. Peu importe, aujourd’hui, à onze ans, l’âge auquel elle a cessé de porter des couches n’a plus aucune importance.

Grand A., lui, a décidé qu’il ne voulait plus porter de couches à deux ans et demi. Cette étape venait totalement de lui et il a immédiatement porté des caleçons sans presque jamais s’échapper. Il a été propre pour la nuit environ un an plus tard.

Pour mes deux plus vieux, jamais je n’ai eu à utiliser de système d’émulation pour les encourager à devenir propre. J’ai simplement attendu qu’ils soient prêts et ça s’est fait tout seul. Ils étaient si confortables en sous-vêtements et si fiers d’être débarrassés de leurs grosses couches que leur motivation venait de là, et non d’un autocollant ou d’un jouet en guise de récompense. Je n’ai jamais eu à faire le clown, une danse de la joie ou une célébration pour m’extasier devant leur pipi dans le pot. Pour moi, la propreté est une étape naturelle qui viendra inévitablement. Bien sûr, je leur montre que je suis contente qu’ils utilisent le pot quand ils le font, mais je ne vois pas l’intérêt de faire la danse du pot ou une fête comme on le voit dans les publicités de culottes d’apprentissage.

Alors pourquoi diantre suis-je aussi impatiente que mon petit L. soit propre? Pourquoi est-ce que ça m’énerve autant qu’il ne veuille rien savoir du petit pot?

C’est peut-être parce que j’ai deux enfants aux couches présentement et que je suis tannée de laver des foufounes? Parce que je trouve que ça coûte cher, des couches pour deux mousses?

Non, ce n’est pas ça. C’est parce que je sens une pression, je crois.

Vous savez, quand vous avez un nouveau-né, on vous demande systématiquement : « Est-ce qu’il fait ses nuits? »

Quand votre enfant approche son premier anniversaire, on vous demande alors : « Est-ce qu’il marche? »

Dès que votre enfant atteint ses deux ans, la question à la mode devient plutôt : « Est-ce qu’il est propre? »

Ça fait donc plus d’un an que je me fais demander si mon petit L. est propre. Non, il n’est pas propre. Voilà. Il n’est pas prêt, l’intérêt n’y est pas. C’est tout. Ça viendra.

Dans son groupe, à la garderie, petit L. est le seul à être encore aux couches. Ça m’énerve. Son éducatrice m’en parle souvent. Il a fait deux fois pipi sur le pot, à la garderie, et elle m’en a parlé comme si c’était quelque chose d’absolument extraordinaire. Bien sûr, c’est super! Je ne peux pas dire le contraire! Mais ces deux fois ne se sont jamais répétées et je me demande si ce ne serait pas plutôt parce qu’il a été placé sur le pot au bon moment, par hasard.

Il faut que j’arrête de m’en faire. Je dois lui faire confiance, à mon petit L. Quand il sera prêt à mettre des petites culottes, je serai prête à l’accompagner dans cette étape moi aussi!


dimanche 16 novembre 2014

« Vous n’avez pas d’école, les enfants? »

Faire l’école à la maison, ça veut dire être libre de son horaire. Et ça, c’est formidable. J’adore la liberté et la spontanéité que ce mode de vie nous donne.

Par contre, choisir un type d’éducation marginal, ça attire aussi l’attention. Ce qui parfois rend les sorties avec les enfants de jour, la semaine, un peu plus gênantes…

Aller à l’épicerie ou au centre commercial pendant les heures de classe provoque souvent des réactions plutôt drôles de la part des gens que l’on croise. Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai vu des gens sourire à mes enfants, puis froncer les sourcils, d’un air soucieux et regarder leur montre dans un instant de panique du genre « Merde, est-ce que j’ai oublié d’aller chercher mes enfants à l’école? ». Ils poussent ensuite un soupir de soulagement en constatant que l’école n’est pas finie et finalement, ils nous regardent avec des points d’interrogation plein les yeux.

Souvent, des gens demandent : « Vous n’avez pas d’école, les enfants? », ce à quoi mes enfants répondent qu’ils font l’école à la maison. La plupart du temps, la réaction est positive. Plusieurs trouvent mes enfants très chanceux. Certains, surtout des hommes, se lancent dans une diatribe souvent très émotive sur les mauvais côté du système scolaire. Ça me surprend chaque fois!

D’autres personnes sont plus méfiantes, sur leurs gardes, et font même comme si elles n’avaient pas entendu, ou alors se contentent de hocher la tête et de poursuivre leur chemin.

Mais ce qui me touche à chaque fois, c’est de voir la réaction suscitée quand la personne qui pose la question est une maman qui a un enfant qui éprouve des difficultés à l’école. Et ça arrive tellement souvent, c’est incroyable!

Quand mes enfants lui disent que nous faisons l’école à la maison, la maman me presse de questions : c’est légal? Tu as le droit? Pourquoi tu fais ça? Je lui explique alors rapidement que ma grande M. a des gros troubles d’apprentissage et que le système scolaire ne pouvait pas lui offrir l’aide et le soutien dont elle avait besoin. Alors, les yeux de la maman s’ouvrent bien grand et elle me raconte son histoire, ou plutôt, l’histoire de son enfant. Qui ne va pas bien. Pour qui l’école est un enfer. Pour qui elle essaie de son mieux de se battre pour obtenir des services, bien souvent sans succès.

Je vois dans ses yeux tout son désespoir, sa colère et son impuissance. Parce qu’elle veut mieux pour son enfant, elle ne veut plus qu’il pleure le matin avant d’aller à l’école, que chaque résultat d’examen lui reflète qu’il est poche, qu’il est pourri, qu’il ne comprend rien. Parce qu’elle ne sait plus quoi faire pour l’aider plus, parce qu’elle se sent si petite devant un système si gros, qui ne comprend pas son enfant, qui n’a pas les moyens de l’aider.

Et moi, je l’écoute, je la comprends et je la laisse se vider le cœur. Je me reconnais, dans cette maman, car j’ai déjà eu les yeux remplis d’impuissance et de découragement face aux difficultés de mon enfant, moi aussi.

Puis, cette maman me dit que je suis bonne, que je suis courageuse, qu’elle ne pourrait pas faire la même chose, qu’elle n’en a pas les moyens de toute façon. Et je réponds que les moyens, nous nous les sommes donnés, que je ne suis pas plus courageuse qu’une autre, seulement trop exaspérée par le système scolaire pour faire autrement. Que je ne suis pas particulièrement bonne, non plus, mais pouvais-je faire pire que l’école, de toute façon? Mais que c’est vrai que faire l’école à la maison n’est pas pour tout le monde.

Surtout, je lui dis que je la comprends. Que c’est vrai, que le système scolaire est mal fait pour les enfants en difficultés d’apprentissage, surtout ceux qui ne dérangent pas trop, qui échouent sans avoir de problèmes de comportement, qui sont trop forts pour avoir des services d’aide, mais trop faibles pour réussir en classe régulière. Je lui dis qu’elle fait bien de se battre pour son enfant, que ses efforts en valent la peine, parce que son enfant sait qu’elle est là pour lui, qu’elle est de son bord, et ça, c’est très important.

Ma séance de magasinage ou mon passage rapide à l’épicerie se transforme alors en conversation, en thérapie, presque. Je n’essaie jamais de « convertir » ni de convaincre personne de faire l’école à la maison, je n’en ai aucune envie. Je ne suis porte-parole de rien, d’aucun groupe ni d’aucun mouvement, je n’ai ni philosophie profonde à vendre, ni doctrine à promouvoir. Je suis toujours surprise de voir à quel point ces mamans ont besoin de parler et combien elles se confient à moi, même si elles ne me connaissent pas du tout. Peut-être justement parce que je suis sortie du système scolaire et qu’elles sentent qu’elles n’ont pas à avoir peur de parler ouvertement contre lui devant moi? Je ne sais pas.

Quand une maman, au magasin, me demande « Vos enfants ne vont pas à l’école? » et que je réponds que non, et que cette maman commence à me parler des difficultés de ses enfants, je souris intérieurement. Je vois grand A. qui détache son manteau, enlève sa tuque. Je vois grande M. qui part dans son imaginaire pour faire passer le temps. Je brasse la poussette pour endormir ou faire patienter mes petits. Je sais que ce sera un petit peu long et mes enfants le savent aussi.

Ça m’est encore arrivé cette semaine, avec la propriétaire de la friperie de mon quartier, où je suis allée pour acheter un manteau pour ma petite É. Lorsque nous sommes sortis de la boutique, grand A. me demande : « Maman, pourquoi les gens te posent toujours plein de questions sur l’école à la maison? »

Moi : « Parce que tu sais, c’est rare, les gens qui font comme nous, alors ça attire l’attention et la curiosité »

Grand A. : « Mais pourquoi ils te racontent leur vie? »

Moi : « Parce qu’ils ont besoin de parler de leurs enfants qui ne vont pas bien à l’école et qu’ils trouvent que je suis la bonne personne pour se vider le cœur, je crois »

Grand A. : « La prochaine fois qu’on va magasiner, je m’apporterai des Légo pour passer le temps! »

Il m’a bien fait rire! Mais finalement, mon petit saut rapide à la friperie s’est avéré plus long que prévu. J’aime beaucoup parler avec les gens, mais surtout les écouter. J’ai une formation en travail social et ce n’est pas pour rien.


Mais souvent, je préfère sortir avec les enfants après les heures de classe pour éviter d’attirer les questions et l’attention. Et mon magasinage va beaucoup plus vite comme ça!

lundi 10 novembre 2014

Une petite marche matinale, ça fait du bien!

Depuis mon dernier texte sur la déprime automnale, j’ai pris l’habitude d’aller prendre une marche tous les matins et j’en ressens déjà les bienfaits.

Tous les matins, après être allée reconduire petit L. à la garderie, je mets ma petite É. dans la poussette, et je pars marcher avec mes deux grands. Souvent, grand A. prend sa trottinette et fait toutes sortes d’acrobaties sur le trottoir. Grande M. marche à mes côtés et placote tout le long du trajet.

On ne regarde pas l’heure, on marche et c’est tout. Des fois plus longtemps, quand il fait vraiment beau ou qu’on a beaucoup de choses à se dire. Parfois, le parcours est moins long parce qu’il vente beaucoup ou que nous avons moins le goût de nous promener. La durée n’a pas d’importance, le but, c’est de prendre l’air et le soleil.

À notre retour, on commence l’école. Et je dois dire que cette nouvelle routine fonctionne à merveille jusqu’à présent. Lorsque nous revenons de notre promenade matinale, nous sommes vraiment énergisés, dégourdis, et prêts à nous mettre au travail. J’ai bien l’intention de continuer à faire ça tous les matins! Cet hiver, on s’habillera plus chaudement, c’est tout!

Juste ce petit changement d’habitude m’a fait du bien au moral et j’en suis bien contente. Je vais continuer de prendre des moyens d’améliorer mon humeur et de chasser cette vilaine déprime.

Et l’école à la maison, dans tout ça?

Ça va très bien! Je suis très contente des efforts fournis par mes enfants, qui prennent vraiment leurs études au sérieux. J’aime beaucoup travailler avec les cahiers d’apprentissage, qui facilitent beaucoup ma planification et sont à la fois complets et simples d’utilisation.

Je sens que mes enfants apprennent bien et ils me disent aimer notre façon de fonctionner. Espérons que cette bonne passe dure encore longtemps!

Nous avons aussi plusieurs belles activités prévues avec le groupe d’école maison, ce qui nous permet de casser la routine et de sortir. Au cours des dernières semaines, nous avons assisté à une pièce de théâtre-jeunesse, les enfants ont participé à un atelier sur l’animation en stop motion avec un spécialiste, nous avons visité l’Électrium et le Centre d’interprétation des énergies renouvelables et j’en oublie sûrement. Lors de nos ateliers éducatifs, les enfants ont participé à un atelier de création littéraire, ont joué à des jeux de société éducatifs, ont créé des bandes dessinées, ont présenté une expérience scientifique et fait une recette d’Halloween. Tous les mardis après-midi, nous avons aussi participé à des activités physiques et sportives en plein-air, animées par une maman de notre groupe. Bref, nous sommes bien occupés et nous en profitons à fond!

Et petit L., dans tout ça?


Eh bien, depuis son opération, il dort beaucoup mieux! Fini, les ronflements et la toux nocturnes, les râclements de gorge et les reniflements sans fin. Que ça fait du bien! Et il mange comme un ogre. Il a toujours, toujours, toujours faim. Il rattrape sans doute la semaine de convalescence pendant laquelle il ne pouvait pas manger grand-chose, mais je crois que c’est plus que ça : il peut enfin manger et avaler sans craindre de s’étouffer ou avoir des hauts-le-cœur. Ça doit être tellement plus confortable, pour lui! Je suis bien heureuse de voir à quel point la chirurgie a été bénéfique. 

samedi 8 novembre 2014

Je bercerais ma petite pour toujours

Ma petite É. a maintenant presque 15 mois. Elle n’a presque pas de cheveux, de beaux grands yeux bruns et des belles joues bien rondes. Elle a des grosses cuisses, une petite bedaine belle à croquer et des foufounes toutes rebondies.

Elle a trois dents, presque quatre, qu’elle laisse voir chaque fois qu’elle sourit. Et comme c’est un bébé facile et de bonne humeur, elle sourit presque tout le temps.

Elle commence tout juste à essayer de marcher, mais est plutôt prudente. On n’a besoin que de lui tenir une main pour qu’elle fasse quelques pas et en a même fait quelques-uns toute seule avant de tomber lourdement sur les fesses.

Elle est coquine et taquine. Elle adore jouer à caché-coucou. Lorsqu’elle fait un mauvais coup ou va à un endroit où elle ne devrait pas aller, elle fait un sourire de gripette et essaie de se sauver en se trainant sur les fesses à toute vitesse.

Elle placote tout le temps, dans son jargon de bébé, et fait toutes sortes de modulations avec sa voix. Et gare à vous si vous ne l’écoutez pas quand elle vous parle! Elle va tenter d’attirer votre attention de toutes les façons pour dialoguer avec vous.

Depuis qu’elle marche en s’agrippant aux meubles, mon salon est un véritable fouillis. Elle se rend jusqu’à la bibliothèque et jette tout son contenu, livres et jouets, sur le sol. Puis, elle va jusqu’aux paniers de jouets et les vide aussi. À elle seule, elle est responsable de la majeure partie du bordel qui règne dans ma maison!

Ma petite É. grandit à toute vitesse et ne sera bientôt plus un bébé.

Ma petite dernière, ma petite puce…

Alors, je la berce. Souvent. Elle s’endort encore au sein tandis que je la berce. Les experts en sommeil seraient sans doute scandalisés d’apprendre ça. Je n’ai rien à cirer de ce qu’ils pensent. Parce que moi, j’aime bercer et que rien ne m’empêchera de profiter de ces moments magiques avec ma toute petite.

On m’a déjà dit que je la gâtais, de la bercer comme ça, de l’avoir toujours dans mes bras, tout contre moi. Ces gens n’ont rien compris! C’est moi que je gâte, en faisant ça. Et je vais continuer aussi longtemps que j’en aurai envie.

Quand elle a fini de boire mon lait et lâche mon sein, toute endormie, je la regarde, la contemple. Sa belle bouche, ses belles petites lèvres entrouvertes. Sa peau si douce et si rose. J’écoute son souffle, lent et régulier. Je me délecte de son odeur toute délicate. Je sens la chaleur de son corps tout chaud, lourd et abandonné contre le mien.

Une fois endormie, je pourrais aller la déposer dans son lit, je le sais bien. Mais souvent, je suis trop bien pour briser le moment et je décide de la garder dans mes bras. Je nous enveloppe dans un châle et je profite du moment.


Je la bercerais pour toujours, ma toute petite. Un jour pourtant, elle sera trop grande pour ça. Mais pas maintenant. Alors j’en profite et je savoure chaque instant.

jeudi 6 novembre 2014

Tant de femmes osent enfin parler…

Comme tout le monde, je suis absolument bouleversée par l’avalanche de témoignages de femmes ayant subi des agressions ou du harcèlement sexuel qui inondent les médias et réseaux sociaux ces derniers jours.

Le récit de Michèle Ouimet, le premier que j’ai lu en me levant ce matin, m’a laissée sans voix. Le souffle coupé par la violence abjecte dont tant de femmes sont victimes. Dont tant de femmes ont honte, alors que ce sont leurs agresseurs qui devraient se sentir sales et honteux.

Je connais des femmes, autour de moi, qui ont aussi été agressées. Ça n’arrive pas qu’aux autres, à celles qu’on ne connait pas, à des inconnues. Ça arrive aussi à des personnes qu’on aime, qu’on apprécie, qu’on chérit. Des femmes que nous côtoyons tous les jours, sans savoir le drame qu’elles ont vécu et qui les hantera sans doute pour le reste de leur vie.

À moi aussi, ça a bien failli arriver. Un homme de mon entourage me faisait très peur, quand j’étais adolescente. Il me disait que lorsque nous serions seuls, nous allions jouer « avec tes fesses pis mes fesses ». Je m’en rappelle encore très clairement. En utilisant toutes sortes de stratagèmes, j’ai réussi à ne jamais me retrouver seule avec lui, heureusement. Mais surtout, j’ai parlé de mes craintes pour ma sécurité. On m’a crue. On m’a protégée. Merci, papa. Je savais que je pouvais t’en parler.

Ce soir, j’ai pris le temps de parler avec mes deux plus grands enfants, seule à seul, chacun leur tour. Je leur ai dit qu’ils allaient peut-être entendre parler d’agressions sexuelles et de viols ces temps-ci, à cause de toutes ces femmes qui enfin brisent le silence dans les médias et les réseaux sociaux. Je leur ai demandé s’ils savaient ce qu’est une agression sexuelle, quels sont les comportements inappropriés qu’un adulte peut avoir envers un enfant, que deux humains, peu importe l’âge, peuvent avoir entre eux.

Je leur ai dit que la personne qui fait du mal peut être un inconnu, mais que ça peut aussi être une personne qu’ils connaissent. Qu’ils connaissent même bien. Qu’ils pourraient aimer. Ça peut être un ami, un membre de la famille, n’importe qui.

Je leur ai assuré que si jamais ça leur arrivait, ils pouvaient venir m’en parler. Que je les écouterais. Que je les croirais. Et que je les protègerais. Même si la personne qui leur a fait du mal était quelqu’un que j’aimais. Parce que jamais, jamais, jamais je ne veux qu’ils se sentent coupables, honteux ou responsables de ce qui pourrait leur arriver.

Ce n’était pas une conversation très joyeuse à avoir. J’avais déjà abordé le sujet avec eux, dans le passé. Mais c’était nécessaire d’en reparler. Et nous en reparlerons de temps en temps s’il le faut.


La violence sexuelle doit cesser. Maintenant.

samedi 1 novembre 2014

Déprime automnale, tu n’auras pas ma peau!

Novembre est arrivé. Il fait gris. Il fait froid. Les arbres ont perdu toutes leurs belles couleurs et moi, j’ai perdu le moral.

Je me sens extrêmement fatiguée, j’ai de la difficulté à me concentrer, à prendre des décisions. Je me sens toujours toute mêlée et j’ai du mal à me mettre en action.

Je me sens… bleh.   
                               
Si je me fie à ce que je lis partout sur Twitter, sur Facebook et sur les blogues, je suis loin d’être la seule à qui l’automne fait broyer du noir…

Il faut que je me secoue pour ne pas rester dans cet état tout l’hiver. J’ai besoin de soleil, j’ai besoin d’air pur. J’ai besoin de bouger et de m’amuser.

Je vais m’inspirer d’Une femme libre qui s’est préparé tout plein de beaux potages en réserve pour l’hiver, avec les bons légumes qui sont en spécial à ce temps-ci de l’année.

Je vais essayer d’intégrer l’activité physique à mon horaire, question de me donner une bonne dose d’endorphines. Peut-être recommencer à jouer à Just dance sur la WII, avec ma grande fille? Ou me procurer un vélo stationnaire usagé, pour pouvoir écouter mes émissions préférées tout en me faisant aller la cuisse?

Je vais aller dehors tous les jours, beau temps mauvais temps, même si ce n’est que pour prendre une petite marche autour du pâté de maison. On habille les enfants, on met la poupoune en poussette et allez hop! On sort!

Si ce n’est pas assez, je vais essayer la luminothérapie. Je crois que ma maman a une lampe spéciale pour cela et que ça l’avait bien aidée quand elle en avait eu besoin. Je vais lui en parler.

Allez, je me bouge les fesses et je me remonte le moral.


Déprime automnale, tu n’auras pas ma peau!